Jean-Luc Delvert : les jeunes congolais ressentent l’incertitude d’un avenir aux contours flous.

Le Consul général de France à Pointe-Noire, Jean-Luc Delvert, s’est exprimé pour la dernière fois devant les autorités locales de la ville de Pointe-Noire, à l’occasion de la Fête nationale du 14 juillet qui a été célébrée à sa Résidence samedi.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son discours n’est pas passé inaperçu d’autant plus qu’il a saisi cette occasion pour dire ses quatre vérités sur la situation de crise qui prévaut dans la ville océane et plus généralement au Congo.

Mais avant de lancer ses piques, le futur ex Consul général de France au Congo a pris d’emblée le soin de baliser le terrain, comme pour s’assurer que son message ne mécontentera pas ses précieux invités. Ainsi, au premier d’entre eux, le Préfet, il lance: « je crois que personne ne pourra le contester, c’est bien un ami du Congo qui s’adresse à vous ce soir, un ami fidèle et sincère qui a à cœur son développement et sa réussite et qui vous doit la franchise de l’amitié ».

Une fois le terrain balisé, le Consul général dresse son constat sans appel: « la situation économique du pays est difficile. La situation sociale l’est également. Une partie de la population souffre de la crise que traverse le Congo. Ce soir, mes pensées vont vers les plus fragiles, vers ces jeunes qui ressentent l’incertitude d’un avenir aux contours flous. Nous ne les oublions pas ».

Evidemment, comme pour mieux rebondir sur la suite, il assure que la France demeure résolument aux côtés du Congo dans ces moments difficiles, soulignant que les projets conduits par l’Agence française de Développement se poursuivent et se diversifient, dans tous les secteurs, y compris à Pointe-Noire.

Mais il prévient: « aucun soutien, d’où qu’il vienne, ne suffira, s’il n’y a pas une prise de conscience de la réalité du contexte actuel et un changement radical de comportement ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il sait de quoi il parle.

En effet, il fait remarquer qu’«au sein des entreprises, l’heure est aux doutes. Ils ne se sont jamais exprimés aussi brutalement. L’inquiétude gagne. Les plus fragiles disparaissent ou sont au bord de disparaître, et c’est souvent la solidarité qui permet de survivre, contre toute logique et règle économiques ».

Jean-Luc Delvert prévient: « à trop relativiser ce qui se déroule ici-même, dans le cœur économique du pays, on joue avec le feu. Dans un contexte aussi difficile, les entreprises ont besoin d’air pour retrouver de la compétitivité mais ce qu’on leur oppose trop souvent les asphyxie : des redressements et des pénalités irréalistes, des règlements aux fondements incertains, quand ce ne sont pas des menaces judiciaires qui ne peuvent qu’interroger ; autant de décisions prises parfois sans assentiment hiérarchique ».

Le Consul général prend le soin de répéter, en ami, que de tels comportements brisent la confiance et découragent les investissements. Avant de poursuivre de rappeler quelques vérités bien connues de grandes démocraties.

C’est que, insiste-t-il, « sans intégrité, il n’y a pas de bonne gouvernance. Sans justice équitable, il n’y a plus d’Etat de droit. Sans confiance, il n’y a plus de prise de risques. Et que personne ne s’y trompe ni ne se berce d’illusions, sans règle et sans éthique, c’est toujours le plus faible qui, à la fin, se fera piller par le plus fort. Il faut un sursaut pour que ne s’accentue pas un cercle vicieux qui viendrait, plus encore qu’aujourd’hui, entraver la reprise d’une croissance robuste et éroder les recettes de l’Etat ».

Jean-Luc Delvert attire, par ailleurs, l’attention des autorités sur une autre vérité. C’est que « le redressement passe nécessairement par la conclusion d’un accord avec le FMI, un accord comprenant des réformes profondes et indispensables portant notamment sur la gouvernance, la transparence et la lutte contre la corruption », soutient-t-il affirmant qu’il ne croit pas qu’«il y ait de plan B sérieux et soutenable. Les négociations avec le FMI se poursuivent. Nous souhaitons qu’elles s’accélèrent enfin. Pour le bien du pays. »

Malgré ce tableau on ne peut plus sombre, il affirme vouloir être optimiste, assurant que la réussite est à portée de main et que le potentiel du Congo est extraordinaire. Il en veut pour preuve l’existence des talents et la volonté de certains de ses cadres ainsi que sa jeunesse qui « est prometteuse, pour peu qu’on sache l’écouter ».

En outre, poursuit-il, les forces du Congo ne demandent qu’à s’exprimer pour réussir. Et « notre devoir, c’est de les accompagner », rappelle-t-il.

Le Consul estime que « nous devons faire aussi notre part, comprendre les évolutions qui sont à l’œuvre et en tirer les conclusions qui s’imposent en refondant des partenariats plus équilibrés pour renforcer le tissu socio-économique du pays ».

Par ailleurs, il soutient que le modèle de l’internalisation et la culture de l’entre-soi n’offrent aucune potentialité nouvelle, d’autant qu’une jeunesse entrepreneuriale est en train d’émerger et avec elle l’économie du monde de demain.

Pour lui, il n’y a aucun doute qu’«en mobilisant ses forces vives, en se réformant, le Congo réussira parce qu’il a tous les atouts pour y parvenir ».

Adrien Thyg

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Retrouvez, ci-dessous, l’intégralité du discours de Jean-Luc Delvert:

Allocution de M. Jean-Luc DELVERT
Consul Général de France à Pointe-Noire
(Pointe-Noire, 14 juillet 2018)

Monsieur le Préfet de Pointe-Noire,
Monsieur le Préfet de la Bouenza,
Monsieur le Préfet du Kouilou,
Vénérables Sénateurs, Honorables Députés,
Monsieur le Député-Maire de Pointe-Noire,
Madame le Premier Président de la Cour d’Appel,
Monsieur le Procureur Général,
Monsieur le Commandant de la Zone militaire de Défense n°1, Mon Général,
Messieurs les Consuls honoraires, Chers Collègues,
Messieurs les Directeurs Généraux,
Mesdames et Messieurs les Directeurs départementaux,
Messieurs les Conseillers consulaires,
Mes Très Chers Compatriotes,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,

Ensemble, nous sommes réunis comme chaque année pour célébrer la Fête nationale, à cette date hautement symbolique du 14 juillet, cette date qui célèbre la Révolution française, ses principes et ses valeurs, nourries de l’humanisme qui fonde l’identité de notre Nation.

Aujourd’hui, alors que des forces sont à l’œuvre pour estomper la mémoire des chaos de l’Histoire, étouffer jusqu’aux cris des suppliciés de la Shoah, balayer la volonté de paix et d’unité qui présida à la fondation de l’Union européenne ; aujourd’hui alors que certains veulent nous faire céder à la peur, à la tentation du repli sur soi et à l’isolationnisme, au risque d’attiser les flammes brûlantes d’un nationalisme sombre, nous devons plus que jamais affirmer notre unité, scruter notre Histoire et porter toujours plus haut la voix de l’humanisme, une voix nécessaire, qui promeut, partout et itoujours, la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, notre devise, une voix qui promeut partout et toujours la paix le dialogue, la tolérance, la reconnaissance des diversités sociales et culturelles.

Tel est le sens de l’action menée par la France en Europe et dans le monde. Tel est l’objectif que poursuit le Président de la République, Emmanuel Macron, à la fois dans sa dimension mémorielle – je pense aux mots qu’il a prononcés lors du transfert de la dépouille de Mme Simone Veil au Panthéon – et dans l’action. Cette double approche se manifestera de manière évidente, en novembre 2018, dans le sillage de la commémoration du centenaire de l’armistice de la Première Guerre Mondiale, lors du Forum de Paris pour la Paix, qui réunira une centaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement autour d’une plateforme, d’un lieu d’échanges qui rassemblera les forces qui pensent que l’action collective, la coopération, les institutions, la régulation, le multilatéralisme demeurent indispensables pour organiser le monde, et répondre aux défis auxquels nous sommes confrontés.

Ce sont là les valeurs de la France.

Et elles se déclinent dans les moments solennels comme dans les moments festifs où la Nation se rassemble. A l’évidence, ce 14 juillet 2018 se déclinera avec la date du 15 juillet, avec nos yeux tournés vers l’équipe de France de football. En 1998, elle était déjà devenue un symbole et ce symbole se renforce encore aujourd’hui. Symbole multiple de la diversité de notre Nation, mais aussi de son ouverture, de la force de son engagement de sa volonté et de son unité. Et si aujourd’hui, le Congo, comme beaucoup de pays d’Afrique, soutient nos Bleus, c’est aussi pour le symbole. Nous espérons ensemble la victoire de notre équipe et nous la soutiendrons ensemble. Elle nous a déjà offert de bien beaux moments.

Vous le savez, ce soir, c’est la dernière fois que je m’exprime devant vous. J’en ressens une grande émotion. Depuis plusieurs semaines, je ne cesse de recevoir des témoignages d’affection qui me touchent profondément. Un grand honneur m’a été fait, il y a quelques jours, lorsque j’ai reçu devant des Autorités Nationales et départementales, des mains du Grand Chancelier des Ordres Nationaux, l’insigne d’officier de l’Ordre National du Mérite congolais, que le Président de la République, S. Exc. Monsieur Denis Sassou N’Guesso m’a attribué. Un honneur exceptionnel dont je suis fier et dont je saisis la portée.

Je crois donc, Monsieur le Préfet, que personne ne pourra le contester, c’est bien un ami du Congo qui s’adresse à vous ce soir, un ami fidèle et sincère qui a à cœur son développement et sa réussite et qui vous doit la franchise de l’amitié.

La situation économique du pays est difficile. La situation sociale l’est également. Une partie de la population souffre de la crise que traverse le Congo. Ce soir, mes pensées vont vers les plus fragiles, vers ces jeunes qui ressentent l’incertitude d’un avenir aux contours flous. Nous ne les oublions pas.

Dans ces moments difficiles, La France demeure résolument aux côtés du Congo. M. Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, l’a réaffirmé au Président Sassou N’Guesso lors de sa visite à Brazzaville le 7 juin dernier. M. Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie et des Finances, en avait également témoigné lors de sa visite le 13 avril dernier.

Les projets conduits par l’Agence française de Développement se poursuivent et se diversifient, dans tous les secteurs, y compris à Pointe-Noire :

– Les infrastructures – je pense au projet de drainage des eaux pluviales et à l’accompagnement du développement et de la modernisation du Port Autonome de Pointe-Noire à travers un nouveau programme de 100 Mns EUR, dont 30 de l’Union européenne ;

– la formation, à travers le soutien aux CEFA, pour lequel il est nécessaire que la partie congolaise s’investisse davantage ;

– l’éducation dont l’Ambassadeur Bertrand Cochery a voulu faire une priorité en lançant un programme pour l’enseignement supérieur dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement ;

– la santé et la diversification de l’économie du Congo.

Mais aucun soutien, d’où qu’il vienne, ne suffira, s’il n’y a pas une prise de conscience de la réalité du contexte actuel et un changement radical de comportement.

Au sein des entreprises, l’heure est aux doutes. Ils ne se sont jamais exprimés aussi brutalement. L’inquiétude gagne. Les plus fragiles disparaissent ou sont au bord de disparaitre, et c’est souvent la solidarité qui permet de survivre, contre toute logique et règle économiques.

A trop relativiser ce qui se déroule ici-même, dans le cœur économique du pays, on joue avec le feu.

Dans un contexte aussi difficile, les entreprises ont besoin d’air pour retrouver de la compétitivité mais ce qu’on leur oppose trop souvent les asphyxie : des redressements et des pénalités irréalistes, des règlements aux fondements incertains, quand ce ne sont pas des menaces judiciaires qui ne peuvent qu’interroger ; autant de décisions prises parfois sans assentiment hiérarchique.

Je le répète – c’est en ami que je vous le dis -, de tels comportements brisent la confiance et découragent les investissements. Sans intégrité, il n’y a pas de bonne gouvernance. Sans justice équitable, il n’y a plus d’Etat de droit. Sans confiance, il n’y a plus de prise de risques. Et que personne ne s’y trompe ni ne se berce d’illusions, sans règle et sans éthique, c’est toujours le plus faible qui, à la fin, se fera piller par le plus fort. Il faut un sursaut pour que ne s’accentue pas un cercle vicieux qui viendrait, plus encore qu’aujourd’hui, entraver la reprise d’une croissance robuste et éroder les recettes de l’Etat.

Le redressement passe nécessairement par la conclusion d’un accord avec le FMI, un accord comprenant des réformes profondes et indispensables portant notamment sur la gouvernance, la transparence et la lutte contre la corruption.

Je ne crois pas qu’il y ait de plan B sérieux et soutenable. Les négociations avec le FMI se poursuivent. Nous souhaitons qu’elles s’accélèrent enfin. Pour le bien du pays.

Mais je veux être optimiste. La réussite est à portée de main. Le potentiel du Congo est extraordinaire. Les talents et la volonté de certains de ses cadres existent. Sa jeunesse est prometteuse, pour peu qu’on sache l’écouter.

Les forces du Congo ne demandent qu’à s’exprimer pour réussir. Notre devoir, c’est de les accompagner.

Nous devons faire aussi notre part, comprendre les évolutions qui sont à l’œuvre et en tirer les conclusions qui s’imposent en refondant des partenariats plus équilibrés pour renforcer le tissu socio-économique du pays.

Le modèle de l’internalisation et la culture de l’entre-soi n’offrent aucune potentialité nouvelle, d’autant qu’une jeunesse entrepreneuriale est en train d’émerger et avec elle l’économie du monde de demain. Le Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, de l’Agriculture et des Métiers de Pointe-Noire, Didier Mavouenzela, ne me contredira pas. C’est le sens du partenariat que nous avons mis en place ensemble depuis quelques années et qui, je le souhaite, se renforcera encore.

En mobilisant ses forces vives, en se réformant, le Congo réussira parce qu’il a tous les atouts pour y parvenir.

Cette énergie de la jeunesse, je l’ai retrouvée aussi et peut-être même d’abord, parmi les artistes d’une scène culturelle ponténégrine inventive, engagée, volontaire.

Là encore, un potentiel formidable ne demande qu’à s’exprimer, et pour qu’il se libère, il faudrait professionnaliser les filières et confier des responsabilités à des personnalités qui ont démontré leurs compétences et leurs valeurs, ce qui n’est plus assez le cas aujourd’hui.

Quant aux artistes, il y a encore un peu à faire pour aller au-delà de l’énergie. Aiguiser le regard. Apprendre l’humilité. Développer l’esprit critique et la curiosité. Devenir professionnel, c’est-à-dire à la fois sérieux et fiable. Dépasser les frontières de Pointe-Noire, c’est-à-dire s’ouvrir au Congo, à l’Afrique et au monde. Et tout cela, vous pourrez le faire, Chers Amis Artistes, sous l’œil bienveillant de vos ainés, car le Congo est une terre de culture qui a nourri des artistes majeurs, dont l’œuvre inspire et éclaire le monde. Fabienne Bidou, avec l’aide notamment d’Aimé Gnali et de bien d’autres, a conçu un très bel événement pour célébrer la mémoire de Tchikaya U’Tamsi. Elle et moi nous avons voulu que l’exposition qui a été réalisée pour l’occasion soit accrochée ce soir, dans l’allée centrale de la Résidence. J’espère qu’elle suscitera votre curiosité.

Je veux saisir l’occasion de ce dernier discours pour saluer l’action menée par Fabienne Bidou avec laquelle nous partageons la volonté de porter la culture partout dans la ville.

Mes Chers Compatriotes,

J’ai été fier d’être à vos côtés pendant ces quatre années. Vous m’avez soutenu et aidé tout au long de ma mission. Nous avons redonné un peu de lustre à notre consulat général et à cette résidence à laquelle nous sommes attachés. Beaucoup reste encore à faire mais l’essentiel est là.

Notre lycée s’est modernisé, a renforcé sa place à Pointe-Noire tout en restant un excellent établissement, l’un des meilleurs de la zone. Il faut saluer ici l’action des parents d’élèves dont l’association est présidée par Louis Hannecart, celle de toute la communauté éducative et bien sûr celle, exceptionnelle, de Didier Tribout.

Nous avons fait œuvre commune sur les questions de sécurité, à travers un réseau actif de responsables d’ilots volontaires et de correspondants sureté des entreprises, dont l’organisation et l’efficacité ont fait leur preuve.

Nous avons agi pour les plus fragiles d’entre nous, en valorisant l’action irremplaçable de l’Association française d’entraide et de bienfaisance présidée par Laurent Manicas avec le soutien de Robert Herbeaux.

Nous avons aussi développé nos outils de communication.

Tout cela a été accompli en parfaite intelligence avec vos trois élus, conseillers consulaires, Christian Barros, Brice Massema et Colette Bourde que je remercie.

Le métier que nous exerçons est exigeant. Il requiert, au-delà de la compétence, une disponibilité de tous les instants. Il impose de placer, au plus haut, le sens du service public et celui du devoir. Il nécessite de faire preuve d’humanité et de pédagogie parce que l’injonction n’est efficace que si elle suscite l’adhésion. Le travail consulaire s’accomplit sur le terrain. Il ne peut pas être réduit à des processus administratifs. Je suis fier d’avoir dirigé une équipe solidaire, volontaire et compétente qui travaille dans des conditions souvent très difficiles. C’est particulièrement le cas à cette période et je dois dire que, face aux difficultés, les collaborateurs qui sont autour de moi actuellement ne font jamais défaut. Je les en remercie. Je tiens à saluer Halima Mohamed-Ibrahim et Chrystèle Martin qui nous quittent. Je veux dire aussi ma très grande reconnaissance et mon affection à Astrid Leroit, qui elle aussi nous quitte pour rejoindre une nouvelle administration. Elle fut le plus solide et le patient des soutiens. Je veux dire enfin ma reconnaissance à tous nos collaborateurs congolais dont la loyauté et la fidélité sont sans faille.

Monsieur le Préfet, Mes Chers Compatriotes, Chers Amis,

Cette célébration de la Fête Nationale, depuis notre arrivée il y a 4 ans, nous l’avons voulue solennelle bien sûr, mais aussi populaire, festive et amicale, parce que ce sont ces qualités qui caractérisent le mieux l’état d’esprit de notre relation.

La France, les Français de Pointe-Noire, y accueillent largement leurs amis congolais, dans leurs diversités, et c’est là une fierté.

Parmi nous, ce soir, comme les années précédentes, nous accueillons nos fidèles Anciens combattants, auquel nous devons respect et reconnaissance, mais aussi des jeunes du lycée de Mpaka, des fidèles spectateurs et amis de l’espace culturel Yaro de Loandjili, des acteurs de la société civile engagés dans les actions sociales, des artistes, et bien d’autres encore.

J’ai voulu que cette résidence consulaire, l’une des plus anciennes villas de Pointe-Noire, dont la construction remonte, si j’en crois les archives, à la fin des années 30, soit un lieu ouvert, un lieu de rencontres et d’échanges. A constater le succès de cette célébration, les soutiens qu’elles suscitent, le succès aussi du Festival Nsangu Ndji Ndji, et de bien d’autres événements, je pense y être parvenu.

Dans un autre format, j’ai eu l’occasion de dire ma reconnaissance et mon amitié aux Autorités de Pointe-Noire. Je les renouvelle ce soir plus brièvement. Messieurs les Préfets, Monsieur le DéputéMaire, Monsieur le Procureur général, Mon Général, soyez remerciés du soutien que vous m’avez apporté à chaque instant.

Je voudrais aussi dire ma reconnaissance à deux amis qui, eux-aussi quittent Pointe-Noire. Pierre Jessua et Pierre Bellerose, tous deux dirigeant au Congo des fleurons de l’économie française, Total et Bolloré. J’ai apprécié leur intelligence, leur droiture, leur très grande humanité mais aussi leur attachement sincère pour le Congo. Ils me manqueront.

Ce soir, je pense à l’Ambassadeur, M. Bertrand Cochery, qui en ce moment-même prononce lui aussi son allocution pour la Fête Nationale. Ce fut une chance extraordinaire de servir sous son autorité, de partager son amitié, et avec elle, une si grande proximité intellectuelle. Notre Ambassadeur a une vision et une passion pour l’Afrique qui mobilisent et fédèrent autour de lui. Je lui adresse, ainsi qu’à son épouse, nos pensées fidèles et affectueuses.

Chers Amis,

L’amitié entre le Congo et la France est aussi celle qui se tisse entre les femmes et les hommes de nos deux pays. Avec mon épouse Lucie, avec nos enfants, qui tous les quatre à leur manière, ont creusé à Pointe-Noire, l’un des sillons de leur vie, nous sommes riches désormais de l’attachement que nous avons pour ce pays. Nous partons avec Pointe-Noire au cœur, ses palettes de couleurs uniques, au coucher et au lever du soleil, la puissance de son océan et la chaleur amicale de ses habitants.

Mais un départ est bien peu au regard de la force du lien entre la France et le Congo, un lien qui s’enracine dans leur histoire commune. Je forme des vœux de succès pour mon successeur qui saura faire vivre, comme tous ceux qui ont eu la chance de diriger ici, le consulat général, l’amitié francocongolaise.

Je veux dire pour conclure, mes vœux de paix, de succès et de développement pour tous les Congolaises et tous les Congolais.

Vive l’Amitié franco-congolaise,
Vive la République,
Vive la France. »

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