Le Conseil de sécurité adopte une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi une résolution dans laquelle il exige un cessez-le-feu immédiat à Gaza pendant le mois de Ramadan, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et souligne la nécessité urgente « d’élargir le flux » d’aide vers l’enclave palestinienne.

Le texte présenté par les 10 membres non permanents du Conseil a reçu 14 votes pour et une abstention (Etats-Unis). Les cinq membres permanents du Conseil sont : Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et France.

Dans la résolution, les membres du Conseil de sécurité se déclarent « profondément préoccupés par la situation humanitaire catastrophique qui règne dans la bande de Gaza » et prennent note de l’action diplomatique en cours menée par l’Égypte, les États-Unis et le Qatar, « visant à parvenir à la cessation des hostilités, à obtenir la libération des otages et à accroître la fourniture et la distribution de l’aide humanitaire ».

Dans ce contexte, la résolution du Conseil adoptée lundi « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pendant le mois du Ramadan qui soit respecté par toutes les parties et mène à un cessez-le-feu durable ».

Lever les entraves à la fourniture de l’aide

Elle « exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la garantie d’un accès humanitaire pour répondre à leurs besoins médicaux et autres besoins humanitaires, et exige en outre des parties qu’elles respectent les obligations que leur impose le droit international à l’égard de toutes les personnes qu’elles détiennent ».

Les membres du Conseil insistent enfin « sur la nécessité urgente d’étendre l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils et de renforcer la protection des civils dans l’ensemble de la bande de Gaza » et « exigent à nouveau la levée de toutes les entraves à la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle ».

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est félicité de l’adoption de cette résolution. « Le Conseil de sécurité vient d’approuver une résolution très attendue sur Gaza, exigeant un cessez-le-feu immédiat et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Cette résolution doit être mise en œuvre. Un échec serait impardonnable », a-t-il écrit dans un message publié sur la plateforme X. 

Le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est également félicité de l’adoption de cette résolution et a appelé à « sa mise en œuvre immédiate ».

Vendredi, la Russie et la Chine avaient opposé leur veto à un projet de résolution présenté par les Etats-Unis jugeant impératif un « cessez-le-feu immédiat et durable » à Gaza. Ce projet de résolution avait reçu 11 votes pour, trois votes contre (Algérie, Chine, Russie) et une abstention (Guyana).

Réactions des Etats-Unis et de la France

Après le vote lundi, l’Ambassadrice et représentante permanente des États-Unis, Linda Thomas-Greenfield, a exhorté les membres du Conseil à préciser clairement qu’un cessez-le-feu aurait pu intervenir « il y a des mois » si le Hamas avait été prêt à libérer les otages, accusant le groupe extrémiste de jeter des obstacles sur le chemin de la paix.

« Aujourd’hui, ma demande aux membres de ce Conseil… est de s’exprimer et d’exiger sans équivoque que le Hamas accepte l’accord sur la table » », a-t-elle dit.

De son côté, l’Ambassadeur et représentant permanent de la France, Nicolas de Rivière, a déclaré que « l’adoption de cette résolution démontre que le Conseil de sécurité peut encore agir lorsque tous ses membres font les efforts nécessaires pour s’acquitter de leur mandat ».

« Le silence du Conseil de sécurité sur Gaza devenait assourdissant, il est grand temps désormais que le Conseil contribue enfin à trouver une solution à cette crise », a-t-il poursuivi. « Après le Ramadan, qui se termine dans deux semaines, [le Conseil] devra établir un cessez-le-feu permanent », a ajouté l’Ambassadeur, soulignant également l’importance de la solution à deux États (Israël et Palestine).

Réactions d’Israël et de la Palestine

Riyad Mansour, Observateur permanent de l’État observateur de Palestine, a noté qu’il avait fallu six mois, avec plus de 100.000 Palestiniens tués et mutilés, pour finalement exiger un cessez-le-feu immédiat.

Les Palestiniens de Gaza vivent dans un contexte de famine et nombre d’entre eux sont enterrés sous les décombres de leurs propres maisons, a-t-il dit. « Leur épreuve doit prendre fin, et elle doit prendre fin immédiatement, maintenant ».

Gilad Erdan, Ambassadeur et représentant permanent d’Israël, a dénoncé le fait que « malheureusement, aujourd’hui encore, ce Conseil a refusé de condamner le massacre du 7 octobre ». « C’est une honte », a-t-il dit.

M. Erdan a noté en outre qu’au cours des 18 dernières années, le Hamas a lancé des attaques incessantes contre des civils israéliens. « Des milliers et des milliers de roquettes et de missiles aveugles contre des civils », a-t-il souligné.

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