
TRIBUNE. Un conseil des ministres, s’est tenu à Brazzaville, le mercredi 19 septembre 2019. Des projets de loi et de décrets, à bien des égards, utiles, pour la vie de la nation, dans les domaines de l’agro pastorale, de la justice, des petites et moyennes entreprises ont été adoptés.
Cependant, à l’image des précédents conseils, sauf si la séquence n’a pas été rendue public par le porte parole du gouvernement, il n’y a été délibéré ni pistes, ni orientations sur la recherche par les pouvoirs publics, eux mêmes, ou avec la participation des partenaires sociaux, des voies et moyens d’abréger les souffrances des congolais.
Au Congo, en dehors des cercles de quelques privilégiés accros au standing, la pauvreté s’accroit. Le coût de la vie renchérit. Retraités et étudiants piaffent d’impatience de voir le paiement de leurs pensions et bourses être régularisé. L’économie, les structures universitaires et sanitaires tournent au ralenti. Les jeunes n’espèrent sur plus rien. L’arrière pays recule davantage. Le travail, devoir cardinal de l’homme, n’est pas glorifié.
Ce sont là, des indices de l’état général d’un pays, mal en point, que les membres du gouvernement ne sauraient ignorer.
Les différents corps qui constituent ces ventres mous de l’édifice national sont des oubliés du pouvoir. Le régime du président Sassou Nguesso, parvenu à saturation, n’en peut plus pour eux. Son impuissance à réformer le pays est manifeste. D’où sa crainte à partager avec les populations congolaises leurs angoisses, dans une utile perspective de les associer à la relance du pays.
Et pourtant, au lendemain de la signature assortie de 48 mesures, entre le Congo et le FMI, tout portait à croire que le gouvernement devrait se résoudre à la réalité et arrêter de se voiler la face.
Se résoudre à la réalité, en usant de son énergie et de son sens patriotique, pour mettre à contribution, sans exclusive et dans la liberté retrouvée pour tous, l’ensemble des forces vives de nation, en vue d’une concertation nationale sur des réformes, fortes et courageuses. Faisant, ainsi, de l’assaut contre les souffrances des populations, par les réformes, l’affaire de tous les congolais.
Vouloir réformer un pays, comme le Congo, où tous les domaines, en raison de leur retard sur la modernité, l’exigent, n’est pas une chose handicapante. Le pays en a les atouts. Il abonde en richesses et en ressources humaines.
Par contre, ce qui est cornélien, c’est de s’imposer, librement , une attitude républicaine pour s’y mouvoir. Posture qui manque, par ces temps difficiles qui courent, au pouvoir du président Sassou Nguesso. Ce qui prolonge les souffrances des oubliés dudit pouvoir.
Paris le 19 septembre 2019 –
Ouabari Mariotti, ancien ministre.