
TRIBUNE. Les 90 jours de la traditionnelle trêve habituellement observée après une nomination n’auront pas eu lieu. Le ministre des Finances, Christian Yoka, à peine 35 jours après son entrée en fonction est déjà lâché́ de toutes part et fait face à des situations antérieures qui lui explosent à la face.
En août 2024, la république du Congo s’est retrouvée en incapacité de payer les échéances de remboursement intervenues du 27 au 29 août 2024 à hauteur de 30,6 milliards de Fcfa. Cette situation s’est répétée courant fin janvier jusqu’à février 2025 pour environ 20 milliards de fcfa. Nous n’avons pas souhaité communiquer à ce sujet, attendant de voir la conclusion de cette affaire. Une fois encore les finances placées sous l’autorité de Jean Jacques Bouya (JJB) au terme de la note de service n°0026/PM-CAB du 26 juin 2024 qui instituait – sous les très hautes instructions du président de la République – le Ministre d’État J.J.B comme président du groupe de travail chargé de superviser la mobilisation de la trésorerie de l’État on fait défaut. Il faut dire que cette note n’a jamais été abrogée. Elle positionne toujours le JJB comme réel ministre des Finances.
La paye des salaires et les autres charges récurrentes ont été bloqués pour les établissements à budget de transfert depuis le 31 janvier : Université́, Hôpitaux, diverses agences, conseils locaux, mairies, pensions des retraités, etc. Des premiers règlements sont intervenus il y a 48h, mais ils masquent mal la faillite systémique du pays-Congo. Ce qui est étonnant, c’est l’absence délibérée de ce groupe de travail de procéder à ces règlements en temps et en heure, quoique l’ensemble des protagonistes sachent que Christian Yoka est innocent dans les turpitudes actuelles. Que cachent finalement l’ensemble de ces acteurs du groupe de travail vis-à-vis de la gestion de la trésorerie de l’État en réalité ?
Le caractère désespéré de la situation financière du Congo
On sait que les paiements de fin d’année ont été́ effectués fin décembre par Jean Jacques Bouya. De son côté, CY a été́ récemment en mission en France pour amorcer ses réseaux face à l’avalanche d’endettement laissée par ses prédécesseurs. Mais la pente est trop raide. En effet, depuis Calixte Nganongo, le dérapage de la dette de trésorerie de l’État s’est engagé́e de 600 milliards à près de 2700 milliards de FCFA en stock actuellement. Autant dire faillite et quasi-cessation des paiements. La frénésie de « levée de fonds » par des incultes ne comprenant rien à la finance réelle a accélèré le glissement du Congo dans les abysses. Ce pays est déjà̀ en situation de défaut de règlement-livraison depuis le 31 janvier 2025 +2 jours ouvrés, en raison de sa difficulté́ à répondre aux margin calls lancés par la COSUMAF en sa qualité́ de banque de règlement. Les délais de conciliation l’amenaient au 17 février et le défaut est totalement consommé dans cette dernière alternative en cas de dépassement. Les 490 milliards de FCFA de dette de trésorerie envisagés apparaissent dès lors comme une véritable gageure, d’autant que l’ensemble des acteurs habituellement sollicités (BSCA Bank, LBP, PAPN, SNPC…) sont aux abonnés absents. La raison incombe à des levées de fonds sauvages et tous azimuts çà et là notamment aux Émirats Arabes Unis. On entre dans des effets de cavalerie, tel un Humberto Brada, le ballon de baudruche s’effritant faute de confiance technique et surtout politique nécessaire. Coincé par sa gestion peu orthodoxe, le pouvoir de Brazzaville trouve comme solution de s’endetter en hypothéquant à nouveau les minerais et autres. Pourtant, il aurait dû suivre le leadership du capitaine Ibrahim Traoré, Abdourahamane Tiani, Alassane Ouattara, Joâo Lourenço, des nationalistes qui œuvrent pour le bien être et l’avenir harmonieux de leur peuple. Nous reviendrons prochainement sur les dettes. En attendant, replongeons nous sur l’énergie.
Ghys Fortuné BEMBA DOMBE