Le représentant du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) au Congo, M. Cyr Modeste Kouame, a indiqué, le 21 septembre 2016 à Brazzaville, que la protection internationale dont bénéficient les réfugiés rwandais au Congo arrive son terme le 31 décembre 2017 à minuit.
Cette date butoir a été arrêtée pour donner aux personnes concernées par cette situation de prendre une décision. Il s’agira de regagner leur pays d’origine à travers un rapatriement volontaire ou rapatriement librement consenti ou d’opter pour l’intégration locale.
conformer aux règles en cours dans le pays d’accueil. Ils devront se présenter auprès des autorités congolaises pour faire comme toutes les personnes qui migrent en république du Congo.
Pour ce faire, il a annoncé qu’une campagne de sensibilisation sera mise à contribution afin que les concernés prennent leur décision en connaissance de cause.L’intégration locale
Le représentant a aussi souligné qu’il y a trois volets en ce qui concerne l’intégration locale. Il y a le volet social qui se fait remarquer par le fait de fréquenter les mêmes écoles, les mêmes marchés, de se faire soigner dans les mêmes hôpitaux. Le second est économique, c’est le fait d’avoir des activités économiques, d’avoir des commerces et il y en qui s’en sortent et le troisième est légal ou juridique. Il s’agit d’avoir les différents documents qui permettent de vivre paisiblement dans un pays.
Il a ajouté que dans la situation des rwandais, l’intégration suppose que le Rwanda doit par exemple faciliter l’obtention d’un passeport et le gouvernement du Congo facilitera de son côté le permis de séjour.
M. Kouame a souligné également qu’on ne peut pas être réfugié pendant toute la vie. Il y a un moment où il faut que cette situation cesse.
Etre réfugié est un statut précaire qui prend toujours fin. Il y a une période d’urgence et lorsque les conditions sont réunies dans le pays d’origine, le réfugié doit rentrer.
Un réfugié n’est pas un fardeau
Pour le représentant du HCR, un refugié n’est pas un fardeau mais un avantage et un atout, pour le pays d’accueil, sans prendre en compte le fait que lorsqu’il arrive, il doit manger et boire. Il contribue au
développement d’un pays. Il n’est un secret que les pays qui ont reçu des réfugiés se sont développés avec la participation et la contribution des réfugiés. Les réfugiés doivent être positivement considérés, a-t-il insisté.
Il a cependant fait savoir que le réfugié a des droits et des devoirs.
C’est la raison pour laquelle des cartes de réfugiés, des passeports ou titres de voyage leur sont délivrés. Ils ont également droit à la santé et à l’éducation.
En outre, a-t-il renchéri, les mêmes réfugiés ont des devoirs. Ils doivent se conformer aux règles. Ils ne sont pas au-dessus de la loi.
Tout réfugié qui commet une infraction doit être puni conformément à la rigueur de la loi dans le pays d’accueil. C’est pour cela qu’ils doivent s’abstenir de poser des actes répréhensibles. Il a informé la
presse en ce qu’un réfugié peut perdre son statut lorsqu’il se comporte de manière indélicate. Selon le fonctionnaire des Nations Unies, il y a des cas d’annulation de statut ou d’exclusion au statut.
Expliquant la différence entre un réfugié et un migrant, M. Kouame a dit qu’un réfugié est tout individu craignant, avec raison, d’être persécuté pour son appartenance raciale, religieuse ou son opinion
politique. C’est donc cette personne qui quitte son pays et refuse d’y revenir tant que ces menaces existent. C’est la convention de 51 de Genève.
Toute personne qui quitte son pays parce qu’une partie de celui-ci ou tout le pays est perturbé ou subit une agression extérieure est également considérée comme un réfugié. C’est la convention de l’OUA de
1969. Le migrant, par contre, quitte son pays parce que guidée par des aspirations économiques.
Combien y a-t-il de réfugiés au Congo?
Il y a 54 881 individus qui relèvent de la compétence du HCR dont 28 900 centrafricains, 14 800 congolais RDC et 10 273 rwandais. Les centrafricains continuent de bénéficier de l’assistance complète y compris les vivres du PAM alors que les autres groupes sont assistés au cas par cas.