Le Niger en médiateur au Tchad
La situation au Tchad préoccupe les pays du G5 Sahel qui conduisent, aux côtés de N’Djamena, la lutte contre les djihadistes. Le Niger mène la médiation. La situation au Tchad préoccupe les pays du G5 Sahel qui conduisent, aux côtés de N’Djamena, la lutte contre les groupes djihadistes. Le Niger, un des membres du G5 Sahel, a démenti lundi (26.04.2021) tout contact entre son président, Mohamed Bazoum, et le chef du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). Le président Bazoum « est sans doute mobilisé pour aider le Tchad mais pour le moment, il n’a pas eu de contact avec le chef rebelle » Mahamat Mahadi Ali, a indiqué Idrissa Waziri, conseiller en communication du président nigérien. Les militaires au pouvoir à N’Djamena depuis la mort du président Idriss Déby Itno ont annoncé dimanche leur refus de négocier avec les rebelles qui ont lancé le 11 avril une offensive sur la capitale… Lire la suite sur DW
Manifestations au Tchad: ce qu’il faut savoir
L’opposition tchadienne manifeste depuis 4H 30 du matin à N’Djamena, la capitale du pays aux sons de sifflets et de concert de casseroles. Les troubles continuent dans la ville où des coups de feu sont tirés et entendus dans plusieurs quartiers où les forces de l’ordre font des patrouilles. Un homme a été tué par balle à Moundou, dans le sud du Tchad, selon plusieurs médias locaux. Les manifestants brûlent des pneus et des drapeaux français. Ils brandissent des pancartes avec les slogans » Oui à un dialogue inclusif », « Non à la monarchisation du pouvoir », « Nous exigeons la dissolution du CMT, « Non au néocolonialisme français », « Macron missionnaire de la Françafrique ». Lire la suite sur BBC
Un nouveau vaccin contre le paludisme efficace à 77%
Un nouveau vaccin contre le paludisme mis au point par des chercheurs de l’Université d’Oxford et des scientifiques du Burkina Faso s’est révélé efficace à 77 % contre la maladie lors des premiers essais – un chiffre bien supérieur à celui de tous les traitements existants. L’étude, publiée dans le Lancet, a porté sur 450 enfants du Burkina Faso et va maintenant faire l’objet d’essais à grande échelle. Trouver un vaccin efficace contre le paludisme est considéré comme l’un des Graals de la recherche médicale. Il pourrait s’agir d’une percée majeure. La maladie tue plus de quatre cent mille personnes par an, dont de nombreux enfants en Afrique subsaharienne. Il n’existe actuellement qu’un seul vaccin, mais il est efficace à moins de 50 %. Lors de la deuxième phase des essais, ce nouveau vaccin a eu un taux d’efficacité de soixante-dix-sept pour cent. Il va maintenant faire l’objet de tests de plus grande envergure, menés dans quatre pays africains. Les près de cinq mille participants seront des enfants de moins de trois ans. Ce nouveau traitement n’a pas encore fait ses preuves. Mais il sera considéré comme un développement incroyablement prometteur au cours d’une année où les vaccins ont prouvé leur importance. Retrouvez cet article sur BBC
Congo-B: arrestation d’un ancien ministre de l’Enseignement de RDC à Brazzaville
Un ancien ministre du gouvernement de la République démocratique du Congo a été arrêté le mardi 20 avril à Brazzaville. Une interpellation à la demande des autorités de son pays qui le soupçonnent de détournement des fonds publics. Willy Bakonga, ministre sortant de l’Enseignement de la RDC, a été débarqué mardi soir 20 avril d’un vol régulier d’Air France en partance pour Paris, à la demande de Kinshasa qui sollicite son extradition, selon des sources aéroportuaires et policières. Il était recherché par le parquet de Kinshasa depuis mi-avril dans le cadre d’une affaire de détournement des fonds. Il serait actuellement détenu dans les locaux de la Centrale d’intelligence et de la documentation, ex-direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Entente mutuelle L’arrestation de Willy Bakonga est intervenue quatre jours seulement après la dernière visite du président Félix Tshisekedi à Brazzaville où il a assisté le 16 avril à l’investiture de son homologue Denis Sassou-Nguesso qui entame un quatrième mandat de cinq ans. Depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir début 2019, il règne un climat d’entente mutuelle entre Brazzaville et Kinshasa. Par le passé, Kinshasa a réclamé en vain l’extradition du général Munéné, un dignitaire du régime Joseph Mobutu (1965-1997) arrêté au Congo-Brazzaville. Loïca Martial
Réseau franc-maçon : les barbouzes, le général congolais miraculé et l’espion assassiné
EXCLUSIF. Selon nos informations, l’enquête sur les agissements de la cellule de tueurs à gages démantelée en région parisienne a mis en évidence un possible lien avec une ténébreuse affaire de tentatives d’assassinats d’un opposant congolais en France. Un dossier à tiroirs où plane également l’exécution d’un ex-agent de la DGSE en Haute-Savoie. C’EST UN NOM glissé au détour d’un procès-verbal et qui ouvre encore un nouveauvolet dans une affaire déjà vertigineuse. Le 6 avril, Sébastien L., le bras armé de l’officine barbouzarde démantelée l’an dernier mêlant policiers des services de renseignement, agents de la DGSE et professionnels de la sécurité privée liés par la franc-maçonnerie, est à nouveau entendu par les juges qui instruisent ce dossier tentaculaire. Ce spécialiste de la sécurité rapprochée de 31 ans avait déjà confessé son implication dans la tentative d’assassinat d’une coach en entreprise, Marie-Hélène Dini, l’été dernier, et l’exécution d’un pilote de course, Laurent Pasquali, fin 2018. Le jeune barbouzard avait également. expliqué avoir « participé à la surveillance d’un Africain qui était situé dans le nord de Paris ». Quatre jours plus tard, il donne, cette fois, une identité : le général Mbaou. Or ce farouche opposant au président congolais Denis SassouNguesso, réfugié en France, a déjà fait l’objet de deux tentatives d’assassinat non résolues. Lire la suite sur Lepariesien.fr
Congo. A Oyo, le régime de Sassou Nguesso sous son plus beau bourg
PELE-MELE. Aéroport international, hôpital ultramoderne… le village de pêcheurs s’est doté des infrastructures les plus modernes dont manque le reste du pays. Le président congolais, réélu le 21 mars avec 88,4% des voix, est de nouveau investi ce vendredi. Il a préparé la cérémonie dans cette vitrine à sa gloire. Des paons. C’est la première chose qu’on voit en pénétrant dans Oyo, gros village de plusieurs milliers d’habitants au milieu du Congo et fief du président congolais Sassou Nguesso. Seuls ou en meute bien ordonnée, ils divaguent dans les rues, les cours, explorent, picorent, entre deux cris perçants. «Ce sont les paons du Président», murmure-t-on. Leur refuge doré est tout près. Au numéro 1 de l’avenue Denis Sassou Nguesso, l’une des trois artères qui s’étirent à l’entrée de ce bourg de pêcheurs. Et tout indique que leur illustre compagnon est sur zone. Des bérets rouges sont postés à l’entrée de la propriété, le moteur d’un blindé ronfle près d’un de ses flancs débouchant sur l’Alima. «Le fleuve du Président», renseigne à son tour un piroguier sur la rive. En réalité, un affluent du fleuve Congo, qui coule entre des massifs de palmiers, bambous et ficus. L’avenue est nette, avec ses poubelles bleues fixées à des lampadaires. Le long des murs d’enceinte des résidences, on lorgne parfois un bout de Californie: villa avec larges baies vitrées et briques de verre, gazon impeccable, arbustes taillés, dépendances blanc immaculé. Mais le contraste est criant à deux pas: case en tôle, manguier, cour en terre… Lire la suite sur Libération.fr
Un ex-ministre de l’Energie inculpé pour corruption au Tchad : mais où va l’argent du pétrole ?
Il y a 17 ans, le Tchad commençait à exporter son pétrole. Mais la Banque mondiale s’était retiré d’un projet de construction d’un oléoduc de 1000 km, faute de transparence. L’ancien ministre tchadien du Pétrole et de l’Energie Djerassem Le Bemadjiel a été inculpé et placé sous mandat de dépôt, le 4 septembre 2020, pour corruption et détournement de fonds publics entre 2013 et 2016, a indiqué, le ministre tchadien de la Justice. Faux contrats de pétrole ! Dans sa plainte, l’Inspection générale d’Etat (IGE) met notamment en cause le ministre pour des « irrégularités » dans la passation de conventions et des facturations en 2013 et 2014 en faveur de deux cabinets d’audit, Alex Stewart International (ASI) et Cameroun Audit Conseil (CAC). Mais certains y voient un règlement de comptes politique, car l’IGE est directement rattachée aux services du chef de l’Etat Idriss Déby Itno, président depuis près de 30 ans. Pour son avocat, l’ancien ministre du Pétrole a été victime d’une « arrestation arbitraire ». Selon Maître Doumra Manace, « c’est le seul ministre tchadien qui a réussi à faire annuler un faux contrat de pétrole », faisant payer à la compagnie chinoise CNPC « plus de 400 millions de dollars américains » en renégociant le contrat. Règlement de comptes ou bouc émissaire ? Ce qui est clair, c’est que le secteur du pétrole au Tchad est loin de l’être, comme le dénonçait en 2008 la Banque mondiale. Mais où va l’argent du pétrole ? A l’époque, le gouvernement s’était engagé à affecter 70% des revenus pétroliers à la réduction de la pauvreté et à un fonds pour les générations futures. A ces conditions, la Banque mondiale avait accepté de financer un oléoduc permettant l’acheminement du pétrole produit dans le sud-est de N’Djamena jusqu’au Golfe de Guinée. Mais en 2008, la Banque a supprimé son aide, reprochant au pouvoir de ne jamais avoir respecté ses engagements. Le Tchad, devenu exportateur net de pétrole en 2003, avec une moyenne de 140 000 barils/jour est un acteur relativement mineur sur le continent africain. Mais l’industrie pétrolière représente tout de même 75% des revenus d’exportation et 37% des recettes budgétaires en 2019. Un peu moins depuis la chute des cours ces dernières années. En 2010, le ministre tchadien de l’Information Hassan Sylla Bakari dressait même un bilan flatteur : « Le pétrole a permis que le Tchad, en quelques années seulement, puisse faire un bond extraordinaire dans l’émergence. Hôpitaux, lycées, forages, châteaux d’eau, tout ce qui a été construit fait la fierté des Tchadiens. C’est un grand bénéfice pour tous ceux qui sont dans ce pays et qui aiment le Tchad. » Pendant ce temps, le PIB par habitant est passé de 220,8 dollars en 2002 à 880 dollars en 2019, ce qui a réduit le fort retard avec le reste de l’Afrique subsaharienne. Mais très vite, l’argent du pétrole n’est plus allé vers le développement mais à l’achat d’armements « pour assurer la sécurité du pays ». Priorité aux dépenses d’armement Selon l’ONG CCFD-Terre solidaire, les dépenses militaires du Tchad ont été multipliées par près de huit de 2004 à 2010 : elles sont ainsi « passées de 45,3 milliards de francs CFA (53 millions d’euros) à 275,7 milliards (420 millions d’euros) ». Durant cette période, mal élu et peu populaire, « le président à vie » était en butte à de nombreux mouvements rebelles. Mais les dépenses militaires ont continué de plus belle face à Boko Haram et aux autres groupes jihadistes de la région. Au Tchad, l’armée est toujours passée avant l’éducation et la santé, et la violence au Sahel n’a rien arrangé. Résultat : aujourd’hui, le pays est toujours en queue de peloton (186e place sur 188) de l’indice de développement humain (IDH) mis en place par l’ONU. L’espoir sucité dans le pays à la fin des années 90, lorsque la compagnie Esso a annoncé qu’elle voulait exploiter le pétrole dans le sud du Tchad, a laissé place à la déception. La malédiction du pétrole a frappé, un mal qui est surtout celui de la mauvaise gouvernance et de la corruption. Au Tchad, le rêve pétrolier n’aura été qu’un mirage. Retrouvez cet article sur FranceTvinfo
Le syndrome du troisième mandat en Afrique : « les nouvelles formes de coups d’Etat »
TRIBUNE. L’inquiétude grandit en Afrique de l’Ouest à l’approche des élections présidentielles d’octobre en Côte d’Ivoire et en Guinée. « La folie du troisième mandat » risque de précipiter toute la région dans le chaos, redoutent les analystes. Alioune Tine est un familier des crises qui ont secoué l’Afrique de l’Ouest, pour y avoir travaillé longtemps comme directeur régional d’Amnesty International. C’est un fervent défenseur des Droits de l’Homme respecté dans toute la région. Alors que le débat sur le syndrome du troisième mandat fait rage en Côte d’Ivoire et en Guinée, où des élections présidentielles sont prévues en octobre, il redoute une violente déflagration aux conséquences incalculables. Les présidents Alassane Ouattara et Alpha Condé « fonctionnent en mode pilotage automatique, sourds et aveugles », obsèrve-t-il dans les colonnes du quotidien sénégalais Vox Populi. Il pointe un risque « de chaos et de somalisation » de la région. Au mois de mars, Alioune Tine avait qualifié d’historique, la décision du président Alassane Ouattara de ne pas briguer un troisième mandat. Il a déchanté, depuis que le chef de l’Etat ivoirien, privé de son dauphin brutalement décédé, s’est remis dans la course sous la pression de ses partisans. Un revirement qui fait des vagues en Côte d’Ivoire. Des manifestations anti-troisième mandat de Ouattara ont déjà fait six morts et une trentaine de blessés. Et l’on craint le pire dans les jours et les semaines à venir. « Une imposture intellectuelle » Pour Alioune Tine, ce troisième mandat, qui suscite tant de tensions et d’inquiétudes en Afrique de l’Ouest, n’a aucune réalité juridique et constitutionnelle. C’est une imposture intellectuelle qui dissimule les nouvelles formes de coup d’Etat constitutionnel et de coup d’Etat électoral. Cela crée instabilités et régressionsAlioune Tine, défenseur des droits de l’hommesur son compte Tuitter Alioune Tine est formel. Pour lui, la limitation de mandats est évoquée en Afrique pour éviter que ça dépasse deux mandats. Le reste relève « d’extrapolations infectes menant à un coup d’Etat constitutionnel », dénonce-t-il. « Les intérêts du clan avant tout » Pourquoi Allassane Ouattara prend-il le risque de mettre le feu au pays ? Pour l’analyste politique ivoirien, Sylvain N’guessan, si le président ivoirien veut se maintenir au pouvoir, c’est en raison de l’échec de la réconciliation nationale et du processus de justice transitionnelle inachevé après la grave crise postélectorale de 2010-2011 qui s’était soldée par plus de 3000 morts. « Les tenants du pouvoir actuel redoutent que si l’opposition arrive aux affaires, ils seront obligés de prendre leurs effets et de partir en exil. Dans ce genre de contexte, tous les moyens sont bons pour conserver le pouvoir », explique Sylvain N’guessan sur l’antenne de la BBC. L’analyste politique ivoirien observe que même les chefs d’Etats africains qui arrivent à imposer leur dauphin pour prendre leur relève ne s’en tirent pas toujours à bon compte. Il cite le cas de l’ancien président angolais, José Edouardo Dos Santos dont le dauphin s’est émancipé rapidemment de son mentor. Résultat : certains membres de sa famille, dont ses propres enfants, ont été traînés devant les tribunaux pour corruption et détournements de fonds publics. D’où la tentation de garder les commandes le plus longtemps possible pour éviter les mauvaises surprises. Mieux vaut s’accrocher quitte à mourir au pouvoir pour préserver, non seulement sa tête, mais aussi les intérêts de la famille et de son clanSylvain N’guessan, analyste politique ivoirienà la BBC Aux quatre coins de l’Afrique, on ne compte plus le nombre de chefs d’Etat qui, au terme de leur deuxième et dernier mandat, manipulent la constitution pour pouvoir rester au pouvoir. C’est le cas du président de Guinée, Alpha Condé, qui est poussé par ses partisans à briguer, lui aussi, « un mandat de trop ». L’intéressé n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature. Mais, après le référendum constitutionnel qu’il a organisé, personne n’en doute plus dans son pays. Ses opposants sont déjà sur le pied de guerre. Des recettes pour un départ en douceur Comment inciter les chefs d’Etat africains à quitter le pouvoir pacifiquement ? Comment aider ceux qui se reprochent beaucoup de choses en matière de gouvernance ? Ceux qui craignent des audits pouvant sortir des cadavres de placards ? L’ancien chef de la diplomatie mauritanienne et ancien haut fonctionnaire de l’ONU, Ahmedou Ould Abdallah, a quelques recettes qu’il a exposées sur le site de Wathi, un Think Tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest. L’ancien diplomate mauritanien propose d’offrir aux anciens chefs d’Etats une amnistie conditionnelle, valide tant qu’ils restent dans leurs pays. Il suggère qu’une pension généreuse leur soit accordée, en même temps que divers avantages pour que leur sécurité matérielle soit durablement assurée. Le tout avec les honneurs protocolaires liés à leur statut d’anciens présidents. Il estime que cette démarche coûterait moins cher que les pillages auxquels ces chefs d’Etats s’adonnent. Mais, comme il le reconnaît lui-même, ses propositions ont reçu une fin de non recevoir de la part des partis d’opposition en Afrique de l’Ouest. Mobiliser la société civile Pour sa part, l’analyste politique ivoirien, Sylvain N’Guessan estime qu’il faut que les sociétés civiles africaines prennent leurs responsabilités pour peser dans le débat lors de la rédaction des constitutions et à l’occasion de leur modification. « Elles doivent expliquer les enjeux de ces réformes aux électeurs et aux populations concernées », pour que ces dernières agissent en connaissance de cause, plaide-t-il. Martin Mateso (France Télévisions)