
Le Collectif des partis de l’opposition a rejeté le projet de loi déterminant le statut de l’opposition.
Approuvé le 25 octobre dernier en Conseil des Ministres et transmis aux deux chambres du parlement pour examen, ce texte « instaure le principe de la nomination d’un chef unique de l’opposition et propose que ce chef unique soit choisi dans le parti de l’opposition qui aura obtenu le plus grand nombre de députés après le parti ou le groupement politique majoritaire, à l’issue des élections législatives », a d’emblée précisé cette frange de l’opposition congolaise lors d’un point de presse tenu récemment à Brazzaville.
Au cours de cette rencontre, les formations politiques réunies au sein du Collectif ont rappelé que « sur le plan des principes, dans une démocratie digne de ce nom, les partis politiques se créent sur la base de doctrines politiques, économiques et sociales déterminées ».
Elles ont affirmé qu’au Congo-Brazzaville, les partis qui se réclament de l’opposition, n’adhèrent pas tous aux mêmes doctrines et ne poursuivent pas tous, les mêmes objectifs politiques.
« L’opposition congolaise est plurielle », a soutenu le Collectif indiquant que les tendances qui la composent adhèrent à des idéologies différentes et ne défendent pas les mêmes positions sur les grands problèmes nationaux et internationaux.
Dans un tel cas de figure, a estimé le collectif, « il ne saurait y avoir un chef unique de l’opposition, mais un chef pour chaque tendance de l’opposition, ce dernier faisant office de porte-parole de sa tendance ».
En somme, le Collectif des partis de l’opposition pense que dans une démocratie où l’opposition est plurielle, on ne peut pas parler de chef unique de l’opposition. Et pour cause : « cela relève des méthodes éculées du monopartisme », a-t-il souligné.
Le Collectif dit résolument non à ce projet, persuadé qu’« à défaut d’instituer officiellement un parti unique, le pouvoir congolais veut se donner une opposition unique, corvéable et malléable à merci ».
Toutefois, il marque son accord pour l’élaboration consensuelle et l’adoption d’un statut particulier de l’opposition, garantissant à cette dernière : le libre exercice de ses activités, la liberté d’aller et de venir, la liberté de réunion, de cortège et de manifestation pacifique, le libre accès aux médias et aux espaces publics de réunion.
Le Collectif soutien aussi l’idée d’assurer à l’opposition un accès juste et équitable au financement public, une participation équitable à toutes les phases du processus électoral, la sécurité et l’intégrité physique de ses dirigeants et de ses militants.
En somme, « la reconnaissance du droit à la différence, la tolérance, l’arrêt de toutes les tracasseries et vexations contre les acteurs politiques de l’opposition », a-t-elle expliqué.