
Nous avions présenté tout récemment deux des trois formes qui caractérisent la rumba cubano-congolaise, notamment : Le « Guanguanco » et La « Columbia ». Pour suivre, voici enfin la troisième forme qui est : Le «Y A M B U »
En effet, nous avions dit qu’au départ la RUMBA est UNE, celle issue du Royaume du Kongo : « Kumba », cependant, à partir de la cohabitation qui s’est opérée naturellement à Cuba, entre les « Congos » ou (« Kongo »), et les autres africains comme, les : Les « Lucumis » (Yoruba), les « Carabilis » (Abakua) du Nigéria, ou les « Araras » du Dahomey, auxquels il faut ajouter les éléments hispaniques. De ce brassage il s’est dégagé 3 styles principaux de la rumba :
Après la présentation de la Rumba « Guanguanco », et de la Rumba « Columbia », voici enfin la troisième rumba dite : La Rumba « YAMBU »
La Rumba, la vraie, mais la moins répandue est le « Yambu » qu’on joue, chante et danse aujourd’hui encore à Cuba, essentiellement dans les régions de la Havane et de Matanzas. Elle réunit le chant, la danse et la percussion. Le « Yambu » se danse aussi en couple mais il est très lent, dénué d’agressivité.
Le « Yambu » est la rumba la plus ancienne, comparable à la rumba congolaise actuelle, elle est issue de la danse « Kumba », c’est-à-dire du genre « Congo » à l’époque du Royaume du Kongo. La danse est douce et se caractérise par le frottement du nombril de l’homme et de la femme.
La structure du « Yambu » se compose de trois parties : L’introduction, le couplet puis le refrain interprété par les choristes à l’unisson appelant les courtes improvisations du chanteur principal. La femme y tien un rôle essentiel.
Pour revenir à Cuba, notons que la traite négrière débute en 1520 et atteint son point culminant au milieu du XIXème siècle ; les Noirs constituent alors plus de la moitié de Cuba. D’Afrique arrivent, bien sûr, outre les Yoruba (Nigéria), les Araras (Dahomey) précités, mais surtout les Bantous (appelés Congos).
Outre la Rumba, les cultes congos, animistes et voués aux ancêtres, sont désignés sous le nom général de « Polo ». Les prêtres (tatas nganga ou paleros) active le pouvoir de l’Univers à l’aide de cryptogrammes et de « mambos », incantations mêlant mots espagnols et bantous.
Les danses congos sont souvent exécutées en cercle, forme parfaite et magique symbolisant l’Univers. Le « Mani »
Les danses congos sont exécutées en cercle, forme parfaite et magique symbolisant l’Univers. Le « mani » , ancienne danse pugilistique pratiquée par les esclaves afin de régler leurs différends, a disparu, mais dans quelques recoins de l’Ile subsiste l’érotique « Yuka » et le « Makuta », plus frénétique . Les tambours en forme de tonneau et accordés à la chaleur d’une flamme et tenus entre les jambes.
Les chants contiennent souvent des « puyas », piques lancées aux dieux afin de les forcer à réagir, ou des « managuas », formules destinées à provoquer un rival et récupérées par la rumba. Toute la musique afro-cubaine est d’ailleurs empreinte de cette notion de provocation, de « desafio » (défi entre les chanteurs, les musiciens ou les danseurs et d’«alarde » (étalage de ses qualités, fanfaronnade)
Prochainement : Retour de la Rumba au Congo et son évolution
Clément OSSINONDE