« C’est une évidence que la fiscalité marocaine est toujours injuste », a déclaré le Ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique.
Passant en revu les nombreux dossiers chauds actuellement sur son bureau dont celui de la fiscalité, le ministre a estimé que : « Les impôts indirects sont certes inégalitaires, mais nous manquons aussi d’outils statistiques et de contrôle pour imposer de manière plus rigoureuse les grandes fortunes, et notamment les biens fonciers ».
Dans cet entretien, le ministre affirme qu’il est pour le moment concentré sur le registre social unifié, un outil qui permet de cibler les personnes et ménages défavorisés.
Ainsi, a poursuivi Lahcen Daoudi, « en 2020, nous lancerons l’expérience au niveau de la région de Rabat, puis nous généraliserons le dispositif. Ce sera un vrai souffle ».
Pièce importante de l’équipage gouvernementale de Saadeddine El Othmani, le ministre marocain a rappelé : « Aujourd’hui, on compte plus de 139 programmes sociaux : c’est un mille-feuille de programmes mal fléchés, imprécis… Il y a une déperdition folle, et cela contribue à des inégalités persistantes ».
Selon Lahcen Daoudi, « connaître les besoins précis de chaque citoyen va permettre un changement majeur », a-t-il assuré précisant que cette très grosse réforme « engage aussi le ministère de l’Intérieur ».
Adrien Thyg