En privilégiant sa population et l’économie verte, le Gabon peut transformer sa trajectoire économique

Le Gabon a le potentiel de promouvoir de nouveaux secteurs dans l’économie verte afin d’alimenter une croissance durable, résiliente et inclusive qui profitera à la population gabonaise dans les années à venir. Telles sont les conclusions de deux rapports de la Banque mondiale publiés aujourd’hui (vendredi 9, Dnr).

La transition vers une économie plus verte, moins dépendante des ressources naturelles, exige des réformes ambitieuses pour libérer de nouvelles sources de croissance, créer de l’emploi et réduire la pauvreté et les inégalités. C’est ce que souligne le nouveau Mémorandum économique pour le Gabon, intitulé Vers une croissance durable plus verte et plus inclusive.

« Le Gabon a l’opportunité de développer de nouveaux secteurs prometteurs pour alimenter une croissance durable, résiliente et inclusive, qui profiterait significativement au pays dans les prochaines années, » explique Aissatou Diallo, représentante résidente de la Banque mondiale pour le Gabon. « Nous nous réjouissons de collaborer avec le Gabon sur un nouveau paradigme économique, soutenu par des politiques publiques et une gouvernance, mieux adaptées aux défis auxquels le pays doit faire face. »

Le rapport souligne que le Gabon a déjà mis en œuvre certaines réformes visant à diversifier son économie au-delà du secteur pétrolier, mais que les progrès restent limités. Des réformes et des investissements dans les domaines prioritaires suivants sont donc recommandés :

« Des efforts et investissements durables dans ces domaines pourraient aider à propulser une croissance économique résiliente face à la volatilité des marchés mondiaux de l’énergie et des autres matières premières, » souligne Cindy Audiguier, auteure principale du rapport « Vers une croissance durable plus verte et plus inclusive ».

La nouvelle édition de la Note de conjoncture économique du Gabon, également publiée aujourd’hui (vendredi 9, Dnr), analyse le secteur agricole du pays et offre des recommandations pour permettre au pays de dynamiser le commerce alimentaire régional en devenant un moteur de la sécurité alimentaire et de l’intégration régionale.

Bien que disposant d’un fort potentiel agricole, le pays reste fortement dépendant des importations alimentaires. Le gouvernement soutient les petits producteurs à travers le programme GRAINE (Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés) dont les résultats restent néanmoins mitigés. Le commerce des produits agricoles est entravé par plusieurs obstacles qui représentent jusqu’à 14 % du coût final d’un grand nombre d’aliments pour les habitants.

Une enquête menée par la Banque mondiale dans le cadre de ce rapport a conclu que 24 % des commerçants déclaraient avoir dû verser des frais discrétionnaires aux points de contrôle le long des corridors commerciaux. Une enquête précédente de la Banque mondiale a estimé qu’environ 46 % de l’ensemble des frais payés pour le dédouanement d’un camion de 10 tonnes à la frontière entre le Cameroun et le Gabon résultaient de frais discrétionnaires.

Pour accroître l’efficacité et la transparence des activités commerciales et améliorer la circulation des biens, le Gabon doit prendre des mesures afin d’accroître la numérisation des services douaniers, simplifier la documentation en matière d’import-export, rationnaliser le nombre de points de contrôle et améliorer la capacité et l’efficacité des agences gouvernementales concernées.

« Le Gabon pourrait faire fructifier les investissements de base consentis au cours des dernières années et tirer parti de l’avantage comparatif dont il dispose dans des secteurs comme l’agriculture, la pêche, la foresterie et les services numériques. Cela permettrait d’appuyer les efforts du gouvernement en faveur de la diversification de son économie et créer les emplois dont les Gabonais ont tant besoin, » rappelle Sonia Barbara Ondo Ndong, co-auteure des rapports.

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