«Ici, nous travaillons à faire mieux connaître l’histoire de notre pays, la rendre accessible par le biais de la culture et tout l’héritage traditionnel qu’il faut encore découvrir. Ce n’est donc pas un hasard si l’Université Marien-Ngouabi, notre alma mater, a pu trouver un écho très favorable dans le projet de co-organisation de ce colloque avec le mémorial. Le royaume Kongo est devenu un objet épistémologique étudié par les historiens, des anthropologues, des ethnologues, des théoriciens de la science politique», a déclaré la directrice générale du mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, Bélinda Ayessa.
La directrice générale du mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, Bélinda Ayessa a fait cette déclaration le 15 juin 2018 à Brazzaville au cours d’une conférence de presse. Les assises scientifiques sont prévues du 2 au 3 octobre 2018 à Brazzaville. Le colloque scientifique portera sur le thème «Vie et existence dans le royaume Kongo». Il sera co-organisé par le mémorial Pierre- Savorgnan-de-Brazza et la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Marien-Ngouabi. Il permettra de faire le point sur l’état des études sur ce territoire qui s’étendait du Gabon méridional au plateau de Benguela en Angola, et de l’Océan atlantique jusque bien au-delà du Kwango, dans l’actuelle République démocratique du Congo (RDC).
Elle a souligné que la conviction de son institution est en totale convergence avec les enjeux de ce colloque tels que définis par l’argumentaire conçu à cet effet. Elle a précisé que le royaume Téké n’est qu’une déclinaison, en réalité, du Kongo, ainsi que le royaume Loango. Il y a eu un premier royaume qui s’appelait le Kwango qui s’étendait jusqu’en Angola, au Gabon et en RDC, expliquant qu’il était important pour les scientifiques de s’arrêter un moment et de regarder dans le rétroviseur.
Parlant des enjeux de ce colloque, le Pr Dominique Ngoie Ngalla a insisté largement sur le destin de l’Afrique, sa posture actuelle dans toutes les dimensions, à savoir politique, économique, intellectuelle et spirituelle. Pour lui, ce colloque est convoqué pour essayer d’identifier ce qui empêche à l’Afrique d’aujourd’hui d’aller de l’avant; de s’y appuyer pour frapper aux portes futures.
Un peuple qui ignore son histoire se dégrade vite
Le professeur Ngoïe Ngalla a également dit que la paix régnait au Royaume Kongo, avant que le désordre ne s’installe avec l’arrivée des Occidentaux soulignant qu’un peuple qui ignore son histoire se dégrade vite. Aussi a-t- il invité les Africains à prendre garde de tourner le dos à leur histoire au risque de régresser au rang de peuple primitif sauvage.
Il a ajouté que la convocation de ce colloque destiné à prendre connaissance des grandes valeurs de culture de des sociétés, maintenant enfouies dans les profondeurs de consciences assoupies. Il a salué l’initiatrice en la personne de madame la directrice générale du mémorial. Il a ajouté qu’elle est partie d’une prise de conscience de la gravité du danger qui guette les peuples sans mémoire parce que le passé est le point d’ancrage de l’action présente et future de l’homme.
«Nous ne sommes pas des démunis, des plus pauvres de la terre, bien au contraire, il semblerait que nous sommes des enfants gâtés de la création divine. Dieu nous a donné le talent. Donc l’Afrique n’est pas pauvre, il n’y a que des gens qui continuent à s’amuser comme des grands enfants. On ne s’amuse pas avec le destin, car il est bien cruel », a-t-il conseillé.
Ce colloque connaitra la participation des professeurs de Kinshasa (RDC) et d’Abidjan (Côte-d’Ivoire). Son organisation a été rendue possible grâce à une série de travaux scientifiques de haut niveau, dont le résumé succinct de quelques-uns a été proposé par le Pr Dominique Ngoie Ngalla.
Florent Sogni Zaou