Cet essai de Dominique Batota Kissala se veut à travers la sémantique que révèle son titre, révélateur et interpellateur. Cette interpellation incite le lecteur et le fait participer avec l’auteur à la communion des idées. La relation auteur-lecteur est posée implicitement comme pour dire qu’il y a un sujet très important à découvrir, une urgence à tenir compte en vue du développement des sociétés actuelles. « Il faut le lire », qui est-ce qu’il faut lire et le lire en poursuivant quels objectifs ? Le second volet du titre qui, précisant déjà le tome 1 (« Kuwa ! »), dévoile davantage le sens thématique du livre. Lire et écouter, deviennent des actes indéniables de toute existence. On trouve sur la même page de couverture un aigle, qui symboliquement semble traduire la confession religieuse de l’auteur, et ce à quoi il nous convie.
Du point de vue de la catégorie générique, cet ouvrage est un témoignage ; mais aussi une invite à une réflexion plus large sur la religion et les sectes. Il s’agit en clair d’une parole de soi ou sur soi, qui explicitement engage l’auteur, dévoile sa vision et ses grandes motivations religieuses, ses convictions et surtout sa lecture du monde actuel. Raison pour laquelle, son écriture se veut interpellatrice. Une manière urgente de convoquer les sensibilités diverses, suggérer et présenter aux hommes, ce qui semble clair alors sombre au fond, visible mais cachant d’énormités regrettables. Il faut tout de même affirmer que la foi dont il est question dans ce livre, s’allie à la raison, car notre auteur commente certains faits bibliques en s’appuyant sur sa grande connaissance scientifique, il s’inspire des versets bibliques au même titre que certaines théories scientifiques pour rendre plus cohérent son discours, un discours poignant d’ailleurs, puisque porté par une érudition telle, que tous les horizons se croisent. Sa spiritualité n’a de sens qu’à partir du moment où la raison prime et s’aliment par des preuves concrètes de la vie actuelle. De là s’établit le lien logique d’abord, entre l’auteur et les différentes instances narratrices, et entre l’auteur et le lecteur, à partir du moment où le titre renvoie impérativement le lecteur à comprendre autant que lui révèle une vérité absolue sur le bien-fondé de notre existence. Il faut le lire, ici, l’acte de lire devient d’autant plus salvateur qu’il fait prendre à l’homme conscience de sa propre existence, la quête du salut par la saisie exacte de la réalité. Faire prendre conscience à l’homme de l’existence d’un Etre au-delà de tout, dont la puissance créatrice n’a rien de semblable à celle des grands maîtres ésotériques que l’histoire a connue. Il nous partage là, un certain nombre d’expériences liées à sa vie, à sa carrière professionnelle ; l’histoire racontée dans le texte se lit comme étant une profonde réflexion sur l’existence des loges occultistes, une problématique que l’auteur développe librement. La foi en un Dieu créateur est posée en termes de nécessité, car dévoilant sa vie passée dans l’étude et la pratique des grandes théories ésotériques ; l’auteur en vient à comprendre que son salut était dans la puissante parole du Divin créateur. La question de la foi se pose en premier, mieux, l’auteur montre la nécessité des sociétés actuelles de croire en un Dieu puissant, créateur du Ciel et de la terre, si possible de lire et de s’inspirer du message du prophète William Branham, d’où d’ailleurs le sens de cette énonciation titrologique sous la forme impérative et surtout la représentation de cet oiseau très symbolique dans les sciences chrétiennes. L’auteur analyse les forces et faiblesses des chrétiens actuels, il fait un diagnostic qui lui permet de poser les bases nouvelles d’une croyance véritable. Il puise ses exemples quasiment dans tous les domaines de la connaissance, en proposant la foi et le partage des valeurs bibliques comme possibilité parfaite du développement de l’homme noir et de son continent. Ce n’est pas qu’il condamne ceux qui font des sciences occultes leur religion et s’adonnent souvent à des pratiques mystiques, mais il montre en se basant sur sa propre expérience comment ces loges sont destructrices et source d’asservissement. C’est ce qu’il y a lieu de lire dans le premier chapitre de l’ouvrage intitulé, « La marche ».
C’est dans ce premier chapitre où l’auteur développe la grande problématique de son livre. Dans un élan confessionnel, il nous livre les raisons de sa démarcation de l’ordre ésotérique pour se pencher avec fermeté et assurance sur la Foi chrétienne. Très jeune, âgé de 24 ans il adhère à l’ordre ésotérique de l’ancien et mystique ordre de la Rose-Croix (AMORG) à Ouesso en 1983, où il va occuper un poste de responsabilité jusqu’au moment où la quête d’une vérité efficiente lui en fera détourner pour se convertir cette fois-ci au Seigneur Jésus-Christ comme véritable Maître au-delà de ceux qu’il aurait connus et pratiqués les théories dans les loges.
Il faut le lire, lire comme nous le savons est au centre du progrès et de tout salut. Ce qui fonde la profondeur de son discours, c’est quand il se démarque des idées superstitieuses, de la croyance aveugle de certains chrétiens, lesquels appauvrissent leur foi par des enseignements bibliques incongrus. Car même quand le texte est marqué par une présence religieuse importante, il n’en demeure pas le seul centre de gravité. Mais la lecture dont il est question ici s’entend sous l’angle eschatologique, ayant pour essence la Parole divine ; Dieu comme le fondement de tout ce qui existe. Voilà comment se dessine l’enjeu thématique de cet ouvrage. Autrement dit, ce livre est une exhortation, une invitation au religieux tout en dénonçant les forces vaniteuses. Il ne s’agit pas pour l’auteur de dévoiler les pratiques ésotériques, mais plutôt de s’en servir pour montrer la puissance de Dieu. Sa plume s’imprègne de ce fait d’une mission évangélique.
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1.Dominique BATOTA KISSALA, Il faut le lire : Kuwa !, Paris, Jets d’encre, 397p.