L’un des deux plus grands ébranlements que l’Orchestre Bantou ait connu en 1972, outre la création de l’orchestre « Les Nzoys » (Edo Ganga, Théophile Bitsikou « Théo », Alphonse Passy « Mermans »), c’est aussi l’avènement de l’orchestre Le Peuple du Trio « Cepakos ».La démission en 1972
Pour des raisons personnelles et difficiles à démêler, trois musiciens de l’orchestre Les Bantous de la capitale – et non des moindres – démissionnent de cet ensemble en Septembre 1972: Célestin Kouka, Pamélo Mounk’a et Mountouari « Kosmos ».
Un an de préparation et de persévérance avant la sortie (1973)
Un an après le temps de sortir un disque test à la Socodi (« Kamuya » et « Vie privée »,) de procéder aux recrutements des musiciens, d’effectuer les répétitions et la mise en place des structures de direction, l’orchestre Le Peuple du Trio « Cepakos » : (Ce, comme Célestin; Pa, comme Pamelo; Kos, comme Kosmos) fait sa sortie solennelle, le 4 août 1973, au bar-dancing Lumi-Congo (Lumière du Congo), à Bacongo (Brazzaville) avec les musiciens ci-après :
Mahoungou « Lucky (guitare solo)- Nkazi Dona (guitare accompagnement)- Michel Moumpala (guitare mi-solo)- Banzounzi « Kolos » et Mawana (guitare basse)- Jeannot (saxophone) Albert Sita (trompette)- Ntouma (tumbas)- Massengo « Bicks » (drums) et Clotaire Kimbolo (chant).
Au fil des années, l’orchestre verra passer d’autres musiciens comme :
Paul Mandiangou « Dercy » (guitare solo)- Miambanzila (guitare accompagnement)- Nice-Fort Kinfounsia, Mavoungou « Fuego », Moïse Malonga (chant)- Robert Massengo (percussions). Samuel Malonga « Sammy » (trompette)…
L’orchestre Le Peuple a obtenu avec le trio Cepakos, l’étonnant renouveau musical qui a contribué à une grande émulation sur un terrain où seuls Les Bantous faisaient la loi.
Au bout du travail et de patience, l’orchestre a gagné en rythmique et en mélodie. Aussi, a-t’il réalisé des œuvres phonographiques, telles que « Limbissa ngai Massengo », « Sonya », « Mwana Mboyo », »Madou sesselese », « Naponi Peuple », « Circulaire », « Ndjaye mwana nsomi », « Alléluia »… Des œuvres d’une esthétique incomparable.
L’orchestre Le Peuple du Trio Cepakos, qui a en outre entrepris un vaste programme artistique, a accordé au rythme une place prépondérante, soutenu par un ensemble solide de rythmiciens. Tout comme les chanteurs, – outre le Trio Cepakos – se sont montrés aussi à la hauteur des grands spécialistes du vocal et dont le style exprimait toujours les meilleurs accents de la rumba.
Le Comité directeur de l’orchestre
L’orchestre Le Peuple du Trio Cepakos, il faut aussi le noter était soutenu par un dynamique comité directeur composé de Gérard Bitsindou, Patrice Ndjaye Walembo, Charles Bouétoumoussa, Edouard Bangala, Paul Ouamba, Kitsari « Zorino », Milandou « Dedart »… Ils sont demeurés des véritables protecteurs du groupe.
1978 – Le départ de Pamélo Mounk’a
Comme bon nombre d’orchestres congolais, l’orchestre Le Peuple n’a pu faire l’économie de dissidences. En 1978, Pamélo Mounk’a quitte le Trio Cepakos, réintègre Les Bantous et fait, avec eux, le voyage de Cuba, à l’occasion du 11ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à la Havane.
1980 – Mountouari « Kosmos » claque la porte à son tour
Trois ans après, en 1980, c’est au tour de Mountouari « Kosmos » de claquer la porte de l’orchestre.
1980 – Du Trio Cepakos, il ne reste plus que Célestin Kouka
Du Trio Cepakos en 1980, il ne reste plus que Célestin Kouka… Sous sa direction, l’orchestre résistera jusqu’en 1985, année de sa disparition.
En effet, les mélomanes qui avaient pris l’habitude de se retrouver, nombreux, aux concerts de l’orchestre Le Peuple, au bar Lumi-Congo, à Bacongo, dans les années 70 et 80, et qui l’avait farouchement soutenu, permettant ainsi à ses musiciens de s’affirmer professionnellement, ont été déçus. Hélas ! confronté à d’énormes difficultés, l’orchestre a été contraint d’arrêter en 1985.
Le retour de Célestin Kouka en 1987, dans les Bantous n’est pas concluant. Il claque la porte une nouvelle fois. En 1990, il crée Bantous Monument en compagnie de Ganga Edo, Mpassy Mermans et autres. Une courte expérience qui ne fera pas long feu.
2000 – L’orchestre « Le Peuple » renaît de ses cendres !
15 ans après sa disparition, l’orchestre Le Peuple sous la direction de Célestin Kouka renoue avec les répétitions début avril 2000, avant la sortie officielle le 5 août 2000, avec tous ses anciens musiciens, excepté Mountouari « Kosmos », mais sans succès.
2004 – Disparition définitive de l’orchestre Le Peuple
L’orchestre disparait définitivement en 2004, année du retour historique de Célestin Kouka dans Les Bantous, suivi de deux séjours triomphants des Bantous en Europe, (2007-2009) dont le passage à l’Olympia de Paris (12.04.2009).
Enfin, chacun sait aujourd’hui comment le brillant orchestre Le Peuple est parvenu à devenir la formation qui a été portée en triomphe par le public, de Brazzaville, et dont les musiciens étaient tous animés d’une ardeur et d’une foi qui dans plusieurs orchestres étaient devenus rares.
Clément Ossinondé
À la guitare basse,lire Manana.
Mémorable!
Est-ce qu’on peut trouver toutes les œuvres de cet orchestre ?