MAROC. Jusqu’au 17 juillet, les cimaises de l’espace d’art de L’Amphitrite Palace de Skhirat seront ornementées par les œuvres récentes du plasticien Abdellah Yacoubi sur le thème « Les Couleurs de l’âme».
Le vernissage de cette exposition aura lieu ce soir à partir de 19h en présence d’une brochette d’hommes de lettres, de culture, d’art, de politique et de divers horizons. L’on pourra découvrir plus de 28 toiles de différents formats dont 8 lithographies. A cette occasion, l’artiste signera son beau livre portant le même titre fraîchement édité à Casablanca.
Les œuvres récentes de Abdellah Yacoubi sur le thème « Les Couleurs de l’âme» attestent cette évolution «exponentielle» qui va dans le sens d’une nouvelle possibilité d’expression. Celle-ci s’exprime surtout dans les grands formats où le geste, plus ample, multiplie les évasions vers l’inconnu, mais aussi vers le désir d’un espace toujours plus vaste. Il s’agit donc d’un syncrétisme de l’âme beaucoup plus que du regard, et d’une libération du poids quotidien de l’existence par le truchement de l’art. Un art à la fois éclatant et dépouillé, exempt de mièvrerie, aux tons épurés. En un mot : mystique. C’est ce que découvrira également le public lors de cette exposition qui se poursuit actuellement jusqu’au 17 juillet à l’Espace d’art de L’Amphitrite Palace de Skhirat. Les œuvres récentes de ce peintre plongent l’observateur au cœur de cette quête allégorisée à travers les éléments de la nature : arbres, étendues d’eau, vues désertiques. Et c’est nettement perceptible à travers les personnages qu’il invite sur ses toiles. Ainsi, à travers ces personnages, Abdellah Yacoubi remet en question la condition humaine et sociale de l’homme moderne. C’est d’ailleurs le cœur sensible de la peinture de ce plasticien qui s’investit depuis des années déjà dans un univers semi-figuratif aux allures et à la dimension métaphysiques. Une dimension dans laquelle la couleur est travaillée essentiellement au couteau et s’inscrit dans une contemplation méditative. Yacoubi positionne dûment ses motifs, avec un réel sens de l’harmonie et une sensibilité perspective exprimée souvent à l’horizontale, s’il n’use pas, mais rarement, d’une oblique cubiste pour départager la surface en plans mitoyens.
De même cette dernière série d’œuvres qu’accueille l’Amphitrite constitue à l’évidence une somme. Yacoubi a voulu opérer dans sa création un choix représentatif, où se répertorient les thèmes sur lesquels il a travaillé lors de différentes périodes, et dans lesquels se remarque au niveau chromatique qu’à celui des formes l’évolution de sa palette, avec toutefois une constante dominante, celle du corps féminin appréhendé de façon récurrente, elliptique et reformulé jusqu’à la quintessence. Pour aboutir à une silhouette d’amphore, toute ronde et ondulée. Plus qu’un exercice de style, c’est une quête symbolique de l’Eternel féminin déclinée en entités quasi abstraites et dressée dans certains tableaux en une étrange procession de nus allusifs, non dénués de sensualisme. le don prononcé pour la couleur chez Abdellah Yacoubi fait que les tons et les gammes sont manipulés de façon à rendre les effets plus colorés et plus inédits. Il s’agit simplement d’accorder le regard aux infimes vibrations qui émanent de ses œuvres. Ces considérations comparatives n’empêchent pas Yacoubi de creuser davantage sa palette de peintre qui se définit d’abord comme un coloriste, attentif qu’il est aux pulsations de la couleur.
Soulignons enfin que cette exposition sera aussi l’occasion pour Abdellah Yacoubi de signer son ouvrage « Les Couleurs de l’âme» qui regroupe l’essentiel de sa création depuis 2004 et qu’émaillent des réflexions, pensées, poèmes du cru de l’auteur. De même, un porte-folio d’une grande qualité d’impression, sera mis à la disposition du public pour donner une idée globale sur le parcours culturel, social et artistique de l’artiste.
L.M
Biographie de l’artiste
Abdellah Yacoubi, né à Fès en 1950, est un artiste engagé pour la cause nationale dès son très jeune âge. Pendant quatre décennies, il a été pionnier et leader dans la création dans le secteur de l’artisanat. À l’âge de 15 ans, il a décroché le troisième prix au Concours national de dessin organisé par la Fédération des œuvres laïques (FOL) au Maroc. Et au début des années 2000, il s’est investi corps et âme dans la peinture et a commencé à exposer un peu partout au Maroc comme à l’étranger. Abdellah Yacoubi est également «Chevalier du Wissam du Trône».