Fud Candrix, le meilleur saxophoniste de la musique congolaise de tous les temps

Saxophoniste belge, mais surtout arrangeur et auteur de thèmes. C’est dans le domaine de la recherche de sonorités raffinées, de formes originales et de prétextes thématiques extrêmement frais et personnels, qu’a surtout éclaté le grand talent de Fud Candrix aux éditions Opika des frères Moussa Benattar.

En effet, 1952. C’est le moment qu’apparut dans le ciel des kinois, un Ange ; Fud Candrix, chef d’orchestre de nationalité belge. Comme tous les Anges, celui-ci avait un « instrument », en l’occurrence le saxophone. Fud Candrix fut le premier européen qui sut accompagner de façon magistrale les mélodies africaines. Ses « coups de langues » sont restés inimitables.

Fud Candrix aux Editions Opika

Fud Candrix accompagne d’abord le guitariste « hawaïen » Jacques Elenga « Jhimmy », mais c’est avec le grand chanteur Joseph Kabaselle, créateur du grand orchestre kinois en 1953 ; l’African Jazz, qu’il connut un succès fantastique. Ces deux musiciens furent enregistrer entre 1953/1954 près d’une centaine de chansons à grand succès parmi lesquelles : « Kale Kato »(ambiance), « Bolingo lokola like », « Tika makelele na ndako » et surtout « Para Fifi » une des plus célèbres chansons dédiée à la brazzavilloise Félicité Safouesse, (première speakerine africaine à la Radio de l’Afrique Equatoriale Française) et dans laquelle Kabaselle s’exprime à la place de son ami béninois Paraiso emballé par la beauté de Félicité.

La carrière de Fud Candrix avant de s’installer à Léopoldville (Congo-Belge)

Avant d’atterrir à Léopoldville en 1952, Fud Candrix a déjà une longue et brillante carrière derrière lui :

En 1917-1918, il s’initie au violon puis fait des études musicales au conservatoire royal de Liège. Après avoir formé un trio puis un quatuor classique, il apprend en autodidacte le saxophone et la clarinette. Il adopte le jazz en 1925 et devient musicien professionnel. Il se produit en Belgique, en Allemagne, en France, à Monte-Carlo et en Afrique du nord. Il joue avec son frère Jeff dans une petite formation les Candrix Brothers, puis monte un orchestre en 1931 les Carolina stomp chasers. Après des prestations avec des musiciens de l’orchestre de Willie Lewis, il forme en 1935 un big band qui alterne jazz et musique de variété.

En 1939 Fud Candrix est nommé chef d’orchestre pour l’Œuvre Reine Elisabeth. Pendant l’occupation son orchestre est réquisitionné et se produit d’avril à août 1942 au Delphi Filmpalast à Berlin pour les soldats de la Wehrmacht.

Il enregistre à Bruxelles en ce même mois d’avril quelques titres avec Django Reinhardt puis de nouveau avec Django en mars 1943 à Paris à la libération en 1945 son grand orchestre est réduit à une formation de dix musiciens avec laquelle il fait des tournées en Suisse (1947), en Hollande (1949) et au Congo belge (1952-1954). Avec le temps, il prend ses distances avec le jazz et s’oriente vers la musique de variété.

Né le 17 juillet 1908 à Tongres, Fud Candrix a quitté ce monde le 12 avril 1974 à Bruxelles (Belgique) à l’âge de 66 ans.

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