Congo Brazzaville. Quelle 5G adaptée au Congo ?

TRIBUNE. C’est la question à laquelle Biberic Lokwa, Yvon Galloy et moi-même, membres du Pool des journalistes en télécommunications, avons tenté d’y répondre au cours du « Café numérique » organisé le 23 septembre 22 par l’Arpce(Agence de Régulation des Postes et Communications Électroniques).

« Une 5G adaptée à nos besoins est possible au Congo », s’empresse, d’entrée de jeu, d’y répondre Benjamin Mouandza, directeur des Réseaux et Services des Communications Électroniques à l’Arpce. La fréquence des coupures d’électricité auxquelles nous expose E2C( Énergie Électrique du Congo) n’est pas compatible avec l’IoT des appareils qui ne supporte pas les pertes d’énergie… », ajoute t-il. Ce ne sera donc pas une 5G à l’image des pays industrialisés.

À en croire les experts congolais interrogés, une 5G à la congolaise est possible, avec précisément l’e- learning, e-santé, e-agriculture et l’e e-gouvernement.

Placée « Priorité des priorités », dans  » La « Marche vers le Développement », le programme de société du président de la République, Denis Sassou Nguesso, l’agriculture pourra être révolutionnée grâce à la 5G. « Aux opérateurs téléphoniques de s’ingenier pour adapter leurs offres en fonction de ce besoin », suggère Benjamin Mouandza. D’autres services comme la télémédecine, l’e-learning et l’e-gouvernement pourront faire l’objet d’une offre commerciale de la part des opérateurs.

En télémédecine, par exemple, des opérations chirurgicales qui nécessitent l’usage de la téléchirurgie de pointe entre le Congo et d’autres pays mieux développés dans le domaine, pourraient être pratiquées sur place au Congo tout en permettant à l’Etat congolais de dépenser moins dans le cadre des évacuations sanitaires.

Avant d’en arriver là, l’Arpce a déjà balisé le terrain en affectant 2 bandes de fréquences(700,800 Mhz) et de 3300 à 3800 Mhz) pour répondre aux demandes de licence d’exploitation de la 5G », rassure Wilson Emery Bokatola, directeur des Ressources en Fréquences à l’Arpce.

Tandis que sur le plan académique,  » l’université Denis Sassou Nguesso offre une formation sur l’intelligence artificielle, dont la robotique qui cadre avec la 4.0( la quatrième révolution industrielle), renchérit Éric Armel N’Doumba, conseiller en télécommunications du ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique.

CELA SUFFIT-IL POUR DÉPLOYER LA 5G AU CONGO ?

S’il est vrai que les cadres institutionnel, académique voire technique restent favorables au déploiement d’une 5G adaptée au Congo, de nombreux défis restent cependant à être relevés, notamment l’actualisation du cadre juridique défini par le Régulateur pour s’adapter aux exigences de la 5G, la mise à niveau des ressources humaines pour relever ce nouveau défi. La phase expérimentale que va entamer Mtn Congo sera également pour les opérateurs un réel moment de migration de la 2/3G vers la 4G, avant de se projeter vers la commercialisation de la 5G. Faut-il noter que les terminaux en circulation sont incompatibles avec la 5G. La defiscalisation des terminaux électroniques consacrée, à travers la loi des finances 2019 sur une période de 2 ans, sera t-elle actualisée en 2023, comme contribution du gouvernement congolais pour booster le numérique?

Ainsi qu’on le constate, le « Congo crée les conditions légales, réglementaires et techniques pour accueillir la 5G », affirme Jean- Célestin Endoke, directeur des affaires juridiques internationales à l’Arpce.

Le déploiement de ce réseau, poursuit-il, pourrait se faire de manière progressive en commençant par les grandes villes Brazzaville et Pointe Noire pour les besoins des entreprises et de certains particuliers, avant de s’étendre vers une 5G de masse, à la demande des consommateurs.

Par A.Ndongo

Journaliste économique et financier

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