La production mondiale de céréales devrait se maintenir à un niveau historique cette année

La production mondiale de céréales de 2020 devrait se maintenir à un niveau historique de 2.750 millions de tonnes, a annoncé récemment l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

En dépit de la baisse annoncée de la production céréalière au cours du mois d’octobre 2020, notamment en ce qui concerne le maïs, le blé et dans une moindre mesure le riz, les dernières prévisions de l’institution onusienne indiquent qu’elle devrait dépasser de 1,6% le chiffre de 2019. 

«Pour le deuxième mois consécutif, les prévisions de la FAO pour 2020 en ce qui concerne la production de céréales dans le monde ont été réduites de près de 13 millions de tonnes», a indiqué l’organisation.

Dans son dernier «Bulletin sur l’offre et la demande de céréales», l’agence explique que la révision à la baisse de ses prévisions est due essentiellement au recul attendu de la production mondiale de céréales secondaires. 

Dans un communiqué, la FAO a relevé que «cette réduction de la production mondiale de céréales secondaires s’explique par des prévisions plus modestes concernant la production de maïs dans l’UE et en Ukraine, où les mauvaises conditions météorologiques continuent d’amoindrir les perspectives de rendement». 

La même source indique également que les prévisions relatives à la production mondiale de blé de 2020 ont été aussi légèrement rognées en octobre dernier, soulignant une diminution de près de 2,3 millions de tonnes. Elle s’est ainsi établie à 762,7 millions de tonnes, un chiffre légèrement en dessous du niveau historique de 2016. 

«Ce fléchissement est largement imputable à la révision à la baisse des prévisions concernant la production en Ukraine et en Argentine où la récente période de sécheresse a eu des incidences néfastes sur les cultures», a fait savoir l’agence. La FAO a, en revanche, prédit une augmentation de la production mondiale de riz en 2020 de 1,5% en glissement annuel pour atteindre un record inégalé de 508,7 millions de tonnes.

Selon l’organisation, «ce niveau est légèrement inférieur (0,4 million de tonnes) aux prévisions pour le mois d’octobre, étant donné que les perspectives pour l’Indonésie qui étaient un peu moins pessimistes ont été érodées par la baisse de la production au Myanmar et au Nigeria, compte tenu dans les deux cas des conséquences des mauvaises conditions climatiques sur la production des céréales secondaires». 

Dans son rapport, la FAO a également annoncé que les perspectives concernant le blé d’hiver de 2021, sont globalement fortes. L’agence onusienne a dit s’attendre «à ce que la superficie ensemencée augmente face à la hausse des prix enregistrée dans plusieurs grands pays producteurs, notamment dans l’UE». 

A ce propos, elle a rappelé que les cultures de blé pour l’hiver 2021 ont commencé dans l’hémisphère nord et qu’«encouragés par l’augmentation des prix, les exploitants agricoles devraient augmenter leurs surfaces cultivables dans plusieurs des principaux pays producteurs, notamment aux Etats Unis d’Amérique où l’on pourrait assister à un rebond de la production en 2021, comparé au faible rendement de cette année», a expliqué la FAO. 

Comme l’a précisé l’organisation dans son rapport, l’ensemencement du blé progresse à un rythme relativement rapide aux Etats Unis d’Amérique, tandis que «la superficie cultivée devrait, dans l’ensemble, rester inchangée sur une base annuelle». 

L’agence a toutefois prévenu que les rendements pourraient diminuer dans le cas où la baisse des précipitations se poursuit dans le sud et dans le centre de la Région des grandes plaines. C’est pareil en Russie où les faibles précipitations pourraient freiner le développement des cultures, sans oublier l’Ukraine où les superficies cultivées pourraient être inférieures à la moyenne du fait des niveaux peu élevés d’humidification des sols. 

Soulignons que l’organisation a légèrement revu à la hausse son estimation de l’utilisation totale de céréales au niveau mondial en 2020-2021, qu’elle a établie désormais à 2.745 millions de tonnes. Selon elle, «ce chiffre représente une hausse de 1,9% par rapport au niveau de 2019-2020, qui s’explique principalement par la révision à la hausse des chiffres concernant la consommation de blé dans l’UE».

S’agissant des stocks mondiaux de céréales, il s’avère que la réduction de la production mondiale de maïs, de blé et de riz devrait se traduire par une diminution de ceux-ci, en particulier chez les principaux exportateurs. 

«La FAO a abaissé de 13,6 millions de tonnes ses prévisions relatives aux stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes de 2021, les établissant ainsi à 876 millions de tonnes, soit à un niveau désormais inférieur au record de 2017-2018», d’après le rapport qui annonce malgré tout une offre mondiale relativement confortable pour la nouvelle campagne. 

Alain Bouithy

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