Les Bantous de la Capitale ont offert vendredi soir un magnifique concert au Théâtre Mohammed V de Rabat dans une ambiance festive et chaleureuse qui avait un goût d’été.
Les prestigieux invités du festival « Visa for music », venus tout droit de Brazzaville, la capitale du Congo, et considérés comme les maîtres incontournables de la scène musicale congolaise, ont mis le feu sur la scène du théâtre devant un public r’bati aux anges, enthousiaste et réceptif.
Au menu de ce concert aux allures d’une soirée estivale : des titres d’anthologie, des sonorités et des rythmes joués avec une certaine finesse soulignant le professionnalisme et l’expérience des quatorze artistes présents sur la scène de ce festival qui met à l’honneur des artistes émergents du paysage musical d’Afrique et du Moyen-Orient ainsi que des artistes de renom.
Près d’une heure durant, et sans interruption, le public enchanté accompagnera l’orchestre d’un morceau à l’autre et ce durant toute sa prestation, laissant manifester sa joie et exhibant sans cesse les pas de danse avec un enthousiasme qui n’avait d’égale que l’ambiance joyeuse régnante.
On peut dire sans se tromper que le courant est très vite passé ce soir-là entre la formation congolaise et le public composé aussi bien de jeunes que de personnes âgées, marocains et étrangers de diverses nationalités.
En effet, les festivaliers se sont mis à danser dès les premières notes des Bantous de la Capitale, plantant ainsi le décor d’une complicité implicite et conviviale qui va se poursuivre jusqu’au terme du spectacle.
Une ambiance d’une rare beauté
Ce soir-là, le public a eu droit à des titres d’anthologie comme « Makambo mibale », « Comité Bantous », « Rosalie Diop » et bien d’autres qui produiront le même effet sur lui.
« Gardien du temple », le doyen Kosmos Moutouari de son vrai nom Côme Moutouari a fait son apparition sur scène trente minutes plus tard sous les ovations nourries de la salle. Tout vêtu de bleu/beige, coiffé d’une torpette grise, il s’est mis aussitôt dans le bain interprétant des titres bien connus du répertoire congolais et africains.
Bien qu’affaibli par le poids de l’âge, le talentueux artiste chanteur, auteur-compositeur-interprète n’a rien perdu de sa superbe et de sa prestance. A peine qu’il avait touché le micro, le public était conquis.
Pour Blanchard Ngokoudi, manager de l’orchestre, « nous pensons que les Bantous ont répondu aux attentes du public qui s’est laissé aller dans la salle dans une ambiance telle que d’autres passages de l’ensemble au Maroc pourraient être programmés ».
Très heureux d’avoir participé à cet important événement, « les membres du groupe sont très ravis de leur séjour, très touchés par les compliments du public et des professionnels présents ainsi que de l’accueil qui leur a été réservé par les organisateurs du festival dont Brahim EL Mazned que nous remercions vivement », a-t-il ajouté.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en plus d’avoir porté haut les couleurs congolaises sur la scène de « Visa For Music », Les Bantous de la Capitale ont offert aux festivaliers amateurs de bonne musique des instants magiques autour de la Rumba congolaise. Un genre musical inscrit, depuis le 14 décembre 2021, sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
Considéré comme le plus vieux groupe de musique africain, Les Bantous de la Capitale accompagne depuis plus de 60 ans la vie sociale, politique et culturelle de la République du Congo.
L’ensemble fondé en 1959 par un groupe d’amis est devenu l’un des plus célèbres représentants historiques de la rumba congolaise. Les membres de cette formation, qui a reçu un vibrant hommage à l’ouverture de ce festival, mercredi 22, sont présentés comme les maîtres incontournables de la scène musicale congolaise.
Événement emblématique de la musique en Afrique et au Moyen-Orient, « Visa For Music » a accueilli cette année des artistes exceptionnels sélectionnés parmi plus de 1500 candidatures provenant de plus de 80 pays à travers le monde et issus de divers univers musicaux tels que le jazz, la musique folklorique mondiale, l’urbain, et l’acoustique.
Comme cela avait été annoncé longtemps avant et rappelé à l’ouverture de cette dixième édition, le festival a consacré l’intégralité des recettes de billetterie au Fonds spécial dédié à la gestion des conséquences du séisme survenu le vendredi 8 septembre dernier.
Soulignons que le festival dont la mission est aussi de faire découvrir de nouveaux talents, et de leur offrir une vitrine auprès des professionnels de la culture à l’international pour ainsi favoriser la création de partenariats s’est achevé samedi 25. Ce furent quatre jours de fête et de riches échanges que les publics du festival et les nombreux professionnels qui y ont pris part n’oublieront pas de si tôt.
Alain Bouithy
Félicitations aux Rois de la Rumba !