
ENQUETE. Des fumeurs les prendront pour des paquets de cigarettes. Et pourtant ce sont juste de petites bouteilles d’aphrodisiaque made in Congo qui y sont bien dissimulées. Interdit aux hypertendus! Il arrive que le soldat tombe, arme levée, sur le champ de bataille. Gare aux effets secondaires dont ne s’intéressent pas encore des médecins assermentés!
Un vendeur ambulant, plateau en équilibre sur la tête, nous apostrophe en soufflant à l’oreille de mon voisin « Real-Barça ».
Je crois alors au fameux derby de la Liga espagnole. Je parle de Messi et d’autres pléiades de vedettes dont regorgent les 2 équipes. Mon voisin esquisse un sourire narquois et moqueur. Je suis loin de la plaque. Il s’agit plutôt du nom codé d’un aphrodisiaque concocté en RDC.
Un « Réal -Barça », version congolaise, qui n’a rien d’un derby Etoile du Congo-Diables Noirs à Brazzaville ou d’un Vita Club-Daring Club Motema Pembe à Kinshasa, est vendu dans de petits flacons de pénicilline souvent enfouis dans des emballages de cigarettes. J’écarquille les yeux, en signe d’étonnement.
À une distance de quelque dix mètres, s’immobilise une rutilante voiture de type 4×4 japonais. Un homme, à l’apparence d’un sexagénaire, en sort avant de s’y engouffrer à nouveau. Il tient dans sa main droite bien ferme le fameux Réal-Barça.
À Kinshasa et Brazzaville, des noms codés sont évoqués pour désigner ces aphrodisiaques qui causent des dégâts de santé en milieux jeunes et adultes: « boma mama », « Ankuru », Kita mata », »Mokomboro », » Ngadiadia »,…
Selon des sources médicales, ces viagras sont souvent la cause des morts subites, surtout pour des personnes hypertendues.
Il est, peut-être, temps que ces exécitants soient mis hors de portée des personnes à risque.
Par A. Ndongo
Journaliste économique et financier, Brazzaville Congo.