Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra s’est exprimé jeudi à la tribune de l’ONU, à l’occasion de la 79ème Assemblée générale des Nations-Unies qui se tient à New York aux Etats-Unis. Le numéro 1 centrafricain a abordé plusieurs points dont la sécurité, les conflits dans le monde et la lutte contre le changement climatique.
Faustin Archange Touadéra a d’abord salué la levée totale de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine et a espéré la levée totale de l’autre embargo qui pèse sur le diamant centrafricain : « Le 30 juillet dernier, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a décidé de la levée totale de l’embargo injuste, illégitime et inique sur les armes, imposé aux Forces Armées Centrafricaines et qui a causé au pays, une décennie durant, tant de préjudices irréparables. Du haut de cette tribune, j’exprime la gratitude du peuple centrafricain au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour cette sage décision qui, quoique tardive, permet à mon pays de poursuivre ses actions en faveur du rétablissement de la paix et de la sécurité nationales … Pays à forte potentialité minière, la République Centrafricaine continuera, je suis persuadé, de bénéficier de vos soutiens pour la levée totale de l’embargo sur les diamants, imposé par le Processus de Kimberley et qui limite son action pour la paix, le développement durable et la dignité humaine des générations présentes et futures. », a-t-il espéré.
Les conflits dans le monde
Ukraine-Russie, Israël-Hamas, les conflits au Soudan et l’Est de la RDC, Faustin Archange Touadéra a énuméré chaque situation, brandissant le dialogue comme seul moyen de résolution de ces conflits : « Notre 79ème session se tient dans une situation mondiale très turbulente, minée par des crises géopolitiques croissantes : les guerres entre la Russie et l’Ukraine, entre l’Israël et le Hamas, au Soudan et à l’Est de la République Démocratique du Congo, le terrorisme, la détérioration des conditions économiques qui étouffent la croissance en Afrique, la hausse des prix des carburants. Convaincue que seul le dialogue peut mettre durablement fin à un conflit, la République Centrafricaine exhorte les parties en conflit dans les différentes régions du monde à privilégier le dialogue et la diplomatie afin de trouver une solution à tous les désaccords… »
Assurance sécuritaire en prélude aux élections locales
Les élections locales étant prévues en avril prochain, le président centrafricain espère réussir le pari sécuritaire : « En République Centrafricaine, la situation sécuritaire au cours de l’année 2024 est relativement stable », dit-il, poursuivant que « Le pays se prépare à renforcer son ancrage démocratique par l’organisation prochaine des élections municipales et régionales, jamais réalisées depuis quatre décennies. » Et pour réussir ce pari, « des mesures spéciales sont prises pour mettre hors d’état de nuire les groupes armés résiduels qui, ne pouvant plus contrôler une portion du territoire, se livrent à des actes de grand banditisme, à l’exploitation illégale ainsi qu’au trafic frauduleux des ressources naturelles… », a rassuré Faustin Archange Touadéra.
Le nouvel ordre mondial
« Le monde se rapproche dangereusement du gouffre », alerte Faustin Archange Touadéra du haut de la tribune des Nations-Unies. Pour lui, l’architecture actuelle de paix et de sécurité de l’ONU est soumise à des pressions énormes. Et les raisons invoquées par l’Afrique pour soutenir sa demande légitime de réforme du Conseil de Sécurité et d’un droit de veto sont irrésistibles.
Si les Etats-Unis d’Amérique soutiennent la création de deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil de Sécurité et d’un siège tournant pour les petits pays insulaires en développement, pour Faustin Archange Touadéra, « cette proposition est certes louable. Mais au regard de l’évolution du monde, l’Afrique, longtemps laissée de côté, ne doit se complaire dans une telle proposition qui ne peut s’analyser autrement que par un déni perpétuel du droit de veto ».
Sur les promesses de lutte contre le changement climatique
Si l’année dernière le président centrafricain a dénoncé l’inégale répartition du financement alloué à l’atténuation des effets du changement climatique, Faustin Archange Touadéra s’en prend cette année aux promesses restées vaines : « les promesses de financement en faveur des pays vulnérables tardent à prendre forme et les mesures d’atténuation prises à l’occasion des COP face à la montée inquiétante de la température changent comme la météo, au gré des intérêts politiques, géopolitiques et géostratégiques des grandes puissances », martèle-t-il tout en déplorant le fait que les pays en développement sont seuls aujourd’hui et impuissant face aux défis environnementaux qui ont des répercussions sur leurs économies.
Faustin Archange Touadéra a terminé son intervention en vantant le Plan national de développement récemment validé et qui doit faire l’objet d’un appel de fonds pour sa mise en œuvre.
Radio Ndeke Luka