Dédé Ntsounga : «Les Bantous de la capitale lancent bientôt un album sur le marché»

Dédé Ntsounga, est actuellement, outre la guitare avec laquelle il participe activement à la vie de son ensemble en tant que guitariste soliste, le directeur artistique de l’orchestre. Il évoque avec la rédaction de Pagesafrik (Ex-Starducongo), la vie de l’orchestre Les Bantous de la capitale, ce qui va et ce qui ne va pas sans oublier le lancement prochain de son album.

Pagesafrik/Starducongo : Quel est le bulletin de santé de l’orchestre après 56 ans de vie ?

Dédé Ntsounga : Je peux dire que l’orchestre se porte bien. Il y a quelques années, Les Bantous de la Capitale passaient des heures, des jours ou des semaines à courir après du matériel à louer pour leurs prestations. Nous avons maintenant notre matériel et notre bus. C’est ce qui permet d’affirmer avec fierté que Les Bantous de la Capitale se portent bien et à merveille. Il faut ajouter que nous avons su garder allumée la flamme de notre orchestre à travers des concerts qui ont replongé les mélomanes dans l’ambiance de notre orchestre comme nous savons le faire.

Comment appréciez-vous la confiance de la république qui s’est traduite par votre invitation à Ouesso et votre prestation à l’occasion de la fête de l’indépendance et de la municipalisation accélérée du département de la Sangha ?

Dédé Ntsounga : Vous avez raison de parler de la reconnaissance de la république. Les mélomanes ont effectivement vu à la télévision ce que nous avons fait. Ils ont aussi écouté cette musique des grands. A ce jour, l’orchestre est rajeuni et dispose désormais d’un sang nouveau. Je crois qu’il vaut mieux laisser ce qui ont écouté la musique à Ouesso et l’ont suivi à travers le petit écran, de porter le jugement. Je sais déjà que c’est un jugement hautement positif parce que Les Bantous de la Capitale riment avec ce qui est bon et beau.

Comment expliquez-vous votre absence sur le marché du disque ?

Dédé Ntsounga : C’est vrai. Je vous informe qu’il y a un opus qui arrive. Nous avons enregistré et on va bientôt lancer un album sur le marché. Je suis néanmoins convaincu que tout va aller de l’avant et nous allons bientôt procéder à un lancement à la mesure de l’audience de l’orchestre. Il faut reconnaître que notre orchestre a passé des moments très difficiles. Nous savons que sans album sur le marché, un orchestre ne vit presque pas.
Je souhaiterais mettre cette opportunité que vous m’offrez à profit pour demander aux mélomanes d’apporter leur soutien à l’orchestre Les Bantous de la Capitale. S’ils tournent le dos à cet orchestre, ils le tuent. Je n’apprendrais à personne que l’orchestre Les Bantous de la Capitale est un patrimoine tant national qu’international. Toutes les personnes ayant vécu au Congo à un moment donné de leur vie connaissent l’orchestre Les Bantous de la capitale. Je suis convaincu que l’album va sortir et que les mélomanes vont l’écouter, l’apprécier, le critiquer et l’aimer. Je sais aussi qu’ils nous encourageront pour la qualité du travail abattu.

Ne pensez-vous pas que l’orchestre Les Bantous de la Capitale est victime d’un déficit en communication ?

Dédé Ntsounga : C’est vrai, je ne peux pas le nier, les relations extérieures ont effectivement pris un coup parce que celui qui a la responsabilité de cette charge a des problèmes de santé. C’est le doyen Mermans Mpassi Ngongo. Ce handicap fait que les informations ne peuvent pas être diffusées en temps réel. Les mélomanes doivent en principe être au courant de ce nous faisons pour permettre la critique et la correction au cas où des insuffisances sont constatées. Nous n’avons pas été vus à la télévision ou été entendus à la radio, nous le reconnaissons. Nous allons y remédier dans un temps relativement court.

Vos prestations à la Détente vous permettent-elles de compenser votre absence sur le marché du disque ?

Dédé Ntsounga : Oui, mais ce n’est pas suffisant. Il y a un public qui vient et qui danse le dimanche, il nous faut être visible à travers des clips diffusés à la télévision, des chansons exécutées dans les stations de radio publiques et privées tout en laissant la latitude aux usagers des voitures, des autobus et des bars dancings. Ouesso par exemple a été une grande opportunité de communication pour l’orchestre. Nous sommes passés en direct à la télévision et cela a permis de faire réagir de nombreux mélomanes qui ont du se convaincre que Les Bantous existent encore.

Comment se portent les doyens Nkouka Célio, Mermans et Edo Ganga ?

Dédé Ntsounga : Ah ! Vous ne pouvez pas savoir ce que cela fait de les savoir dans cet état mais il faut l’accepter. Il y a dans tout cela le poids de l’âge aussi. Ce sont des gens qui ont fait de la musique pendant plus de cinquante ans. C’est un travail très difficile qui ne se fait généralement que le soir ; il faut jouer à des heures tardives. C’est difficile tant pour le chanteur que pour le guitariste, il faut rester debout pendant tout le concert ; quant on sait qu’il y a des concerts qui durent plus cinq heures. Le vieux Mermans se rétablit progressivement, il recommence à jouer. C’est assez difficile pour les deux autres et il faut saluer l’arrivée du Président Dieudonné Loussakou qui soutient l’orchestre et veillent sur ces deux fondateurs qui nous restent. Je crois qu’il ne faut pas attendre de les revoir sur scène du fait de leur âge. Il ne faut pas oublier qu’ils sont âgés de plus de 80 ans.

Propos recueillis par Florent Sogni Zaou

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