Côte d’Ivoire : le HCR recommande la fin du statut de réfugié pour les Ivoiriens

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a recommandé, jeudi à Genève, aux États accueillant des réfugiés ivoiriens de mettre fin à leur statut de réfugié et de faciliter leur rapatriement volontaire, leur réintégration, ou l’acquisition de la résidence permanente ou la naturalisation pour ceux qui souhaitent rester dans les pays d’accueil.

Le HCR justifie l’invocation de cette clause de cessation par une « analyse approfondie de la situation en Côte d’Ivoire » et estime que les causes ayant poussé ces exilés à fuir leur pays n’existent plus.

« À la lumière des changements fondamentaux et durables en Côte d’Ivoire, j’ai le plaisir de recommander une cessation générale du statut de réfugié pour les réfugiés ivoiriens, qui prendra effet le 30 juin 2022 », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, au début de la 72e session annuelle du Comité exécutif du HCR cette semaine.

Le HCR s’engage aussi à leur apporter une assistance pour se réintégrer en Côte d’Ivoire et recouvrer pleinement leurs droits. 

Pour les Ivoiriens qui ont noué des liens solides avec leur pays d’accueil, l’agence mise sur la possibilité de demander la résidence permanente ou la naturalisation. 

Les réfugiés qui peuvent avoir des besoins permanents en matière de protection internationale auront le droit de demander une dispense de cessation, par le biais de procédures reflétant les garanties du droit international.

Plus de 91.000 réfugiés ivoiriens, dont la moitié sur le continent africain

Selon les données dont dispose le HCR, il y a actuellement environ 91.000 réfugiés et demandeurs d’asile ivoiriens dans le monde. Quelque 51.000 d’entre eux vivent en Afrique de l’Ouest – dont 33.000 rien qu’au Libéria – et 22.000 autres en Europe.

Depuis 2011, quelque 290.000 réfugiés ivoiriens vivant en Afrique de l’Ouest sont rentrés volontairement en Côte d’Ivoire. 

Une enquête du HCR menée dans la région montre que 60 % des réfugiés ivoiriens restants ont l’intention de se rapatrier, alors que 30 % sont encore indécis et que 10 pour cent ont choisi de rester dans leur pays d’accueil.

Parmi les voies du retour, le HCR organise un transport hebdomadaire depuis le Libéria pour aider les Ivoiriens qui souhaitent rentrer chez eux. Depuis la fin du mois d’août, environ 5.000 réfugiés ont été réunis avec des membres de leur famille, qu’ils n’ont parfois pas vus depuis des décennies. Le HCR fournit également un soutien financier aux réfugiés rentrant chez eux pour faciliter leur réintégration.

Des milliers d’Ivoiriens avaient aussi fui vers les pays voisins en 2020

Lors de la réunion annuelle du Comité exécutif du HCR à Genève cette semaine, l’agence onusienne a salué les engagements pris par les États dans le cadre de la Stratégie de solutions globales pour les réfugiés ivoiriens. 

« Je suis reconnaissant de l’exemple donné par le gouvernement ivoirien ainsi que par ceux du Ghana, de la Guinée, du Libéria, du Mali, de la Mauritanie et du Togo », a ajouté M. Grandi.

Selon le HCR, ces pays ont fait preuve de volonté politique pour mettre en œuvre une feuille de route globale pour des solutions en faveur des réfugiés ivoiriens, dont certains sont déplacés depuis des décennies. « Cet effort régional mérite les applaudissements de l’ensemble de la communauté internationale »,  a fait valoir le chef du HCR.

Les Ivoiriens ont fui deux guerres civiles, de 2002 à 2007 et de 2011 à 2012. Des milliers d’Ivoiriens ont également fui vers les pays voisins en 2020, craignant les violences liées aux élections présidentielles et parlementaires.

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