Exposition: Asmaa Rochdi dissèque la condition de la femme africaine

Personnalité riche et simple, l’artiste-peintre Asmaa Rochdi est considérée comme l’une des plasticiennes les plus en vue de la nouvelle vague d’art contemporain made in Morocco. Couleurs exaltantes, formes singulières, reflet d’une identité libre, réceptive à l’infini…le travail pictural de notre plasticienne figurative constitue une expérience limite de la perception de l’art, comme territoire symbolique. C’est ce qu’on découvrira aussi à partir du 13 décembre à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Casablanca où elle expose ses œuvres récentes dans le cadre de la cinquième édition de l’événement « Les Mains qui voient».

 

Les cimaises de la galerie de l’Ecole supérieure des Beaux- Arts de Casablanca abritent la dernière série d’œuvres de l’artiste peintre Asmaa Rochdi, dans un style et une vision subtiles. Cette exposition, dont le vernissage est prévu le 13 décembre à partir de 18h30, est l’occasion pour les amateurs de l’art contemporain marocain de découvrir ses derniers travaux qui sont à l’image de son génie et sa verve créatifs. Le tout dans un rendu figuratif lyrique, capable de parler à tout le monde.

Explorer les divers modes d’expression féministe noire, ainsi que la façon dont le corps peut servir de sujet, d’object, de modèle, d’outil et de domaine de référence. Telle est la dominante chez cette artiste peintre native de Marrakech.

«Ôter les éléments de décor des photographies originales me permet de modifier l’histoire que raconte une peinture. L’idée m’en est venue à force de regarder des clichés de modèles africains posant devant des fonds de couleurs à la fois vives et vibrantes», affirme Asmaa Rochdi.

Cette ancienne hôtesse de l’air de la compagnie Royal Air Maroc, qui vit et travaille entre Genève et Casablanca, est de par sa passion pour les voyages, a visité plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne y puisant son inspiration débridée. Et, après son départ volontaire de la compagnie aérienne, elle s’est totalement consacrée à la peinture, ses premières amours.

Depuis plus de dix ans, elle travaille sur des portraits de la beauté noire dans tous ses états. Et par là-même, elle porte sur ses épaules le combat de la femme africaine, non pas sur les rings mais sur les podiums de l’art. Ses œuvres retracent l’histoire de ses pays qu’elle a visités, donnant corps à une parole que les femmes africaines ont rarement eu l’occasion de prendre par le passé. C’est vraiment saisissant d’étudier les œuvres de cette artiste-peintre et de s’attacher aux effets de la juxtaposition entre une peau sombre et un turquoise ou un rouge vifs.

Ainsi, le corps de la femme noire chez notre artiste s’affirme et officie comme le symbole d’une souffrance exorcisée et un moyen de se révolter et s’exprimer contre ce regard, contre ce déterminisme. « La couleur et la lumière sont basiques dans ma palette. Sans lumière, il y aurait le chaos je ne puis même l’imaginer. La couleur remplace les mots. C’est le préverbal qui invite à contempler dans le silence. Mon monde se raconte par les formes et les couleurs. Je crée la vision de mes rêves sans les planifier», poursuit Asmaa Rochdi.

Ses travaux possèdent une grande élégance, s’inscrivent parfaitement dans l’histoire de l’art et proposent un émerveillement dans les regards les plus blasés. C’est ainsi que l’insoupçonnable noblesse de notre plasticienne se niche dans la beauté de son regard, au rang de sa quête. Ses œuvres contribuent à cette réflexion par des formes qui, tout en échappant à sa représentation, tentent de donner à l’art contemporain une nouvelle identité. Il s’agit ici cependant d’accorder dans notre approche de l’art contemporain une place nouvelle à la diversité, de manifester toute la complexité de l’œuvre en revendiquant son sens caché.

« J’ai cette conscience que mes toiles interrogent sans répétition .C’est un ressenti que je partage dans l’humilité d’un regard réciproquement libre quant à la beauté du représenté et de la représentation dans son essence la plus pure. N’oubliez pas que mon premier désir est évasion et enchantement», explique-t-elle.

A découvrir cette palette diversifiée d’œuvres inspirées qu’il convient d’apprécier avec douceur, du 13 au 29 décembre à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Casablanca !

Ayoub Akil

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