
Le ministre de la Santé et de la Population, M. François Ibovi a annoncé, lors d’une réunion de restitution des travaux sur la rougeole, le 3 avril 2015 à Brazzaville, que les départements de Pointe-Noire, du Kouilou, du Niari, de la Lékoumou, du Pool et de la Likouala connaissent des cas de rougeole.
Selon le ministre, sur les 652 cas de rougeole notifiés, 24 décès sont déjà dénombrés. Ce sont les enfants âgés de moins de 5 ans qui sont les plus touchés et la plupart sont ceux qui n’ont pas été vaccinés, lors des campagnes précédentes. Il a averti en conséquence que si l’on n’y prend garde, les zones les plus reculées et difficiles d’accès pourraient être aussi touchées.
Le ministre a rappelé que la République du Congo n’était pas le seul pays de la sous région à faire face à ces flambées de rougeole. Il a précisé que d’autres pays de l’Afrique centrale étaient également concernés.
Il a indiqué que 20 845 cas de rougeole avaient été notifiés en Afrique centrale de décembre 2014 à janvier 2015. Parallèlement à cette épidémie, M. Ibovi a expliqué aux partenaires multilatéraux et bilatéraux sur des cas suspects de la fièvre jaune qui ont été enregistrés dans le district de Mbama, dans le département de la Cuvette-Ouest.
Il a dit que «des analyses de confirmation sont en cours. Toutes les dispositions sont prises dans l’éventualité d’une confirmation virologique par les laboratoires spécialisés », a-t-il indiqué.
Quelques cas de fièvre jaune et de rage
Le ministre de la santé et de la population a également parlé des morsures en série de chiens errant depuis le mois de janvier dans la commune de Dolisie. Une cinquantaine de cas de morsures a été enregistrée, sans aucune déclaration de la rage chez les victimes humaines. Mais, les prélèvements effectués sur une chienne morte ont révélé la présence du virus de la rage.
Il a estimé qu’il s’agissait d’une alerte sérieuse qui interpelle son ministère en tenant compte de ce que cette situation est semblable à celle vécue entre 2012 et 2013 avec 157 cas de morsures ou griffures d’animaux causées en majorité par des chiens errants.
Il a fait remarquer que des missions d’investigation, le renforcement de la surveillance épidémiologique, la prise en charge gratuite de tous les cas de rougeole et le renforcement de la vaccination de routine ont été menées. Pour lui, toutes ces mesures devront être renforcées par une campagne de vaccination contre la rougeole des enfants de six à cinquante-neuf mois sur toute l’étendue du territoire national.
«Je sollicite votre concours multiforme et habituel aux fins d’épargner la population congolaise en général, et les enfants en particulier, des menaces que représentent les flambées de rougeole et autres maladies à potentiel épidémique. Vos dons et legs composés de vaccins anti rougeoleux, de sérum et vaccin antirabiques, de médicaments divers, de moyens de capture des chiens et de communication à large échelle aideront le gouvernement à faire face à ces épidémies», a-t-il lancé à l’endroit des diplomates de certains pays et du système des Nations Unies qui ont salué cette initiative du gouvernement. La représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Congo, Mme Fatoumata Binta Tidiane Diallo, a rassuré le gouvernement de la disponibilité du système des Nations unies pour appuyer le Congo dans le sens de la riposte rapide.
«Nous sommes surs que très prochainement, nous allons réellement circonscrire ces épidémies afin que la population puisse continuer à aller de l’avant dans le développement et surtout préserver les enfants et les femmes », a promis la représentante de l’OMS.