Hassan El Glaoui accroche ses œuvres aux cimaises de l’Espace d’art Actua à Casablanca

60 ans d’engagement dans la peinture

D Gà D: Hassan El Glaui, Touria El Glaoui et Ghita Triki lors d’une rencontre avec la presse
Une exposition des œuvres de Hassan El Glaoui n’est pas un événement ordinaire. D’autant plus qu’elle réunit des œuvres chères à cet immense artiste au parcours singulier. Qui plus est sont peintes aux premières heures de sa carrière. C’est-à-dire autour des années 1946/1947.
Pour célébrer les 60 ans de peinture de l’artiste, l’Espace d’art Actua accueille jusqu’au 13 décembre prochain, une collection d’œuvres de Hassan El Glaoui dans le cadre de l’exposition rétrospective « Hassan El Glaoui, 60 ans de peinture » dont c’est l’étape finale du parcours. Des œuvres chères à l’artiste, âgé de 87ans, réunies autour de sept thèmes à savoir : œuvres de jeunesse, portraits et autoportraits, natures mortes, paysages, chevaux et cavalerie et clowns.
« Célébrer Hassan El Glaoui, c’est revenir sur la richesse d’une matière picturale, de ses facettes les plus visibles aux plus méconnues. Celle d’un regard qui restitue avec osmose les couleurs, la fougue et même le son de ces cavalcades mystiques ou de ces fantasias fracassantes. Celle des portraits qui captent en quelques touches la profondeur d’un regard et d’une émotion… Enfin, les peintures racontent aussi l’histoire même du peintre, en revenant sur les lieux et personnages de sa vie et de son travail», souligne Ghita Triki Chraïbi, responsable de la Fondation Actua et commissaire de l’exposition .
Si le thème des chevaux et de la fantasia a longtemps dominé l’univers pictural de Hassan El Glaoui, l’artiste refuse l’étiquette de « peintre des chevaux » qui lui est souvent collée. « Les gens qui affirment que je suis le peintre des chevaux ne connaissent pas ma peinture », clame Hassan El Glaoui. Intervenant à ce sujet, Touria El Glaoui, la fille du peintre, nuance en ces termes : « S’il a été connu pour ses chevaux, c’est aussi parce que la personne qui gérait la galerie lui demandait plus d’œuvres sur la thématique des chevaux vu qu’elle répondait à la demande du marché », a-t-elle dit lors d’une rencontre avec la presse, organisée quelques heures plus tôt avant le vernissage. Et d’ajouter que les chevaux ne sont pas les seuls thèmes de son père.
En effet, l’univers pictural de l’artiste ne se résume pas à la seule thématique du cheval et de la fantasia. L’exposition en cours est là pour le confirmer. Elle propose à voir des œuvres exceptionnelles et variées issues de la collection Attijariwafa Bank et de la collection personnelle de l’artiste regroupées autour de sept thèmes. Outre les chevaux et la cavalerie qui ont construit sa réputation, le grand public peut apprécier des toiles mettant en lumière des paysages (« Palmeraie de Marrakech », « Calèche de Marrakech » et « Résidence de Stynia de Marrakech »), portraits des membres de sa famille et autoportraits ainsi que les natures mortes où l’on voit comment l’artiste essaie d’insuffler aux objets une vie. Interpellé par l’expressivité des clowns et des artistes du cabaret et du cirque, le peintre dépeint aussi des figures de clowns dans différentes postures et lieux de spectacle. Sans jamais s’éloigner de ses œuvres de jeunesse marquées ici par « Femme devant le bassin », « Le jardinier » et « Femme dans le jardin ») et d’une splendide beauté.

Le vernissage de l’exposition a eu lieu jeudi 14 à l’Espace d’art Actua en présence de nombreux invités venus plonger dans l’univers pictural singulier d’un artiste qui n’a cessé d’éblouir par son talent et son inspiration débordante.

* Repères

Hassan El Glaoui doit sa carrière au Premier ministre Winston Churchill qui recommanda à son père, le Pacha El Glaoui, de ne pas contrarier la vocation de son fils. Sa première exposition remonte à 1950 à la Galerie André Weil à Paris et à 1964 pour la première fois au Maroc, à Casablanca. Depuis, il n’a cessé d’exposer partout dans le monde tout en restant fidèle à la galerie Venise Cadre de Casablanca qui lui organisait régulièrement des expositions. Les 55 ans de sa carrière ont été couronnés par une rétrospective à Marrakech en 2005, ainsi qu’un hommage lors du Salon d’hiver de Marrakech en 2008.

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