Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, DG de l’OMS: plus de 70 % des pays disposent d’un plan national de riposte à la COVID-19

« Plus de 70 % des pays disposent d’un plan national de préparation et de riposte à la COVID-19 ; 89 % disposent de moyens d’analyse en laboratoire ; plus de 70 % disposent d’un système de surveillance des événements liés à la COVID-19 et 68 % disposent d’un mécanisme de coordination des partenaires de plusieurs secteurs », a déclaré le DG de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans une allocution prononcée lors d’une ‎réunion d’information pour les missions diplomatiques ‎concernant la COVID-19, jeudi 19 mars dernier, dont nous publions ci-dessous l’intégralité:

« Je vais d’abord vous donner des chiffres actualisés. Il y a désormais plus de 200 000 cas de COVID-19 et plus de 8000 décès.

Pour la première fois, la Chine n’a notifié aucun cas autochtone. C’est un résultat extraordinaire.

Comme vous le savez, nous travaillons pour aider les pays de plusieurs façons. Nous avons expédié des EPI dans 68 pays et 1,5 millions de kits de diagnostic dans 120 pays.

Nous disposons maintenant d’une liste de fournisseurs agréés en Chine, qui sont autorisés à exporter à destination de l’OMS. Nous finalisons actuellement les dispositions pratiques.

Nous avons trouvé des fabricants en surcapacité, nous finalisons les spécifications et nous coordonnons les expéditions afin de pouvoir reconstituer nos stocks et envoyer des EPI à ceux qui en ont le plus besoin.  

Notre but est de garantir la continuité de l’approvisionnement.

Beaucoup d’entreprises fabriquent des kits de diagnostic mais nous ne pouvons acheter que des kits qui ont été évalués de façon indépendante.

Nous avons donc collaboré avec FIND pour accroître sensiblement la capacité d’évaluation en faisant appel à des laboratoires supplémentaires.

Parallèlement, nous collaborons avec des entreprises pour garantir l’approvisionnement.

J’accorde une attention particulière aux outils de diagnostic et aux EPI car, comme vous le savez, de nombreux pays adressent des demandes et nous devons montrer que nous faisons de notre mieux, mais les pénuries resteront un problème.

Nous sommes également en contact avec le secteur privé. J’y reviendrai plus tard.

Nous suivons les progrès accomplis par rapport à chacun des huit piliers du plan stratégique de préparation et de riposte.

Je vais d’abord vous donner quelques bonnes nouvelles : plus de 70 % des pays disposent d’un plan national de préparation et de riposte à la COVID-19 ; 89 % disposent de moyens d’analyse en laboratoire ; plus de 70 % disposent d’un système de surveillance des événements liés à la COVID-19 et 68 % disposent d’un mécanisme de coordination des partenaires de plusieurs secteurs.

Bien entendu, ce n’est pas suffisant et nous attendons de tous les pays qu’ils soient prêts, qu’il y ait des cas ou pas au niveau national.

Mais la moitié des pays seulement disposent d’un programme national de lutte anti-infectieuse et de normes pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans tous les établissements de soins.

La moitié seulement des pays ayant envoyé des informations à l’OMS disposent d’un système d’orientation des patients pour la COVID-19. 

Compte tenu de ce que nous avons observé dernièrement, alors que les services de santé sont débordés, je pense qu’il sera très important de préparer le système, en particulier celui de l’orientation des patients. 

En ce qui concerne la mobilisation des ressources, nous constatons une réaction encourageante au plan de préparation et de riposte.

Nous avons presque atteint les US $675 millions. Nous remercions tous ceux qui ont apporté une contribution et nous renouvelons notre demande de financement souple.

Les US $675 millions étaient un financement pour les trois premiers mois mais, comme vous le savez, la COVID-19 se propage dans de plus en plus de pays. Nous devons donc revoir notre plan et il faudra plus de ressources et de financement. Les US $675 millions ne suffiront donc pas compte tenu de la situation. 

Nous travaillons sur la prochaine phase du plan, en étroite collaboration avec la Banque mondiale, le FMI et d’autres acteurs, pour assurer une action coordonnée et, bien entendu, nous travaillons aussi en coordination avec le Fonds mondial.

Vendredi dernier, nous avons lancé le Fonds de solidarité pour la riposte à la COVID-19 afin de permettre aux particuliers et aux organisations d’apporter une contribution.

En quelques jours seulement, nous avons reçu US $45 millions de plus de 173 000 particuliers et organisations.

À cette occasion, je tiens à remercier la Fondation pour les Nations Unies et la Swiss Philanthropy Foundation d’avoir contribué à la création de ce fonds.

Ceci montre les possibilités qu’offrirait la Fondation pour l’OMS, dont la création est en cours. Nous demandons aux États Membres d’apporter leur soutien pour que cette fondation soit créée plus vite, mais vous pouvez voir, suivant l’exemple de la Fondation pour les Nations Unies, ce qu’elle permettrait de faire.

En ce qui concerne le secteur privé, je me suis adressé au Conseil d’administration de la Chambre de commerce internationale lundi dernier. Son Président, M. Polman, et tous les autres membres ont exprimé leur soutien et leur engagement.

Nous sommes également intervenus lors d’une réunion de plusieurs hauts responsables organisée hier par le Forum économique mondial, et ce groupe a également apporté un fort soutien. 

Nous avons besoin d’un soutien financier pour constituer un stock mondial de sécurité comprenant des fournitures et des médicaments pour les pays les plus vulnérables.

Nous devons pouvoir accéder aux capacités de production des fabricants, auxquels nous avons essayé d’adresser des demandes spécifiques et concrètes concernant leur participation à la riposte à la COVID-19.

Comme vous le savez, nous avons déjà activé l’Équipe de gestion des crises de l’ONU et nous continuons à travailler à la riposte dans l’ensemble du système des Nations Unies. Le Dr Mike Ryan, responsable de l’Équipe de gestion des crises de l’ONU, en dira plus à ce sujet.

En ce qui concerne la recherche-développement, l’OMS et ses partenaires organisent dans de nombreux pays une étude dans le cadre de laquelle des traitements qui n’ont pas été testés sont comparés les uns aux autres. Nous appelons cela l’épreuve de SOLIDARITÉ. Nous remercions les pays qui y participent déjà et nous espérons que d’autres pays y prendront part également. Le nombre de pays qui participent à cet essai mondial augmente et nous espérons que davantage de pays de toutes les Régions y prendront part afin que nous puissions bientôt obtenir de meilleurs résultats.

Comme vous le savez, le premier essai d’un vaccin a débuté 60 jours à peine après la publication de la séquence génétique du virus. C’est une victoire scientifique sans précédent et, il y a deux jours, une première personne a participé à l’essai aux États-Unis d’Amérique grâce aux NIH, et nous espérons que cela nous aidera à trouver une solution supplémentaire dans la lutte contre la COVID-19.

Nous sommes très reconnaissants de tout le soutien que vous apportez. Le financement dont j’ai parlé aujourd’hui n’aurait pas été possible sans le soutien des États Membres et nous espérons que vous maintiendrez votre soutien jusqu’à la fin de cette pandémie.

Nous avons confiance dans nos États Membres et le seul moyen de venir à bout de cette pandémie, comme nous l’avons toujours dit, est la solidarité. La solidarité, la solidarité, la solidarité.

C’est ce que nous constatons maintenant. Nous faisons face à un ennemi commun. Restons solidaires. Il n’y a qu’une seule race humaine et c’est bien suffisant. Nous sommes face à un ennemi invisible de l’humanité.

Je vous remercie ».

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