Conférence de presse de Pascal Tsaty Mabiala : Derrière un discours tiède, une main qui tremble !

TRIBUNE. Depuis le jour cauchemardesque où le Ministre de l’intérieur M. Mboulou Raymond avait publié les résultats de la mascarade électorale à 3 heures du matin, l’opposition congolaise ne cesse de réclamer la tenue d’un dialogue national qui permettrait selon elle, de corriger les disfonctionnements qui conduisent année après année, à la contestation des résultats des élections au Congo.

Lors d’une conférence de presse organisée par la frange de l’opposition dirigée par Tsaty Mabiala le 24 avril 2019, ce dernier a affirmé que : « Le dialogue ne pourrait pas faire l’impasse sur l’élection présidentielle de 2021 et précisément sur le cas énigmatique du Président de la République en fonction. Le Président aura 78 ans et totalisera 37 ans au pouvoir au moment où le rajeunissement de la classe politique et la limitation du temps au pouvoir constituent une exigence africaine dont il s’en fait paradoxalement l’écho. Que doit-il faire ? »

Vouloir dialoguer avec des interlocuteurs raisonnables dans le cadre de la recherche d’un consensus politique, cela est compréhensible. Mais quémander un échange avec ceux qui ont ruiné le pays et qui sont prêts à tout pour conserver le pouvoir, est à la fois fâcheux et pitoyable. Les congolais se demandent si cette opposition est complice ou peu inspirée. Quand on sait que ce pouvoir ne bougera pas d’un iota sur les points essentiels qui constituent l’ossature du dialogue tant souhaité à savoir : le recensement, le découpage électoral, la commission électorale véritablement indépendante et la libération des prisonniers politiques, ce comportement indigne de l’opposition est véritablement un aveu de faiblesse.

M. Pascal Tsaty Mabiala et ses petits camarades, qui n’ignorent pas que la nouvelle mouture de la constitution écrite avec le sang des congolais permet à M. Sassou Nguesso Denis d’être candidat aux élections sans limite d’âge, démontrent avec cette déclaration faite la tête baissée et la queue entre les pattes, leur limite et leur peur bleue de dire au locataire du palais du peuple, les yeux dans les yeux, que sa présence à la tête du pays est un véritable problème pour les congolais et qu’il serait temps pour lui de laisser la gestion du pays entre les mains d’une nouvelle génération de patriotes compétents.

Les congolais sont conscients de la platitude de ce pouvoir. Même si Mr Sassou Nguesso Denis et ses équipes s’octroyaient par la tricherie, 2 ou 3 mandats supplémentaires, cela ne leurs permettraient pas de bannir le tribalisme, de résoudre la triste équation des inégalités et des injustices et d’imposer une gestion orthodoxe des finances publiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que le peuple a le devoir de lui imposer une TRANSITION DEMOCRATIQUE. Si ce pouvoir qui disposait de 14 000 milliards de Francs CFA a été capable de conduire le pays à la faillite, il ne sert à rien de lui accorder une nouvelle chance, cela équivaudrait à prolonger la souffrance du peuple et à une vraie perte de temps pour le pays.

Conscient du rejet de la population dans son ensemble et de son incapacité à trouver des solutions aux préoccupations des congolais, les manipulateurs de l’opinion du parti au pouvoir essayent, sans doute avec la bénédiction d’une partie de l’opposition, de mettre sur la table avec insistance la question de l’élection présidentielle de 2021, afin de fixer les esprits sur cette comédie fallacieuse qui n’intéresse personne en réalité.

Dans quel pays au monde a-t-on déjà vu un parti au pouvoir qui a échoué sur tous les plans et qui est incapable de payer les salaires, les bourses et les pensions, se précipiter avec délectation à remettre en jeu son mandat ? Pourquoi certains opposants sont-ils prêts, malgré les mises en garde, à accompagner le pouvoir dans cette mascarade sordide ?

Les patriotes, membres de cette plateforme qui se considère encore comme une composante de l’opposition, doivent comprendre que le pouvoir n’a aucune volonté de fléchir sur une posture qui lui permet de gagner par la fraude toutes les élections. Sa stratégie est toute simple.

Repousser tard le pseudo dialogue en arguant que le temps et les finances ne lui permettent pas de faire un nouveau recensement « crédible », de réaliser un audit du fichier électoral et de mettre en place la carte d’électeur biométrique. C’est à ce moment-là, qu’il imposera soit le report des élections en laissant quelques miettes à l’opposition, soit la tenue des élections en gardant le statut quo c’est-à-dire son industrie de fraude et de corruption.

Aujourd’hui, tous les observateurs et analystes de la situation politique au Congo s’accordent à dire que la plateforme de l’opposition dirigée par Pascal Tsaty Mabiala donne l’impression de vouloir accompagner le pouvoir dans cette entreprise de démolition de notre pays. C’est pourquoi, elle doit dès aujourd’hui choisir son camp : celui des traitres ou celui du peuple.

Les congolais veulent que les têtes tombent dixit M. Sassou Nguesso Denis, mais malheureusement certains opposants veulent que ce soit le peuple qui tombe. C’est donc un devoir patriotique pour les partis politiques « encore lucides » qui composent cette plateforme, de prendre leurs distances vis-à-vis des partis qui semblent avoir trouvé leur port d’attache et qui veulent simplement, par de petites phrases et par filouterie, tourner en bourrique un peuple qui souffre.

C’est parce que nous sommes une promesse pour ceux qui sont partis et qui avaient émis le souhait de reposer définitivement en paix dans le pays de leurs ancêtres après le rétablissement de la démocratie (Moungounga Nguila, Leopold Congo-Mbemba, Sidney Tchiongho et d’autres) mais aussi pour des milliers de patriotes morts pour défendre la démocratie (Bruno Ossebi, les défenseurs de la constitution et d’autres), que nous ne laisserons pas une seconde de répit à ceux qui n’ont pour seule ambition que de profiter de la crédulité d’une partie des congolais, pour faire prospérer leurs petites épiceries.

Les congolais ont droit à la vérité. Le peuple congolais doit désormais prendre conscience que seul un retour au système démocratique sur les bases voulues par tous en 1992, lui permettra de recouvrer l’ESPOIR, la LIBERTE et la SERENITE.

Un seul mot TRANSITION, une seule exigence TRAVAIL COLLECTIF.

Ensemble, pour un Congo libre et prospère. Plus jamais sans nous. Que Dieu bénisse le Congo.

Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen « Bougeons-Nous »

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