Les non-dits des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024
TRIBUNE. La grand-messe qui a réuni plus de 10.500 athlètes, 6.000 journalistes accrédités et quelque 4.500 bénévoles, des millions de spectateurs sous la surveillance de gendarmes et agents de sécurité venus de toute l’Europe, cède progressivement la place aux jeux paralympiques qui se dérouleront du 28 août 8 septembre 2024 avec beaucoup de non-dits. Organisés sur 35 sites disséminés sur une grande partie du territoire français métropolitain et d’outre-mer, les jeux Olympiques d’été 2024 auxquels la Russie n’a pas participé ont hissé les États-Unis sur le promontoire du succès avec 126 médailles (40 en or, 44 en argent et 42 en bronze). La Chine s’est contentée de la deuxième place avec 91 médailles (40 en or, 27 en argent et 24 en bronze) suivie de l’Angleterre qui a obtenu 65 médailles (14 en or, 22 en argent, 29 en bronze). La France, pays organisateur desdits jeux, n’a pu obtenir qu’une portion dans le palmarès, en se plaçant au 4ème rang, avec tout de même des retombées économiques satisfaisantes. À son avantage, elle a mis dans sa gibecière plus de médailles qu’elle n’en a décroché lors de ses précédentes participations. Quant à l’Afrique, elle a remporté à peine 39 médailles (13 en or, 12 en argent, 14 en bronze) réparties entre 12 nations. Il y a une légère amélioration par rapport à Tokyo 2020. La moisson africaine ne donne vraiment pas le sourire. Les athlètes ne manquent pourtant pas de motivation, mais leur rêve est souvent brisé par la mauvaise gouvernance sportive. Parmi les nombreux problèmes auxquels ils sont confrontés, on peut citer le manque d’infrastructures, le déficit de la formation et de la prise en charge, tout cela enrobé d’une conscience et d’un patriotisme mitigés. Plus encore, la question de la paix, de la sécurité se pose dans de nombreux pays de la sous-région. Celle-ci peut être comptée parmi les raisons de la démotivation constatée chez beaucoup de sportifs. Un cas éloquent, celui de la République Démocratique du Congo (R.D.C) qui a vu se volatiliser la moitié de sa délégation aux jeux au motif d’instabilité et de précarité qui sévissent dans ce pays. Le financement et le soutien des athlètes restent un grand problème. L’équipe représentant la Grande Bretagne et l’Irlande du Nord, par exemple, a reçu 246 millions de livres sterling ( 314 millions de dollars) pour le cycle olympique de Paris contrairement aux équipes africaines toutes tendances confondues qui n’ont pu réunir que 20 millions pour leurs athlètes. On peut dire que le sport en Afrique demeure le parent pauvre, eu égard au maigre budget qui lui est alloué. Pourtant des dépenses de prestige s’effectuent à la vitesse V par les gouvernants qui ne se soucient que de leurs intérêts. Les non-dits Des jeux Olympiques Si nombre des médias ont couvert et encensé les J.O pour leur donner une visibilité spectaculaire, les organisateurs et autres se sont gardés de dévoiler l’autre versant de la médaille au grand public : -Les mauvais chiffres de la pollution de la seine. La qualité de l’eau n’était bonne que 2jours/10. -Le viol des libertés et d’intimité des populations via le survol des villes entières par des drones, les logiciels de surveillance algorithmique utilisés par la RATP, la SNCF, etc., -les droits de l’Homme relégués au dernier plan par le gouvernement , qui a effectué un déguerpissement des populations migrantes, des sans-abris… -la discrimination dans l’attribution des accréditations et même des rôles jusque dans les services des renseignements français, tel que le révèle, Emmanuel Riondé le 21 juillet 2024. -des conflits d’intérêt et magouilles dans l’attribution des marchés liés aux J.O. Selon les sources des services spéciaux et Médiapart, une agence marketing a dénoncé, au parquet national financier, l’attribution du contrat de création de la mascotte des jeux à une filiale d’Havas. Ce groupe est déjà visé par une première enquête pour favoritisme autour de l’emblème de Paris 2024. -Le soutien par les J.O des projets forestiers en France afin de compenser une infime partie des rejets de gaz à effet de serre de l’événement. Mais ces programmes de reboisements sont anodines car la logique économique prime sur l’écologie. -L’exclusion des sourds et malentendants des jeux olympiques et paralympiques sous le prétexte fallacieux qu’ils possèdent leur propre compétition appelée « Deaflympics ». Pourtant il n’y a pas de sports spéciaux et l’athlète sourd par exemple est apte à concourir sans restrictions significatives à l’exception des barrières de communication, explique le Comité International des sports des sourds (CISS). -Manipulation des populations et des médias par de nombreuses agences spécialisées dans la communication de crise pour ne présenter qu’une belle image des J.O de Paris. -Les forces de sécurité ont été incapables de remettre de l’ordre dans les tribunes où des incidents ont éclaté avec les jets de projectiles durant le temps additionnel du match Maroc vs argentine. Les fouilles n’étaient pas à la hauteur. Pour preuve : les éléments utilisés pour les projectiles. -Coca cola à plus utiliser le plastique -Seules les cartes de crédit Visa et des espèces étaient acceptées lors des achats dans les stands -La quantité et la qualité des produits alimentaires livrés aux athlètes ont été critiquées par de nombreux athlètes à l’image de Simon Billes. -Propagande anti-chrétien et woke qui suscitent des polémiques jusqu’à ce jour, témoins : les déclarations virales du pasteur à succès, Yvan Castanou; Marion Maréchal, ECLJ ( European, centre for law & justice); la conférence des évêques de France; etc. Selon des millions de personnes, les J.O ont blessé les chrétiens par l’outrance et le blasphème de certaines scènes de moquerie du christianisme lors de la cérémonie d’ouverture distillant un message très dangereux. Lesdites personnes sont indignées, insultées par la parodie drag-quen de la Cène. Le ministre Gérald Darmanin qui a défendu ladite cérémonie parle de la France, « pays de liberté, liberté sexuelle, liberté religieuse, liberté de se moquer, de caricaturer ». Ce ministre démissionnaire ignore certainement que la charte olympique interdit la propagande politique et religieuse dans le cadre des J.O Des jeux
Facebook révèle l’autodestruction collective des marocains
LIBRES PROPOS. A travers mon analyse du Facebook marocain, je trouve chaque jour des posts critiquant les marocains et le Maroc, dont certains dégradent la valeur du Maroc en le comparant à d’autres pays, et d’autres qui dévalorisent le marocain, et sont souvent sous forme de moqueries, de dénigrements, insultants ou de jugements personnels sans aucun respect pour le pays et le citoyen. Je vous cite à titre d’exemple ces posts suivants : – La vraie raison pour laquelle nous sommes dans le tiers monde, c’est parce qu’il n’y a pas encore de quart monde hahaha (commentaire d’une photo d’un trottoir en cours de travaux). – L’anniversaire de la récupération de Wadi (la vallée) al-Dhahab (l’or), nous avons récupéré la vallée mais n’avons vu aucun or. – Aux enseignants participant au recensement de la population en septembre, vous pourrez également cueillir des olives en octobre pour 200 dirhams par jour. – La Coupe du monde au Maroc, qu’est-ce qui te manqueô homme tout nu, la bague ô mon seigneur (ach khassak al3aryane, alkhatame amoulaye). – Pourquoi n’enseignons-nous pas plutôt l’anglais dans les écoles, la langue de la civilisation, au lieu d’enseigner l’inutile langue amazighe ? Je vais analyser très brièvement ce phénomène d’autodestruction comme suit : 1- Absence de l’amour du pays Ni l’école ni les parents n’inculquent et ne développent chez l’enfant le sentiment et le sens d’appartenance à la société marocaine et qu’il est de son devoir de citoyen de servir sa société et de participer au progrès de son pays. 2- trouble de l’identité marocaine entre modernité et religiosité Le marocain souffre lourdement de son instabilité identitaire marocaine. Nous apprenons à l’enfant qu’il doit être civilisé comme un européen, mais tout en respectant les traditions religieuses et les coutumes sociales, qui sont deux pôles contradictoires qui freinent le développement de l’identité marocaine. Il serait judicieux que l’école et les parents apprennent à l’enfant à être civilisé conformément à sa religion et à sa culture marocaine. 3- la violence Les enfants marocains sont exposés à des maltraitances, verbales, morales et physiques aussi bien à l’école qu’à la maison. Cette violence perturbe le développement de son cerveau et crée le circuit cérébral de l’insécurité. L’esprit marocain ne connaît qu’un seul circuit pour percevoir et exprimer ses sentiments : « le circuit de la violence ». Ainsi il est donc violent envers lui-même, envers les autres et envers sa société. 4- Compétition et comparaison Le système scolaire et parental enseigne à l’enfant le mécanisme de la compétition : « Il faut écraser les autres » et l’outil de comparaison : « Regarde ton cousin et le fils du voisin, sont plus forts et meilleurs que toi » (chouf s’yad’k’). L’école n’adopte pas « le travail de groupe » et le résultat évalué est non celui de « travail de groupe » mais plutôt celui du « travail individuel » d’où le développement du sens de l’individualité « moi d’abord et au diable les autres ». 5- Juger les autres Notre société fonctionne selon une culture du jugement, héritage des faux enseignements de la religion. Parmi les dualités utilisées, on retrouve «halal (permis)- haram(interdit)» et «l’enfer-paradis», et ainsi chacun juge facilement l’autre : « celui-là ne jeûne pas, il entrera en enfer », «celui-là ne prie pas, il est un mauvais croyant ». Ce mode de pensée se reflète clairement sur Facebook. 6- L’absence des deux principes fondamentaux « le respect et la coexistence » Le principe du «respect» est totalement absent de notre éducation, que ce soit à l’école ou à la maison. Le respect n’est pas seulement « bonjour, s’il vous plaît, merci, au revoir ». Le respect, c’est accepter l’opinion, les choix et le comportement d’autrui et ne pas essayer de le juger de quelque manière que ce soit. Le respect est l’acte de se concentrer sur soi afin d’avancer et de se détacher des autres, chaque individu est responsable de lui-même. Il est clair que le respect engendre naturellement la coexistence, et son absence laisse place à l’intolérance et à la distribution des jugements. Par Jaouad MABROUKI
Affaire Nord Stream : comment les médias occidentaux manipulent
TRIBUNE. Si vous voulez comprendre comment la presse mainstream occidentale manipule l’information et les opinions publiques, soyez concentrés et suivez attentivement la couverture médiatique de l’affaire Nord Stream. Au lendemain du sabotage, en septembre 2022, de ces gazoducs (Nord Stream 1 & 2), qui relient la Fédération de Russie à l’Allemagne et acheminent l’essentiel du gaz russe vers l’Europe, les médias occidentaux ont tenté de faire croire que le Kremlin y était peut-être pour quelque chose. Tout esprit doté de raison et d’un minimum de jugeote savait que l’hypothèse d’une implication russe dans le sabotage de ses propres gazoducs était absurde. Mais la presse de l’OTAN et ses « experts maison » n’en avaient cure… Jusqu’à ce que le journaliste américain Seymour Hersh, lauréat du prix Pulitzer, révèle dans un article que les États-Unis ont fait sauter les gazoducs Nord Stream dans le seul but de maintenir leur «primauté de longue date en Europe occidentale». Agitation dans les rédactions de la presse pro-OTAN. Dans un premier temps, on a tenté de discréditer Hersh, sans succès. L’hypothèse d’une implication russe n’ayant pas résisté longtemps à l’épreuve de la raison et des faits, on a commencé à laisser entendre que l’Ukraine serait peut-être impliquée dans le sabotage des gazoducs, même si aucun élément probant ne permet d’étayer une telle hypothèse. Mieux, la Suède et le Danemark, dans les zones économiques exclusives desquels les explosions se sont produites, ont tous deux conclu que les pipelines avaient été détruits délibérément, mais n’ont pas précisé qui pouvait être responsable. N’est-ce pas surprenant ? Aujourd’hui, les médias occidentaux nous apprennent que les enquêteurs allemands sont parvenus à localiser à Varsovie (en Pologne) l’un des membres du commando ukrainien ayant saboté les gazoducs Nord Stream en 2022. La révélation émane du Wall Street Journal et des journaux allemands Die Zeit et Süddeutsche Zeitung, qui donnent certains détails sur le déroulement des opérations ayant conduit à l’explosion des gazoducs. « Un non-sens absolu », affirme pour sa part le régime de Kiev, à commencer par le président Volodymyr Zelensky qui est épinglé dans les papiers. Déjà en 2023, le président russe Vladimir Poutine avait lui aussi qualifié de « pure absurdité » les allégations selon lesquelles des Ukrainiens pourraient être à l’origine des explosions qui ont paralysé les gazoducs Nord Stream, suggérant que les États-Unis pourraient en être responsables. Le dirigeant russe a insisté sur le fait que les États-Unis avaient un motif pour mener l’attaque dans la mer Baltique l’année dernière, affirmant qu’ils voulaient interrompre les livraisons de gaz naturel russe bon marché à l’Europe et fournir au continent du gaz naturel liquéfié américain plus coûteux. Une chose est certaine : tout le monde, dans les capitales occidentales, sait qui est à l’origine du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2. Et selon toute vraisemblance, ce n’est pas l’Ukraine mais bien une grande puissance qui a fait de l’Union européenne sa « chasse gardée », pour ne pas dire sa colonie. Ce qui passe pour être une « révélation » des journaux susmentionnés semble être en réalité une opération de manipulation visant à détourner l’attention des véritables responsables du sabotage des gazoducs Nord Stream. Dans cette opération de manipulation et de désinformation mal ficelée, les médias occidentaux, porte-paroles attitrés de l’OTAN, ont été d’une utilité remarquable. Le président Volodymyr Zelenski va apprendre à ses dépens que la géopolitique au plus haut niveau n’est pas un jeu pour des comédiens à l’ esprit étroit ni une pièce de théâtre pour spectateurs paresseux. En géopolitique, il arrive souvent que les acteurs ne comprennent pas nécessairement leur rôle dans le scénario du film auquel ils prennent part. Par Patrick Mbeko
La République du Congo ouvre la voie au pétrole et au gaz africains
La supermajor française du pétrole et du gaz TotalEnergies a annoncé en mai son intention d’investir 600 millions de dollars en République du Congo (RDC) avant la fin de l’année 2024. Le financement soutiendra l’exploration et améliorera la production dans le champ offshore profond de Moho Nord, qui produit actuellement à un taux de 140 000 barils par jour (bpj), représentant environ la moitié de toute la production pétrolière congolaise. Grâce à ses capitaux supplémentaires, TotalEnergies espère augmenter ce taux de 40 000 bpj – un coup de pouce bienvenu qui aidera sans aucun doute la ROC à se rapprocher de son objectif de doubler son taux journalier total pour atteindre 500 000 bpj. En plus de ses activités sur le champ de Moho Nord, TotalEnergies détient également le permis Marine XX de la ROC. Le site a récemment accueilli deux plates-formes de forage qui, selon TotalEnergies, faciliteront de nouvelles découvertes, que la société prévoit d’ailleurs d’effectuer avant la fin de l’année. TotalEnergies a bien sûr une présence significative sur le continent, avec un portefeuille diversifié construit sur 80 ans. Cependant, ce nouvel engagement dans Moho Nord n’est qu’un des nombreux développements qui reflètent la confiance internationale dans le secteur des hydrocarbures congolais et justifient que la ROC serve de modèle à d’autres nations africaines. Prendre de l’avance La réussite de la ROC dans le domaine du pétrole et du gaz découle d’une reconnaissance et d’une volonté d’agir sur des opportunités à multiples facettes. Avec des réserves prouvées de 1,8 milliard de barils de pétrole et de 284 milliards de mètres cubes de gaz naturel, la République démocratique du Congo n’a pas été victime de la stagnation due à la bureaucratie et aux délibérations interminables qui ont frappé d’autres pays africains. Au contraire, la République démocratique du Congo a entrepris de créer un environnement commercial favorable à l’intérieur de ses frontières afin d’attirer et de retenir les investissements étrangers. Dirigés par Bruno Jean-Richard Itoua, le ministre congolais des hydrocarbures, les efforts de la République démocratique du Congo pour revigorer son secteur des hydrocarbures ont été ouverts et inclusifs, incorporant de nombreux partenariats mondiaux et de multiples points focaux à travers le spectre de l’industrie. Au cours des remarques faites lors du forum Invest in African Energy 2024 à Paris, Itoua a confirmé la formation par la ROC d’un plan directeur du gaz et d’un code du gaz complet. Le gouvernement créera également une société nationale du gaz au troisième trimestre 2024. M. Itoua a expliqué comment, à l’avenir, la ROC orientera le gaz, le gaz naturel liquéfié (GNL) et le gaz de pétrole liquéfié (GPL) principalement vers le marché local, tout excédent étant réservé à l’exportation vers la sous-région afin de répondre aux besoins énergétiques de l’Afrique d’abord, plutôt qu’à ceux de l’Europe. Il a également évoqué l’importance de la coopération entre les secteurs public et privé pour atteindre les objectifs de son ministère, à savoir augmenter la production de 60 % au cours des deux prochaines années, tout en s’efforçant de réduire la pauvreté énergétique et de financer la transition énergétique. « Peut-être 95 % des investissements dans le secteur pétrolier au Congo proviennent des IOC (compagnies pétrolières internationales) », a déclaré M. Itoua. « Notre responsabilité [en tant que gouvernement] est de créer le meilleur environnement commercial, le meilleur réseau juridique et les meilleures installations pour attirer les investisseurs et les partenaires intéressés à construire des solutions avec nous. » La vision d’Itoua, qui reflète l’approche de son gouvernement en matière de revitalisation du secteur des hydrocarbures de la ROC, est essentielle pour comprendre comment cette petite nation est en train d’écrire sa propre grande histoire de réussite dans le domaine de l’énergie. Pendant la période qui a précédé l’annonce par Itoua d’un nouveau plan directeur pour le gaz, grâce à l’environnement favorable existant dans la ROC, la confiance des investisseurs et les activités d’exploration et de production étaient déjà en hausse. Projets en amont et en aval Dans le cadre de l’initiative de la ROC visant à doubler sa production totale d’hydrocarbures, Trident OGX Congo, société de services pétroliers et gaziers basée à Pointe-Noire, a entamé son projet de sept ans visant à augmenter la production par fracturation hydraulique dans les champs pétrolifères de Mengo-Kundji-Bindi II. Avec un financement de 300 millions de dollars de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) pour lancer le programme, les opérateurs s’attendent à ce que l’installation attire à terme 1,5 milliard de dollars d’investissements, crée de nouveaux emplois, donne un coup de fouet économique à la région et augmente le niveau total de production de pétrole de la République démocratique du Congo de 30 %. La compagnie pétrolière et gazière anglo-française Perenco a été active au large des côtes, acquérant des données sismiques 3D en avance sur son calendrier d’exploration prévu pour les permis Tchibouela II, Tchendo II, Marine XXVIII, et Emeraude que la compagnie détient. Témoignant également de la facilité de faire des affaires sous la direction actuelle du ROC, Trident Energy – la compagnie pétrolière et gazière internationale basée à Londres qui s’est engagée à redévelopper les actifs à mi-vie – a annoncé en avril de cette année qu’elle avait conclu des accords avec Chevron et TotalEnergies en vue d’acquérir des intérêts dans des champs du ROC. Après approbation finale, qui devrait intervenir avant la clôture du quatrième trimestre 2024, les accords permettront à Trident Energy de détenir une participation directe de 85 % dans les champs de Nkossa et Nsoko II, une participation directe de 15,75 % dans le champ de Lianzi, ainsi que le contrôle opérationnel de ces trois champs. Trident Energy détiendra également une participation de 21,5 % dans le champ en eaux très profondes de Moho-Bilondo, que TotalEnergies continuera d’exploiter. Jean-Michel Jacoulot, directeur général de Trident Energy, a commenté l’accord en ces termes : « Cette transaction s’inscrit dans notre stratégie d’acquisition et d’exploitation d’actifs de grande qualité, de manière sûre, efficace et responsable. « Forts de nos succès continus en Guinée équatoriale et au Brésil, nous sommes enthousiastes à l’idée
RD Congo. Félix Tshisekedi n’a pas insulté Moïse Katumbi
PARLONS-EN. Nous savons tous que l’interview de Félix Tshisekedi sur Top Congo est sans contredit la sortie médiatique la plus problématique de l’homme depuis le début de son second mandat. Les propos tenus continuent de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Les partisans de Moïse Katumbi ainsi que plusieurs journalistes et commentateurs reprochent à Félix Tshisekedi d’avoir insulté l’ancien gouverneur du Katanga en le qualifiant de « borderline ». Autrement dit, une personne présentant un trouble de la personnalité limite. Tout en comprenant la colère et l’indignation que de tels propos ont provoquées dans une partie de l’opinion congolaise, je me sens obligé ici de faire l’avocat du diable. Personnellement, je ne crois pas que Félix Tshisekedi a insulté Moïse Katumbi en utilisant le mot « borderline ». Il faut replacer l’utilisation du mot dans son contexte. Dans l’interview, Félix parle de la posture des leaders de l’opposition et de l’ancien président Joseph Kabila vis-à-vis de son régime depuis les élections chaotiques de décembre 2023. Laissant entendre que les opposants ne sont pas intéressés à accepter sa main tendue, il déclare que Moïse Katumbi « était prêt à faire la même chose (ou il a même fait la même chose) » que Martin Fayulu, mais «grâce évidemment à la pression des siens, il a accepté que son parti rentre dans les institutions, mais lui reste borderline ». Le contexte dans lequel le mot « bordeline » est utilisé permet d’affirmer que Félix Tshisekedi n’a pas insulté Moïse Katumbi. Selon toute vraisemblance, il n’avait pas non plus l’intention de le faire. «Borderline» ici n’est pas utilisé dans le sens psychiatrique du terme. D’ailleurs, il suffit d’analyser les gestes et l’expression faciale de Félix pour s’en apercevoir. La parole peut être trompeuse mais le langage corporel, qui est en grande partie inconscient, ne ment pas. Au moment de dire « borderline », Félix fait un geste de la main qui peut facilement s’interpréter comme suit : « Katumbi aza penza clair te », pour dire les choses à la manière kinoise. Bref. En déclarant que Moïse Katumbi est « bordeline », Félix Tshisekedi ne fait pas allusion à l’état psychique supposément dérangé de l’ancien gouverneur mais bien à son positionnement politique qui, selon lui, est ambigu, pour ne pas dire indécis. Or le mot « borderline », au sens figuré, peut aussi signifier ambiguë, ambivalent, problématique, inconstant, pas clair, etc. Il ne sert donc à rien de polémiquer inutilement à ce sujet. L’interview, en elle-même, est un véritable désastre; pas besoin d’exagérer… Je bois mon lait nsambarisé… Par Patrick Mbeko
Les secrets de l’histoire du Congo
RETRO. Le 8 août 1960, juste un mois et 18 jours après l’indépendance, Patrice-Emery Lumumba signa un Accord secret avec Kwame Nkrumah, un accord portant création des États-Unis d’Afrique du Congo et du Ghana. D’autres nations africaines étaient appelées à rejoindre cette république confédérale, notamment la Guinée de Sékou Toure, le Mali de Modibo Keita et les négociations étaient en cours pour élargir jusqu’à l’Égypte de Nasser ce nouvel état confédéral qui aurait comme capitale : Leopoldville ( actuel Kinshasa). L’armée de ce nouvel état devrait rassembler les combattants des pays membres auxquels se joindraient les militaires noirs américains qui avaient été injustement dégradés et chassés de US Army. Pour votre rappel, suite à une injustice publique contre un militaire américain noir, Marcus Garvey venait de lancer un mouvement idéologique “ Back to Africa” ( Retour en Afrique) qui rallia plusieurs afro-américains. Et ces militaires noirs américains qui avaient combattu au Vietnam devaient former un contingent des grands officiers de l’Armée confédérale du Congo et du Ghana. C’est là où les ennuis de Lumumba commencent. Cette nouvelle république confédérale veut être renforcée par des guerriers afro-américains. Dubois qui était le secrétaire général du congrès panafricain avait alors eu une information d’un membre de services secrets américains, information d’après laquelle cette décision de former un pareil État confédéral doté d’une armée était éminemment anti-occidentale et que cet homme à la base de ce projet ne devrait plus vivre. Quant à lui, Lumumba avait compris avant tout le monde que la survie de la RDC dépendait de son insertion dans une république confédérale pour en être la force motrice. Aux yeux de Lumumba, si le Congo n’élargissait pas ses frontières et devenir la force motrice de ce nouvel ensemble politique, les décideurs occidentaux de 1885 reviendraient pour le dépecer comme on le voit aujourd’hui. La vie d’une nation est une continuité historique. Nous sommes en train de continuer une histoire que nous ignorons. Nous ne savons même pas qui nous sommes. Pourtant un peuple doit être acteur de son histoire et nous, nous ne connaissons pas les ressorts de cette histoire. Et aucun leader congolais ne peut maîtriser la politique actuelle du Congo s’il ignore les causes profondes qui ont conditionné la crise vécue depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. Ce jeudi 8 août nous rappelle un référent historique de grandissime valeur. Germain Nzinga
Opinion – La crise croissante de la dette africaine et la nécessité de réformer l’architecture financière mondiale
TRIBUNE. L’encours de la dette africaine a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Il est compréhensible que les gouvernements africains aient profité des taux d’intérêt historiquement bas des années 2010 pour emprunter massivement sur les marchés financiers internationaux et auprès de la Chine. Toutefois, la dette est récemment devenue beaucoup plus coûteuse. Depuis 2020, les conséquences de la crise COVID-19 et de la guerre en Ukraine, associées à la détérioration des conditions climatiques, ont entraîné la dégradation de la cote de crédit des gouvernements africains, ce qui a eu pour effet d’augmenter rapidement leurs coûts d’emprunt et de rendre prohibitif le recours aux marchés internationaux de la dette. Selon les données de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la dette publique en Afrique a atteint 1 800 milliards de dollars en 2022. En 2024, les pays africains paieront 163 milliards de dollars de service de la dette extérieure, selon la Banque africaine de développement. Une personne sur cinq dans le monde vit dans un pays qui est en situation de surendettement ou qui risque de l’être. Les deux tiers des pays à faible revenu – dont la plupart se trouvent en Afrique – entrent dans cette catégorie, tandis que huit des neuf pays actuellement en situation de surendettement se trouvent sur le continent, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) 2023. L’explosion démographique et l’urbanisation rapide, les besoins massifs en infrastructures, la diminution de l’aide publique au développement et des financements concessionnels sont quelques-uns des facteurs qui ont contribué à l’aggravation de la crise de la dette en Afrique. Nécessité de réformes Récemment, les ministres africains des finances, de la planification et du développement économique ont réclamé collectivement une action décisive pour réformer l’architecture financière mondiale à la lumière des dettes croissantes et pour stimuler les investissements nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable et de lutte contre le changement climatique dans le monde. Les experts estiment que le système financier mondial est structurellement injuste pour les pays en développement en général, et plus particulièrement pour les pays africains, et que des réformes cruciales sont nécessaires de toute urgence pour résoudre le problème de la dette croissante de l’Afrique. Selon l’Institut italien d’études politiques internationales (ISPI, 2020), offrir aux pays africains des instruments de dette à des conditions plus favorables ou des liquidités, en échange de la dette existante, permettra non seulement de fournir des liquidités immédiates, mais aussi de résoudre les problèmes de viabilité de la dette à long terme. En l’absence de meilleurs mécanismes pour les pays africains en situation de surendettement, davantage de gouvernements auront du mal à assurer le service de leurs obligations et limiteront leur capacité à investir pour répondre aux besoins de développement de leurs pays. Cela est d’autant plus pertinent qu’il faut redoubler d’efforts pour relever les défis du changement climatique dans la région, grâce à des mesures efficaces d’adaptation au climat et d’atténuation de ses effets. Les institutions multilatérales africaines À la lumière de ces défis, il est nécessaire de mettre en place des engagements pratiques ancrés par les institutions de financement du développement (IFD) dirigées par l’Afrique, telles que la Banque africaine de développement, afin de réformer l’architecture financière mondiale et d’assurer une transition du multilatéralisme vers un système plurilatéral du système financier mondial – un système plus souple, plus inclusif, plus flexible et plus réaliste pour répondre à la nature changeante des défis auxquels les pays africains sont confrontés aujourd’hui. Parallèlement, les IFD sectorielles telles que Shelter Afrique Development Bank et d’autres institutions concernées, qui font partie des partenaires fondateurs de l’Alliance des institutions financières multilatérales africaines (AAMFI), créée sous les auspices de l’Union africaine pour soutenir la mise en œuvre de l’Agenda 2063, jouent également un rôle essentiel. Sa création souligne l’engagement de l’Afrique en faveur de l’autosuffisance et du développement économique durable. On pense que l’AAMFI, qui est une alliance d’institutions financières multilatérales africaines (IFMA) détenues et contrôlées par des Africains et dont les membres comprennent également l’Assurance pour le développement du commerce et de l’investissement en Afrique (ATIDI), la Banque africaine d’import-export, le Groupe de la Banque pour le commerce et le développement, la Société financière d’Afrique (Africa Finance Corporation), African Reinsurance Corporation (Africa-Re), ZEP-RE (PTA Reinsurance Company), la Banque de développement de l’Afrique de l’Est (EADB) et le Fonds de solidarité africain (ASF) répondront aux besoins de l’Afrique en matière de financement du développement, défendront les intérêts de l’Afrique sur les questions financières mondiales, développeront des outils financiers innovants et soutiendront des stratégies de financement durable. L’AAMFI est en pole position pour mener les réformes financières au nom du continent. Comme le dit l’adage, si vous voulez aller vite, allez-y seul. Si vous voulez aller loin, allez-y ensemble. Par Muhammad Mustapha Gambo, PhD L’auteur travaille à l’unité « Politique, recherche, partenariats et services consultatifs » de la Shelter Afrique Development Bank et est 2023 Fellow à l’Asia Global Institute.
Facebook marocain, le phénomène « Reviens, pries»
PARSONS-EN. Depuis quelque temps, alors que je surveillais Facebook, j’ai commencé à voir régulièrement des publications d’une campagne de jeunes intitulée « Reviens, pries». Cela amène évidemment à réfléchir et à s’interroger sur les fondements et les objectifs de cette campagne. « Reviens, pries», est-ce un ordre direct ? Ou indirect sous forme de conseil? Ou est-ce un processus de culpabilisation? Quoi qu’il en soit, un ordre ou un conseil, cette campagne n’a aucune autorité ni légitimité car la prière est une question de libre choix du croyant mais c’est aussi un projet totalement spirituel dont l’investissement est totalement personnel et personne ne peut être désignée comme intermédiaireentre le croyant et le Créateur. À la lumière de cette campagne « Reviens, pries », je peux présenter deux scénarios : 1- La prière comme un ensemble de mouvements mécaniques Dans ce contexte, puisqu’il est nécessaire d’accomplir un certain nombre de prières par jour, afin d’en tirer des bénéfices virtuels ou plutôt de se débarrasser de la culpabilité, cette campagne pourrait avoir un sens, car la campagne elle-même est un acte mécanique et ceux qui l’entreprennent espèrent également récolter d’hypothétiques bonnes actions et se débarrasser des sentiments de culpabilité selon leur propre compréhension du hadith : «Celui d’entre vous qui voit un mal, qu’il le change avec sa main, et s’il n’en est pas capable, alors avec sa langue, et s’il n’en est pas capable, alors avec son cœur, et c’est la plus faible chose de sa foi ». Mais ceux qui sont à l’origine de cette campagne ont commis une grave erreur en jugeant les autres et en supposant que les autres manquent leurs prières. Ce qui est encore plus grave, c’est qu’ils considèrent comme « un mal » de ne pas prier selon leur compréhension, comme s’ils prenaient la place du Créateur. 2- La prière comme processus spirituel La prière dans sa forme originale est un projet spirituel dans lequel le croyant travaille et remplit un rendez-vous avec son Créateur avec une telle conviction qu’il n’a pas besoin d’une campagne de sensibilisation genre « Reviens, pries », car il s’agit d’une histoire d’amour entre le croyant et son Seigneur. Malheureusement, ces types de campagnes et d’interventions sont le résultat d’un enseignement erroné de la religion, où la forme est plus importante que le fond. Si, dans l’enseignement de la religion, nous nous concentrions principalement sur les aspects spirituels de tous les principes, comme l’amour et le respect, je n’aurais pas eu l’occasion de voir cette campagne « Reviens, pries » sur les pages Facebook. Docteur Jaouad-MABROUKI Psychiatre, psychanalyste de la société arabe.