Pour la troisième fois, après ceux de fin avril 2019 et de fin juillet 2020, le Maroc vient de réussir un nouveau coup de force diplomatique en réunissant à nouveau, le 06 septembre 2020, à Bouznika les deux principaux belligérants libyens que sont le Parlement libyen, basé à Tobrouk, et le Haut Conseil de l’État, établi à Tripoli, et ce, alors que la médiation menée, le 19 janvier 2020 par Berlin, fut un fiasco monumental.
Suite à ce fumeux dérapage allemand, le Maroc avait exprimé son total étonnement quant à son exclusion de ladite Conférence tout en rappelant qu’il avait été à l’avant-garde des efforts internationaux pour la résolution de la crise libyenne.
Inutile de soulever le jeu des responsables algériens dans la tragédie libyenne, eux qui se sont accrochés à ce dossier en voulant mordicus s’en accaparer en tentant de positionner la candidature de son ancien Ministre des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra, au poste d’Envoyé en Libye ; proposition balayée d’un revers de main rageur par l’Organisation des Nations-Unies.
Quoi qu’il en soit, le Royaume du Maroc a accueilli les deux délégations libyennes pour qu’elles puissent, à travers un dialogue sincère et libre de toute pression étrangère, trouver un terrain d’entente sincère afin d’avancer sur les différends qui les opposent, notamment relancer le processus politique et consolider le cessez-le-feu.
Cette rencontre inter-libyenne, tenue sous la Présidence du Ministre marocain des Affaires Etrangères, s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux, notamment ceux européens et du Royaume du Maroc, afin de permettre de décongeler les relations entre belligérants libyens rompues depuis plus de 15 mois.
Force est donc de constater que malgré les obstacles et les ingérences étrangères, les représentants libyens de l’Ouest et de l’Est s’accordent à donner du crédit à la médiation marocaine, qu’ils qualifient de neutre.
Le rôle du Maroc, rationnel et logique dans le dossier libyen, devrait confirmer ainsi la conviction des Libyens à savoir que l’esprit de l’Accord de Skhirat est le modèle à suivre.
Une vision partagée par les Nations-Unies etles Etats-Unis d’Amérique, acteurs majeurs sur la scène internationale, qui encouragent également les parties à discuter pour une signature d’un Skhirat 2.
Vision qui confirme que la diplomatie marocaine sur la Libye s’active pour aider les Libyens et non pas pour les diviser.
Cette nouvelle rencontre de Bouznika entre experts libyens intervient à un moment où de nouvelles tractations devraient reprendre, très prochainement à Genève, à la suite des réunions intensives que Josep Borrell, Représentant de la Politique Etrangère et de Sécurité de l’Union Européenne, a eues avec le Gouvernement libyen d’Union Nationale et les membres du Conseil de Gouvernement à Tripoli.
Farid Mnebhi.