TRIBUNE. Nous, victimes demeurées vivantes, des explosions du 4 mars, à Brazzaville, au prix des destructions de nos propriétés, nous pensions devoir être les premiers bénéficiaires des appartements des bâtiments construits dans nos concessions, à Ouenzé et à Tala Ngai.
Malheureusement, ces nouveaux édifices, du reste à plusieurs niveaux, sont affectés à d’autres besoins.
J’imagine, au nom de la raison d’Etat.
Au moins, que nous soyons indemnisés, en bonne et due forme, pour rebâtir ou acquérir, ailleurs, un pied à terre, à défaut d’être relogés, comme nous l’étions, avant les explosions, dans nos propres habitations.
Un petit chez soi vaut mieux qu’un grand, chez les autres. Parce qu’au lendemain du 4 mars, les sinistrés ont trouvé refuge auprès des proches, à Brazzaville, ou se sont, tout simplement, reflués à l’intérieur du pays.
Les querelles entre les gestionnaires, qu’ils soient publics, privés, ou de la société civile, de cette effroyable affaire du 4 mars, tel que cela ressort de l’incident du Ministre Alphonse Claude Silou avec le Président du Comité de Suivi des Sinistrés du 4 mars, le 29 décembre 2020, est la résultante d’une mauvaise gestion de ce dossier par les pouvoirs publics.
Cette querelle est d’autant plus désastreuse pour les sinistrés qui ne demandent rien d’autre que la juste réparation des préjudices qu’ils ont subis.
Ma vieille mère, une de ces sinistrés du 4 mars, s’en est allée, sans voir sa case très touchée, être restaurée.
Là où elle repose, elle y a emporté, à jamais, de l’acrimonie.
Nombre de victimes vivantes, à l’image de ma mère, disparues, sont, également, mises en terre, rancoeur et âcreté avec elles.
Les indemnisations ou la réinstallation des sinistrés trainant, du fait de l’indifférence ou du mépris des pouvoirs publics, ou encore parce que relayées au bas des priorités nationales, la série se poursuivra.
Rétablir les sinistrés du 4 mars dans leurs droits, c’est aussi cela, un des aspects de la de la cohésion nationale.
Ouabari Mariotti
Membre de l’UPADS
8.01.2021