
«Dans les coulisses de Hollywood» avec comme sous-titre, «Syndicalisme et mondialisation (1920-2012)» n’est autre que la publication de Joseph Armando Soba, en décembre 2020, aux éditions L’harmattan à Paris en France.
Dans ce livre, Armando Soba se pose la question de savoir comment se sont forgés les syndicats des acteurs et des scénaristes ; les fonctions qu’ils occupent à Hollywood depuis plus d’un demi-siècle ; comment ils ont abordé la généralisation du son, de la télévision, de la vidéo et de l’Internet ; l’impact de la mondialisation sur les conditions de travail des acteurs et des scénaristes.
Ce livre s’intéresse aussi à ces questions et explore les coulisses de l’industrie américaine du cinéma en mettant en lumière le rôle capital des syndicats des artistes à Hollywood.
«L’Academy of Motion Picture Arts and Sciences» est plus connue pour les Oscars que son implication dans les relations professionnelles dans les années 1930. On se souvient davantage de l’Oscar de James Cagney (1943) que de son mandat à la tête du syndicat des acteurs de 1942 à 1944. De même, Kevin Spacey est plus associé à House of Cards qu’au Global Rule One, alors qu’il est l’un des prometteurs de cette règle instaurée en réponse à la délocalisation de la production hors des États-Unis. Comment se sont forgés les syndicats des acteurs et des scénaristes? Quelles fonctions occupent-ils à Hollywood depuis plus d’un demi-siècle ?
Dans la préface, Francis Bordat qui en est l’auteur, écrit que la fonction syndicale à Hollywood ne peut être isolée ni de l’histoire de la société américaine ni des mutations socioéconomiques et technologiques de l’industrie du cinéma et de la télévision aux Etats-Unis qui engendrent continuellement de nouveaux modes de consommation des images animées.
Pour lui, le combat pour la création et la reconnaissance de syndicats dans l’industrie du cinéma est en réalité aussi ancien que l’installation des compagnies de cinéma en Californie à l’aube des années 1910, quand un des attraits de Los Angeles pour les producteurs de films étaient le niveau bas des salaires et l’absence quasi-totale de représentation ouvrière dans un système dit de «libre embauche».
Quatre grandes parties structurent la démonstration. La première met en regard, dans les roaring twenties, les déboires de l’Actor’s Equity Association qui, malgré ses «offensives de charme», rate son implication à Hollywood, et les tentatives des dirigeants de studios d’imposer leur Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS), fragile «Fédération professionnelle».
La seconde partie explore le mal-être de la communauté hollywoodienne au moment du passage au parlant, où les studios verrouillent le fonctionnement du studio systems (hiérarchie implacable et spécialisation extrême des emplois), imposent leurs contrats draconiens à tous les artistes et aliènent l’ensemble de leur personnel dans une production plus que jamais «à la chaîne».
La troisième partie décrit la mise en place du «nouvel ordre syndical» à Hollywood pendant la Dépression et le new deal pendant que la quatrième est consacrée aux mutations structurelles de l’après-guerre et dont l’étude est prolongée jusqu’au fonctionnement des syndicats et à l’évolution des conventions collectives.
La question est également de savoir si le mouvement syndical hollywoodien parviendra à s’accommoder des évolutions techniques qui bouleversent, à un rythme sans cesse accéléré, les modes de production et de consommation des images dans le nouveau monde numérique.
Joseph Armando Soba est ingénieur de recherche à l’université de Lille et membre associé du Centre d’études en civilisations langues et lettres étrangères, (CECILLE). Il s’intéresse aux syndicats des acteurs et scénaristes aux Etats-Unis et analyse leurs rapports aux mutations socioéconomiques et à la mondialisation. Ses travaux portent également sur l’internalisation l’internationalisation du cinéma hollywoodien.
Dans l’introduction, il est précisé que la question syndicale à Hollywood ne peut être ni de l’histoire de la société américaine ni des mutations socioéconomiques et technologiques de l’industrie du cinéma et de la télévision aux Etats-Unis qui engendrent continuellement de nouveaux modes de consommations des images animées.
Florent Sogni Zaou