
TRIBUNE. J’interviens, ici, pour saluer la décision de M. Oko Ngakala, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville, pour avoir mis aux arrêts, le 6 janvier 2022, les agents de la Police Nationale et les individus qui ont sauvagement torturé des Congolais, sous le viaduc de Kintélé, à Brazzaville.
Avec l’espoir que le juge d’instruction, en charge de l’affaire, devrait comprendre quelles ont été les motivations réelles des policiers dans le crime. S’ils n’ont pas été que la main criminelle des commanditaires. Ou, si oui ou non, ils ont servi une cause.
Ce sont là des criminels, en bandes organisées, qui ont usé du maillet pour broyer les os des pieds des infortunés Congolais concernés.
Les crimes qu’on banalise précèdent toujours les grands crimes.
A la suite de la décision du Procureur de la République, les salaires ou autres ressources financières des criminels doivent être immédiatement saisis, selon les voies légales, pour les affecter aux soins médicaux des blessés.
A la manière dont les coups de maillet s’abattaient, avec rage et violence, sur les tibias, les péronés, les chevilles, les genoux et les calcanéums des malheureux, il va sans dire que ces derniers, seront, pour le reste de leurs vies, des handicapés.
Le fauteuil roulant pourrait devenir leur allié sûr. Encore faudrait-il que ces derniers se le procurent. Ces sièges coûtent chers.
La justice, garante de la liberté, doit opposer une barrière invincible aux violences.
Nous voudrions d’une République du Congo juste où la loi n’épargne personne, quel qu’en soit son rang politique, son niveau et statut social, son appartenance familiale et ethnique.
La justice devant être, dans ces cas, la sanction des injustices établies.
Des situations criminelles, crimes de sang, crimes socio-économiques abondent dans le pays. Impunément, leurs auteurs courent les rues, narguant leurs victimes et l’Etat dans la mesure où il aurait été lésé.
Aux Procureurs de la République, près les différents Tribunaux de Grande Instance, de se lever et de s’approprier, dans les faits, l’indépendance du pouvoir judiciaire dont se prévaut le corps des magistrats.
Ouabari Mariotti
Ancien Ministre de la Justice
Paris 6 janvier 2022