Il est impensable d’omettre que, dans la vie des Nations, la célébration d’un rite fondateur est souvent encensée de liturgies homériques et d’hommages poignants aux ancêtres. Au Maroc, la commémoration de la Révolution du Roi et du Peuple le 20 août 1953 est devenue, en plus, synonyme d’un sursaut renouvelé porteur de sens et d’avancées.
Le courage du défunt Libérateur du Maroc, Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V, en totale harmonie avec celui du Peuple marocain, a permis de délivrer le pays du joug de la tutelle et du protectorat, augurant de l’avènement de l’ère de l’indépendance.
De plus, pour le Maroc, cette journée du 20 août 1953 représente la parfaite symbiose entre le Roi et le Peuple et immortalise le sacrifice exemplaire consenti par Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V préférant l’exil à la capitulation et à la soumission aux ordres des autorités du protectorat qu’était la France. Une journée qui a marqué la lutte sans faille de Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V sur de nombreux fronts et qui a accepté de faire siennes des positions héroïques en faisant face aux plus grands défis de cette période.
Aujourd’hui, simple clin d’œil de l’Histoire ou hasard du calendrier, la célébration de cette glorieuse épopée, véritable caisse de résonnance des grands sacrifices de générations de Marocains pour le recouvrement de l’Indépendance, intervient à la veille d’un autre anniversaire, et pas des moindres, pour l’avenir du Maroc, la Fête de la Jeunesse qui, elle, coïncide cette année, avec le 54ème Anniversaire du Roi Mohammed VI.
Aussi, en commémoration de cette glorieuse date anniversaire, le Roi Mohammed VI a prononcé un important discours consacré à l’Afrique, dont ci-après les grandes lignes.
D’entrée, le Souverain marocain s’est félicité de la politique menée par son pays en Afrique, basée sur des partenariats » gagnant-gagnant « , se posant en défenseur des intérêts du continent.
Le Roi du Maroc a insisté sur le fait que » le choix du Maroc de se tourner vers l’Afrique n’a pas été le fruit d’une décision fortuite » , mais » l’aboutissement d’une méditation profonde et réaliste « . Ainsi, le Maroc, après un retour réussi au sein de sa famille africaine, l’Union Africaine (U.A) début 2017, s’était porté candidat pour devenir membre de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), développant en conséquence une intense activité diplomatique en Afrique de l’Ouest pour y parvenir.
Poursuivant son discours, le Souverain marocain a affirmé que la politique africaine du Maroc » s’articule autour de la promotion des intérêts communs par la mise en place de partenariats solidaires gagnant-gagnant « , se félicitant du lancement de » mégaprojets de développement » destinés à » améliorer les conditions de vie des populations africaines « , parmi lesquels le gazoduc qui devrait relier le Maroc et le Nigeria par la façade atlantique de l’Afrique de l’ouest, dont le lancement a été annoncé fin 2016.
Le Roi Mohammed VI a, par la suite, assuré qu’il reste » engagé actuellement à construire une Afrique sûre d’elle-même, solidaire, unie autour de projets concrets, ouverte sur son environnement « .
Pa ailleurs, le Roi du Maroc a réitéré que le choix africain est judicieux, et il » s’est répercuté directement et de façon positive sur la question de notre intégrité territoriale « , relevant que la proposition marocaine d’autonomie bénéficie d’un appui international soutenu, illustré par le nombre croissant de pays ayant retiré leur reconnaissance à cette entité fantomatique, ainsi que par la régularisation du cadre juridique régissant le partenariat économique entre le Maroc et bon nombre de grandes puissances.
» Cette approche ferme et claire a permis de remettre le processus de règlement onusien sur la bonne voie et de barrer la route aux menées qui cherchent à le dévier vers un horizon inconnu « , a dit le Roi, notant que cette orientation a été réaffirmée en avril dernier dans le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies et à travers les résolutions du Conseil de Sécurité.
» Outre le respect des références encadrant le processus de règlement engagé et l’appréciation positive de l’Initiative d’autonomie marocaine perçue comme un cadre de négociation valable, l’accent a été mis sur l’établissement des responsabilités juridiques et politiques qui incombent à la partie véritablement impliquée dans ce conflit régional « , a rappelé le Souverain.
Le Roi a, dans ce sens, relevé que la gestion proactive de la crise d’El-Guergarate, menée à la fois avec sérénité et fermeté, a permis de faire échec aux tentatives destinées à altérer la situation qui prévaut dans notre Sahara, et de démystifier la chimère entretenue par les ennemis du Maroc autour de supposés » territoires libérés « .
Force est de constater que le Roi Mohammed VI n’a pas évoqué dans son discours les questions internes, notamment le mouvement de contestation qui agite la région du Rif (Nord du Maroc), comme il l’avait fait fin juillet lors de la Fête du Trône car, tout simplement, il a estimé qu’il n’y a pas eu suffisamment de répondant de l’autre côté et que toutes les revendications socio-économiques sont en train d’être satisfaites. Le message est que les détenus et les leaders du hirak doivent effectuer à leur tour des pas dans la voie de l’apaisement et que c’est au gouvernement de gérer la situation.
En conclusion, et comme à l’accoutumée, le Roi du Maroc a salué la mémoire immaculée des martyrs pour leurs valeurs d’héroïsme, d’altruisme, de sacrifice et de loyauté, avec en première ligne Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, ayant présidé au recouvrement par le Maroc de sa liberté, de son unité et de sa souveraineté.
C’est ainsi un discours résolument « africaniste » que le Souverain du Maroc a tenu à l’occasion du 64ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple.
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