Les formations axées sur la psychologie sont plus efficaces que les formations commerciales classiques

Les formations axées sur la psychologie seraient plus efficaces que les formations commerciales classiques, selon une nouvelle étude de la Banque mondiale menée conjointement avec la National University of Singapore Business School et l’université Leuphana auprès de micro-entrepreneurs d’Afrique de l’Ouest.

Les formations en entrepreneuriat axées sur les compétences psychologiques fonctionnent mieux que les formations commerciales classiques. Les premières entraînant une hausse des bénéfices de 30 %, contre 11 % pour les secondes, affirme cette étude publiée récemment dans la revue Science.

Economiste principal au sein du Groupe de recherche sur le développement de la Banque mondiale et co-auteur du rapport, David McKenzie rappelle que les formations entrepreneuriales classiques portent essentiellement sur la comptabilité, le marketing et d’autres compétences commerciales de base. Mais si elles sont largement utilisées à travers le monde, il note qu’un certain nombre d’études montrent qu’elles n’ont pas de véritable impact. Ainsi, estime-t-il, « il est donc important de rechercher des solutions alternatives plus efficaces. »

De son côté, MichaelFrese, professeur à la National University of Singapore Business School et à l’université Leuphana, co-auteur du rapport à l’origine de cette approche alternative de la formation basée sur l’initiative personnelle, note que « la formation axée sur la psychologie vise à développer des comportementaux proactifs chez les entrepreneurs, comme le sens de l’initiative, l’innovation, l’identification et l’exploitation de nouvelles opportunités, la fixation d’objectifs, les mécanismes de planification et de rétroaction ou encore la capacité à surmonter les obstacles ».
Dans un communiqué, la BM indique qu’un essai randomisé contrôlé englobant ces deux programmes de formation et quatre séries d’enquêtes de suivi, et portant sur un échantillon de 1 500 micro-entrepreneurs de Lomé (Togo), a comparé les effets d’une formation commerciale classique par rapport à ceux obtenus avec une formation orientée sur l’initiative personnelle. Ce qui en est ressorti est surprenants.
Les entrepreneurs togolais ayant suivi la formation à l’initiative personnelle ont réalisé des bénéfices supérieurs à ceux des entrepreneurs formés selon les méthodes habituelles ou appartenant aux groupes témoins.
D’après Markus Goldstein, également co-auteur de l’étude et responsable du Laboratoire d’innovation de la Banque mondiale sur le genre et l’égalité des sexes en Afrique, la formation a été particulièrement efficace pour les entreprises détenues par des femmes, qui ne tiraient en général guère profit des formations classiques.
Il note, par ailleurs, que les bénéfices des femmes formées à l’initiative personnelle ont augmenté de 40 %, contre 5 % pour les entrepreneures formées de manière plus classique ».

Pour la Banque mondiale, les conclusions de ce travail plaident pour introduire à terme davantage de psychologie dans les programmes de formation destinés aux petits entrepreneurs d’Afrique de l’Ouest.

L’institution de Bretton Woods estime, par ailleurs, que pour réussir, il est tout aussi important d’acquérir un esprit entrepreneurial que les compétences techniques classiques.

Avec BM

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