Les étudiants congolais de cette université réclament la délivrance de leurs diplômes confisqués; l’université privée de Marrakech exige à l’Etat congolais le respect de ses engagements contractuels. Une situation rendue d’autant plus difficile qu’il s’agit d’une coopération académique entre un État et une université privée. Difficile pour les officiels marocains de faire jouer les canaux diplomatiques.
« Je fais partie de la dernière promotion; et aujourd’hui je suis ingénieur en technologie de l’information et de la communication et des systèmes embarqués, parcours, Énergie Renouvelable. Malheureusement, je me retrouve sans relevé de notes ni attestation de fin de formation. C’est vraiment triste. », lance, à brûle pourpoint, un étudiant congolais à l’université privée de Marrakech, au Maroc.
La situation est vraiment intenable pour tous les étudiants formés dans cette université, incapables d’ accéder au marché du travail, faute de diplôme ou attestation de réussite. Le nouveau ministre de l’enseignement technique et professionnel, qui a hérité de ce désastreux passif , s’est pourtant investi, au nom du principe de la continuité de l’Etat, pour tenter de désamorcer cette bombe.
L’encours de la dette du Congo envers l’université privée de Marrakech s’élève, selon nos informations, à plus de 7 milliards de fcfa. Maguessa Ebomé, au terme d’âpres négociations avec les marocains, avait pu faire délivrer des diplômes, attestations de réussite et relevés de notes d’une partie des étudiants, en contre partie d’un échéancier de paiement signé au nom du gouvernement congolais.
Comme toujours, la dégradation de la qualité de la signature de l’Etat congolais, à laquelle il faut y adjoindre le non respect des échéanciers, a amené la partie marocaine à se cabrer. Aucune délivrance des diplômes ou attestations tant que le gouvernement congolais ne respecte pas ses engagements contractuels.
Les étudiants congolais qui ne savent plus à quel saint se vouer, s’en prennent, certainement à tort, à l’université privée de Marrakech. C’est ce qui explique ces voies de faits à laquelle s’est mêlée la regrettable violence policière. Une situation extrêmement tendue qui risque d’altérer les bonnes relations de coopération académique entre le Congo et le Maroc. Pourquoi Brazzaville ne bouge t-il pas le petit doigt pour résoudre cette importance question ? Peut-être, faudrait-il ouvrir des négociations avec les 54 étudiants congolais à l’université privée de Marrakech, pour tenter de trouver une solution définitive à cette importante question.
Aux dernières nouvelles, le ministère de l’enseignement technique et professionnel y aurait dépêché une mission aux fins d’y remédier. Pourvu que ce soit une solution définitive, cette fois-ci.
Par A.Ndongo
Journaliste économique et financier