Léger affaissement de l’aide publique au développement au niveau mondial
L’aide publique au développement (APD) est restée stable au niveau mondial et les apports aux pays les plus pauvres ont connu une augmentation en 2017, a indiqué l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), soulignant que l’année écoulée a été marquée par une diminution des dépenses consacrées aux réfugiés dans les pays donateurs.
Selon les données préliminaires de l’APD mondial pour l’année 2017, l’aide extérieure dispensée par des contributeurs publics a atteint 146,6 milliards USD au titre de l’année 2017. Ce qui représente un léger recul de 0,6 % en termes réels par rapport à 2016.
L’année 2007 a été marquée par une diminution des dépenses consacrées aux réfugiés dans les pays donateurs et par une augmentation des apports consacrés aux pays ayant le plus besoin d’aide, a souligné l’organisation.
En excluant le coût des réfugiés dans les pays donateurs, l’OCDE a estimé que les apports nets d’aide publique au développement ont augmenté de 1,1 % en termes réels par rapport à 2016 (après correction de l’inflation et des fluctuations de change).
D’après l’organisation dont la mission consiste à promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde, « l’APD affectée à l’accueil des réfugiés par les pays donateurs a chuté de 13,6 %, pour s’établir à 14,2 milliards USD, sous l’effet d’une baisse des arrivées de réfugiés, en Europe principalement. Les coûts des réfugiés dans les pays donateurs ont représenté 9,7 % des apports nets d’APD, contre 11 % en 2016 », a-t-elle souligné.
Des chiffres sur l’aide bilatérale (de pays à pays) aux pays les moins avancés, il ressort que celle-ci a connu une augmentation de 4% en termes réels, culminant à 26 milliards USD après plusieurs années de baisse.
Selon ces mêmes données, « l’aide à l’Afrique en général a augmenté de 3 % pour s’établir à 29 milliards USD ; s’agissant spécifiquement de l’aide à l’Afrique subsaharienne, elle a progressé dans les mêmes proportions pour atteindre 25 milliards USD », a ajouté l’OCDE, précisant que l’aide humanitaire a augmenté de 6,1 % en termes réels, passant à 15,5 milliards USD.
En conséquence du léger affaissement de l’aide au développement, l’OCDE a noté que « le montant total de l’APD provenant des membres du Comité d’aide au développement (CAD) a représenté à peine 0,31 % du revenu national brut (RNB) cumulé de ces pays, en léger retrait par rapport à 0,32% en 2016 et bien en-dessous de l’objectif de 0,7 % minimum fixé par les Nations unies ».
Il est aussi ressorti du rapport de l’OCDE que l’APD nette totale s’est accrue dans 11 pays au cours de l’année dernière et que les hausses les plus fortes ont été enregistrées en France, en Italie, au Japon et en Suède.
En effet, selon les données recueillies, l’APD française a enregistré la plus forte hausse (+16%) au cours de l’année écoulée.
Comme l’ont expliqué les ministres français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, cette progression concerne à la fois l’aide multilatérale (+19%) et bilatérale (+14%).
Dans un communiqué conjoint, ces derniers ont indiqué que l’aide publique au développement française a atteint 10,1 milliards d’euros équivalant à 0,43% du revenu national brut (RNB), après avoir représenté 8,7 milliards d’euros en 2016, soit 0,38% du RNB.
« La hausse des interventions multilatérales en 2017 est liée principalement aux contributions au Fonds vert pour le climat, soutenant la mise en œuvre de l’Accord de Paris. L’aide bilatérale est portée par la hausse d’activité, notamment sur les prêts bonifiés de l’Agence française de développement (AFD)», ont-ils expliqué de même source.
A noter que sur l’échelle du classement des pays pourvoyeurs d’aide, la France conserve son cinquième rang mondial, derrière les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Japon.
Soulignons qu’en proportion de son RNB, la France a progressé nettement au-dessus de la moyenne du CAD qui est de 0,31% et qu’elle a promis que « cette hausse a vocation à se poursuivre, dans le cadre de la trajectoire vers la cible de 0,55% du RNB en 2022, annoncée par le président de la République et détaillée par le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) du 8 février 2018 ».
Soulignons également que le rapport de l’OCDE fait état de la baisse de l’APD dans 18 pays, « souvent en raison de la baisse des arrivées de réfugiés, les replis les plus marqués ayant été observés en Australie, en Autriche, en Espagne, en Grèce, en Hongrie, en Norvège, en Slovénie et en Suisse ».
Si pour le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, beaucoup de contributeurs restent encore bien loin de l’objectif de 0,7 %, il reste persuadé que « soutenir les pays en développement par le biais de l’APD est le moyen le plus rapide de faire prévaloir la stabilité et la croissance inclusive ».
Lors de la présentation des chiffres pour 2017, ce dernier a ainsi invité les pays donateurs à mettre à profit la période de croissance économique actuelle « pour intensifier leurs efforts, augmenter leurs niveaux d’aide au développement et assurer que cette aide aille aux pays ayant le plus besoin.»

 

Alain Bouithy

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