Il apprenait aux filles à chanter la rumba lorsqu’il était à Niamey au Niger avant de venir poursuivre ses études universitaires à Paris, à la fin des années 1980. Diplômé en sciences juridiques et diplomatiques, il rencontre de manière fortuite l’artiste congolais Pamelo Mounk’a. C’est le déclic de la production musicale. Son premier fait sera la réalisation et la production exécutive en 1989 de l’album « D’ici l’an 2000 » , de cette icône de la musique africaine.
C’est un grand succès. Il devient manager et éditeur de Pamelo Mounk’a qui le missionne en Angleterre pour la négociation de ses contrats. La route est tracée. La star le présente à ses amis. Le nouveau manager fait la « une » et reçoit le « Prix de la rumba » au Timis club à Paris. Le partage des « Trophées de la musique rumba » avec les vedettes Jean-Serge Essous, Master Mwana Congo et Loko Massengo, confirme son talent et l’introduit définitivement chez « les grands ».
Les premières récompenses ont un tel impact qu’il crée dans la foulée son label « Arts Productions Loisirs », APL en sigle. Par la suite, il produit la chanteuse canadienne Manouchka puis Damien Aziwa. Son enseigne assure la production, la distribution, le management ou encore la production de spectacles. Ce travailleur perspicace surfe sur la vague soukouss puis celle du ndombolo avant d’exporter la musique africaine aux Antilles.
Le décès de Pamelo Mounk’a en 1996 l’affecte énormément. « Sa disparition a été un énorme choc pour moi. J’ai vraiment eu du mal à poursuivre le travail ». La consolation viendra en 1998 avec le succès planétaire de l’album salsa de José Missamou et son titre phare « Moutouno ya Congo ». Cette chanson sera même insérée par des promoteurs musicaux américains dans une compilation qui connaîtra un immense succès en Espagne, en Amérique Latine, en Angleterre, en Afrique de l’Ouest, et qui se vendra aux États-Unis à plus de 800.000 exemplaires.
Paradoxalement, l’un des regrets de cet originaire du Congo Brazzaville date de cette époque. « En 1998, José Missamou est nominé aux Kora dans la catégorie « Meilleur album africain », mais il ne fait pas le déplacement de Johannesburg et ne peut donc, de ce fait, être primé ». Bassoka fait un break en 2002 avant de reprendre ses activités en 2004.
A son palmarès, la primo production des deux albums des « Bantous monument » et la participation en 2007 à la tournée internationale des « Bantous de la capitale ». Alors que Don Farel se charge de la réalisation, il co-produit l’album « Bakolo mboka » avec la société Afrisson et la participation d’artistes cubains.
Pour ce connaisseur, « la piraterie empêche de nos jours les artistes de vivre de leur métier et le secteur de la production a du mal à suivre. Il faut s’adapter et se mettre immédiatement à l’heure du numérique. Tout passe aujourd’hui par internet qui a aussi ses contraintes et une rémunération en deçà de celle de la production classique des années passées ». A son actif également, une tournée des « Bantous de la capitale » en France, en Belgique et en Hollande, à l’occasion des 50 ans de cette formation. Lors de cet événement, ils reçoivent la récompense du « Meilleur groupe du Babel-Med » à Marseille et raflent le Prix de la région Paca en 2009.
Le livre consacré à ce groupe qu’il édite la même année connaît un franc succès. L’ouvrage est commandé par des universités chinoises, japonaises, australiennes ainsi que celles de Columbia, d’Harvard et de Kinshasa. Les presses nippones et américaines s’interesseront d’ailleurs à ce manager et feront écho à son travail. Aujourd’hui, après 23 ans de métier, la maison de production Cyriaque Bassoka qui possède un porte-feuille d’une centaine d’artistes, continue à produire et encourager les différentes générations de musiciens.