Agé de 76 ans, le chanteur qui a montré la voie à la génération « Groupe vocal » est mort à Brazzaville des suites d’une longue maladie. Grand parolier, Josys avait composé pour de nombreux musiciens à Brazzaville et à Kinshasa.
Le 17 octobre 2012, Josys Toungamani a été présenté par Denis Malanda dans sa toute première émission en DVD « Les artistes inoubliables » et au cours de laquelle le présentateur avait tracé le portrait original du héros de la musique Jeune des années 60.
Quand le mouvement musical « Groupe vocal » prend la route
Personnalité considérable, Josys aura été le véritable précurseur de la musique dite « Jeune » à l’époque. Dans son parcours riche d’enseignements c’est un magnifique et copieux panorama démontrant la pérennité de l’impact des gospel songs sur la jeunesse congolaise des années 60.
Son énorme influence s’étendra dans tout le pays et il deviendra le chef de file des guitaristes de gospel moderne et aura été en outre, un chanteur agréable et très personnel à la touchante voix à demi-volée
Josys, un des personnages les plus étranges de la chanson congolaise contemporaine. Une inspiration délirante.
Né le 22 septembre 1941 à Brazzaville au Congo, Joseph Toungamani Josys est l’un des derniers paroliers de la musique moderne du Congo. Enfant il participe à l’éclosion du Groupe musical de Paul Kamba à Poto-poto en frappant sur un tam-tam traditionnel (Patenge). Tour à tour, voit naître les talents congolais tels que Diaboua, Liberlin de Soryba Diop, Pella Lamontha etc. et bientôt les Essous, Nino, Pandi, Kouka, Ganga Edo… qui créeront plus tard le légendaire Orchestre Bantous. Sa chanson « Bana ya Congo mobimba » en 1964 est sacrée Hymne d’accueil populaire. Exécutée depuis par la fanfare de l’armée congolaise, elle est enseignée dans les établissements scolaires du primaire.
On le considère comme le fondateur du style « Groupe vocal »
Josys crée le premier chansonnier « Nzembo ya bana mboka » et lance le Groupe vocal « Les Anges », puis l’orchestre ballet Les Anges qui verra l’émergence des Clotaire Kimbolo, Casimir Zao, Philippe Sita, Pie Aubin, Gérard Kimbolo etc…Compositeur de la chanson à texte de la pure tradition du mouvement musicale « Groupe Vocal » dont il est l’un des principaux instigateurs et animateurs.
Ce vaste mouvement musical qui trouve ses racines dans le negro-spiritual voit son apogée pendant les Semaines Culturelles de 1967 et 1968 avec la naissance des groupes comme Les Anges, Les Cheveux crépus, Les Echos noirs, Les Cols bleus… Josys préside aux destinés des Perles, actuellement Palata et réalise un album en 1988. Franklin Boukaka trouve en ce talentueux compositeur un compagnon de sa future carrière artistique. Quatre œuvres son mis en chantier dont deux de Josys pour un nouvel album. La tragique disparition de cet éminent chanteur vient briser le rêve.
Le retour aux vieilles amours après un long silence.
Dans le silence et l’oubli, Josys écrit ses chansons à texte. Après une longue éclipse, Josys se fait remarquer à la 3ème édition du Fespam 2001. Il ouvre solennellement ce haut moment culturel panafricain au palais du parlement à Brazzaville avec sa chanson « Congo elongi » et est sacré meilleur auteur compositeur avec la chanson « Kelly wapi yo » de son premier album. Il récidive en 2005 à Brazzaville à l’ouverture du Fespam au Stade Eboué et à la Fikin Kinshasa. Sa chanson « Fespam oyé » qu’il chante merveilleusement est sacrée une fois de plus « Hymne du Fespam ».
Au cours de son dernier séjour à Paris (Octobre 2012 à Juillet 2013) et de sa rencontre avec Denis Malanda, Animateur de télévision, chroniqueur et critique de musique, maître de cérémonies est né un panaché des nouvelles créations de Josys merveilleusement enregistrées sur DVD dans l’émission d’anthologie « Les artistes inoubliables » Cette anthologie restitue Josys à sa vraie place – celle de l’un des créateurs les plus originaux et les plus prolifiques de la vague du mouvement des groupes vocaux.
Ci-après sur You tube, l’indispensable volume » Les artistes inoubliables »: Denis Malanda présente Joseph Toungamani « Josys ».
Clément Ossinondé