Déclaration conjointe du CICR et de la Fédération internationale en clôture de la Conférence internationale

La Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge s’est terminée (jeudi 31 octobre, Dnr) par l’adoption de cinq résolutions importantes qui jettent les bases des actions à mener pour répondre aux défis humanitaires mondiaux.Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a déclaré :

 « Dans les conflits actuels, les souffrances humaines atteignent des niveaux effroyables en raison du non-respect du droit international humanitaire (DIH). La Conférence a réaffirmé qu’il est de notre responsabilité collective de défendre les règles essentielles de ce droit. Dans le monde hautement polarisé d’aujourd’hui, c’est un signal fort, sur lequel il nous faut maintenant prendre appui pour continuer d’œuvrer à une culture de respect du DIH et pour traduire ces résolutions en actions concrètes en faveur des personnes touchées par les conflits. »

Kate Forbes, présidente de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale), a déclaré : « La Conférence qui s’est tenue cette semaine a mis en évidence le rôle déterminant des initiatives locales dans notre action à travers le monde. Cette localisation permet aux personnes auxquelles nous venons en aide de répondre au mieux aux défis qui les attendent. Je tiens à remercier les Sociétés nationales, nos collègues du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que les autorités pour l’esprit de solidarité dont ils ont fait preuve et l’important travail qu’ils ont accompli pendant cette Conférence. Alors que nous nous tournons vers l’avenir, il nous incombe de donner corps à ces résolutions avec une détermination et un engagement renouvelés. »

La Conférence internationale a réuni 191 États signataires des Conventions de Genève, ainsi que les représentants de 186 Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, du CICR et de la Fédération internationale.

Organisé tous les quatre ans, ce forum apolitique a donné lieu, depuis sa création, à de nombreuses avancées humanitaires majeures, telles que l’élaboration des Conventions de Genève de 1949, la campagne mondiale pour l’interdiction des mines antipersonnel, ou encore diverses initiatives en matière de préparation aux pandémies.

Voici un récapitulatif des résolutions adoptées par la XXXIVe Conférence internationale :

1. Instaurer une culture universelle de respect du droit international humanitaire

Cette résolution réaffirme l’engagement des États à respecter le DIH, l’objectif étant de réduire les souffrances humaines grâce à une meilleure application de ce droit. La résolution insiste sur le fait que les États doivent œuvrer pour promouvoir le respect du DIH, notamment en convainquant les parties aux conflits de mettre fin aux violations, en encourageant les autres États à prendre des engagements au plus haut niveau en faveur du respect du DIH et des obligations qui leur incombent en matière de transferts d’armes. Elle préconise aussi des mesures concrètes telles que l’intégration plus avant du DIH dans le droit interne, l’amélioration de la formation des forces armées, l’universalisation de la ratification des traités ou encore le renforcement des commissions nationales de DIH de telle sorte que les protections essentielles conférées par le DIH demeurent efficaces dans les conflits armés complexes d’aujourd’hui.

2. Protéger les civils, ainsi que les autres personnes et biens protégés, contre le coût humain potentiel des activités numériques menées dans les conflits armés

Cette nouvelle résolution est porteuse d’un message fort puisqu’elle traduit l’engagement de tous les États et de toutes les Sociétés nationales à protéger les populations civiles contre les activités numériques malveillantes. Cette large adhésion en faveur de la protection des civils et l’avis unanimement partagé que les activités numériques doivent être menées dans le respect du DIH sont des signes encourageants. Fort de cette avancée, le CICR s’attachera en priorité à faire en sorte que la résolution soit mise en œuvre de manière effective, en s’appuyant aussi sur la volonté affichée par les membres de la Conférence d’instaurer une culture universelle de respect du DIH.

3. Renforcer la gouvernance des risques de catastrophe au moyen de cadres juridiques et réglementaires globaux

Dans un monde de plus en plus dangereux, cette résolution favorisera le renforcement continu, à l’échelle mondiale, des lois et des politiques relatives aux catastrophes, en mettant l’accent sur les pays à revenu faible ou intermédiaire, et en s’appuyant sur les nouvelles lignes directrices de la Fédération internationale en matière de gouvernance des risques de catastrophe, qui ont un rôle essentiel à jouer.

4. Favoriser le leadership, les capacités et la mise en œuvre au niveau local de l’action humanitaire fondée sur des principes et renforcer la résilience

Cette résolution porte sur la localisation au sein du Mouvement, l’objectif étant de mieux soutenir les Sociétés nationales et les acteurs locaux dans le monde entier afin de renforcer l’efficacité des réponses humanitaires apportées par les communautés dans les domaines de la réduction des risques de catastrophe, de l’adaptation face au changement climatique, de la préparation aux pandémies et du relèvement après une crise.

5. Protéger les personnes contre les conséquences des phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes sur le plan humanitaire : travailler ensemble pour renforcer l’action anticipative

Face à l’intensification des catastrophes liées au climat, dont les effets viennent s’ajouter aux autres défis humanitaires, cette résolution fournit un cadre de collaboration entre les États parties et le Mouvement, qui permettra de renforcer l’action anticipative ainsi que d’assurer une meilleure préparation aux catastrophes et une réponse humanitaire plus efficace.

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