L’adhésion du Maroc sera une forte valeur ajoutée à la CEDEAO, selon Thomas Boni Yayi

L’adhésion du Maroc sera une forte valeur ajoutée à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tout en étant la seconde locomotive économique de cette zone, a affirmé, mercredi à Tanger, l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi.

Avec cette adhésion, la CEDEAO affichera un produit intérieur brut de l’ordre 664,4 milliards de dollars USD, soit 26% du PIB du continent africain (2.500 milliards de dollars), a souligné M. Boni yayi lors d’un atelier sous le thème « Le Maroc dans la CEDEAO: Les fondements de la vocation ouest-africaine du Maroc », organisé en amont de l’ouverture officielle de la 11e édition du Forum international MEDays placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI.

Le Nigeria avec son PIB compris entre 405,4 et 500 milliards de dollars USD sera toujours la première économie de la zone, suivi par le Maroc, a-t-il précisé, soulignant la nécessité de cultiver l’instinct du vivre ensemble et de mutualiser les ressources humaines, technologiques et culturelles pour affronter les défis du siècle, et partant, de garantir véritablement la souveraineté de la région et du continent africain.

Il a, à ce titre, indiqué que l’attachement à l’idéal communautaire de SM le Roi Mohammed VI mérite d’être salué, ajoutant que « nos peuples ont noté l’engagement du Maroc à faire siennes les causes nobles du continent africain en œuvrant inlassablement pour la consolidation de la paix, de la stabilité, de la sécurité et du développement du continent ».

Abordant les défis de l’Adhésion du Maroc liés aux difficultés de la construction de l’Union économique et monétaire de la CEDEAO, l’ancien président béninois a assuré que la lecture croisée des composantes sectorielles fait apparaitre plutôt une complémentarité et non un parallélisme.

« Les potentialités du Maroc sont les atouts des États membres de la CEDEAO. Dans un marché commun, l’effet de propagation est telle que les économies en retard finissent par tirer profit du vouloir vivre ensemble », a-t-il expliqué, relevant que les défis pour le Maroc sont liés aux difficultés qui persistent et limitent le commerce intracommunautaire, notamment sur le plan des institutions, les marchés de biens et de services, les marchés de capitaux, la circulation des personnes et droit de résidence et d’établissement des entreprises.

D’autre part, l’ancien chef d’État a fait savoir que ce marché avec le Maroc, source de grande valeur ajoutée, ne peut que susciter de grands investissements intérieurs, publics comme privés, sans oublier les investissements directs étrangers pour favoriser l’émergence des petites et moyennes entreprises à l’aide de la délocalisation, source d’emplois pour la jeunesse, estimant que « l’admission du Maroc sera une bonne affaire pour nos peuples sous réserve que tout le monde joue le jeu et que le retard mis jusqu’ici dans ce marché commun soit rapidement comblé dans le domaine des réformes, le schéma des libéralisations et les infrastructures ».

Par ailleurs, la question de la paix et la stabilité nécessaires à un marché commun efficace exige une meilleure gouvernance au profit de la jeunesse pour éviter les violences, le terrorisme, le commerce des humains et le drame de la méditerranée et éviter à l’humanité une crise migratoire sans lendemain, a-t-il ajouté.

Organisé par l’Institut Amadeus sous le thème « A l’ère de la disruption: bâtir de nouveaux paradigmes », le Forum MEDays 2018 rassemble près de 150 intervenants de haut niveau pour échanger sur les questions prioritaires de l’actualité internationale et déboucher sur des propositions pratiques et des solutions concrètes et sectorielles.

MAP

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