La croissance de l’économie américaine est restée modérée au troisième trimestre 2019 (1,9% en rythme annualisé, après 2,0% au T2), freinée par la contraction de l’investissement des entreprises et la faiblesse du secteur extérieur, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF).
Ce département relevant du ministère marocain de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, la croissance du PIB a cependant été soutenue par « la vigueur persistante des dépenses de consommation des ménages et des dépenses publiques, ainsi que par une reprise de l’investissement résidentiel, sur fond d’assouplissement continu de la politique monétaire ».
Citant le Fonds monétaire international (FMI), la DEPF a indiqué qu’en termes de perspectives, la croissance américaine devrait ralentir à 2,1% en 2020 après 2,4% en 2019 et 2,9% en 2018. Outre la dissipation de l’effet des mesures de relance budgétaire introduites en 2017, l’activité est affaiblie par l’escalade des tensions commerciales avec la Chine.
Dans sa note de Conjoncture du mois de novembre 2019 (N° 273), on apprend aussi que les derniers indicateurs à haute fréquence s’avèrent globalement mitigés.
La même source relève que la production industrielle s’est contractée pour le deuxième mois consécutif en octobre (-0,8% après -0,3% en septembre). Tout comme la croissance de l’activité du secteur privé s’est affaiblie en octobre, comme le signale l’indice PMI composite (50,9 après 51,0 en septembre). Tandis que la croissance ralentie du secteur des services a compensé la légère reprise du secteur manufacturier.
En revanche, il apparaît que les ventes de détail ont marqué un léger rebond en octobre (+0,3% après -0,3% en septembre).
Par ailleurs, la croissance de l’emploi a ralenti mais reste encore solide. L’économie américaine a créé 128.000 emplois nets en octobre après 180.000 en septembre, portant le cumul à près de 1,7 million de postes depuis début 2019. Le taux de chômage s’est établi à 3,6% en octobre après avoir reculé à 3,5% en septembre, son plus bas niveau depuis 50 ans.
Le taux d’inflation a augmenté légèrement en octobre (1,8% après 1,7% en septembre), restant, toutefois, inférieur à la cible de 2%.
Dans ce contexte, la Fed devrait poursuivre l’assouplissement de sa politique monétaire. Elle a réduit ses taux directeurs de 25 points de base fin octobre, après deux baisses de même ampleur en juillet et septembre. Cette orientation est justifiée par le niveau modéré des anticipations inflationnistes et par la faiblesse des perspectives économiques.
Martin Kam Avec CM
