15e Prix Sharjah pour la recherche critique plastique : Abdallah Cheikh remporte le Premier Prix
Bonne nouvelle pour le livre marocain ! Le critique d’art marocain Abdallah Cheikh s’est adjugé le prix Sharjah pour la recherche critique des arts plastiques (Premier Prix) pour sa recherche «Le monde arabe dans l’orientalisme artistique : dimensions civilisationnelles et esthétiques ». Cette consécration vient à point nommé couronner plusieurs années de recherches académiques et témoigner de son brillant parcours scientifique et critique. Cette distinction, selon Abdallah Cheikh, vise à encourager les chercheurs et les étudiants à explorer de nouvelles voies et à créer des discours qui accompagnent les expériences créatives les plus exceptionnelles, quelle que soit leur origine culturelle ou leur sensibilité artistique. C’est aussi un vibrant hommage à cet éminent homme de lettres quia consacré sa vie depuis plusieurs décennies à l’écriture critique et à l’enseignement supérieur de différentes disciplines, allant de l’histoire de l’art à celle des civilisations, en passant par l’analyse d’images, films documentaires, théories et histoire du design… Il compte à son actif de nombreux ouvrages, notamment « Boujmâa Lakhdar : la magie du signe », « Les voix du Silence » (Tome I), « ChaïbiaTalal…une légende vivante », « La communication et la publicité à l’ère de l’image », « Introduction à l’ingénierie culturelle », « Introduction à la communication institutionnelle », « Hassan Cheikh: mémoire et imaginaire », en plus de ses innombrables contributions à des livres collectifs et des traductions d’ouvrages publiés par l’artiste peintre et écrivaine Loubaba Laalej, ainsi que la coordination de plusieurs autres livres dans divers domaines artistiques. Selon le Secrétariat Général de la 15e édition du prix, organisé par le département des affaires culturelles du ministère de la culture de Sharjah, sur le thème « Le monde arabe dans l’orientalisme artistique», l’Égyptien Atef Saad a également remporté le prix de la recherche critique en arts plastiques en deuxième position pour sa recherche sur «La vision esthétique et plastique chez les artistes orientalistes pour les scènes équestres en Égypte au cours du 13e siècle de l’Hégire / 19 après J.-C. ». Quant à lui, Mohammed Ibrahim Al Qusair, directeur du département des affaires culturelles au département de la Culture et secrétaire général du prix, qui est parrainé par le cheikh Sultan bin Mohammed Al Qasimi, souverain de Sharjah, a déclaré dans un communiqué publié à cette occasion que le prix mettait en lumière les arts plastiques arabes sous tous leurs aspects critiques, « car il a établi une culture critique spécialisée, première du genre dans le monde arabe en matière d’art plastique ». Il a souligné que cette édition du prix a reçu des candidatures des Émirats arabes unis, de l’Égypte, de l’Irak, de la Tunisie, du Maroc, de l’Algérie, du Liban, de la Jordanie, de la Syrie et d’autres pays, ce qui indique la particularité de cette compétition littéraire dans sa présentation artistique et créative à l’échelle du monde arabe.
Rencontre à Casablanca avec l’auteure et traductrice Patrizia d’Antonio
Echange autour de l’ouvrage « Ogni Altro sono io – Alberto Manzi : maestro e scrittore umanista » Le Théâtre Italia de Casablanca a servi récemment de cadre à une rencontre avec l’auteure et traductrice Patrizia d’Antonio autour de son livre intitulé «Ogni Altro sono io» – Alberto Manzi : maestro e scrittore umanista (Tous les autres, c’est moi : Alberto Manzi, professeur et écrivain humaniste). Cette rencontre, riche en enseignements, a eu lieu devant un public jeune dont de nombreux lycéens, à l’occasion de la Semaine de la langue italienne dont le thème cette année est « L’italien et le livre : Le monde entre les lignes ». Alberto Manzi, écrivain humaniste et auteur de plusieurs ouvrages, fut un grand formateur et pédagogue ayant contribué à la lutte contre l’analphabétisme dans l’Italie des années 60, a déclaré l’écrivaine et professeure d’italien devant une salle attentive. Grâce à ses capacités pédagogiques et l’émission télévisée «Non è mai troppo tardi» (il n’est jamais trop tard), qu’il a animée durant près de 10 ans sur la chaîne de télévision RAI, cet humaniste a réussi à alphabétiser des millions d’Italiens, a-t-elle expliqué lors de cette rencontre organisée par le Consulat général d’Italie et la Dante Alighieri de Casablanca. Cette rencontre a permis au jeune public de découvrir un pan de la vie et de l’œuvre de ce grand pédagogue italien au parcours très inspirant, qui s’est illustré dans la lutte contre l’illettrisme permettant ainsi l’alphabétisation du peuple italien à une époque où chaque village, chaque région parlait un dialecte. Selon l’écrivaine, détentrice d’un doctorat européen en langue et civilisation italiennes et qui a connu personnellement Alberto Manzi, ce dernier fut appelé « le Maestro des Italiens». Grâce aux cours révolutionnaires qu’il dispensait, ce pédagogue a changé la vie de nombreux Italiens, ce qui lui a valu de recevoir le prix UNESCO. Il a également formé plusieurs autres personnes dans d’autres pays, notamment en Argentine. Il est à noter que cette rencontre a été marquée par des échanges riches et passionnants avec le public, témoignant de la curiosité des lycéens présents ce soir-là qui ont manifesté leur soif d’apprendre plus sur ce pédagogue. Modérée par Salvatore Pugliese, elle a été enrichie par un accompagnement musical de Francesco Pagnini, qui a apporté une ambiance chaleureuse à l’événement. «Cette rencontre est très intéressante, elle nous a permis d’évoquer un grand auteur de l’époque. J’ai constaté que beaucoup de questions sur des sujets d’actualité ont été abordées lors des échanges avec le public, comme l’enseignement actuel et l’aide apportée par ce pédagogue aux personnes dyslexiques. Quant au livre, je dirais que c’est une œuvre très intéressante », a confié le jeune lycéen Ghali Farhane. Pour Inas, lycéenne, « cette conférence m’a donné une impression très créative, car l’auteure a mis beaucoup d’effort dans l’écriture de ce livre, qui a visiblement nécessité une grande attention. C’était intéressant, et les réflexions sont profondes. Je l’ai ressenti à travers ses paroles, et on voit bien que ce travail est le fruit d’une passion très forte». Pour d’autres lycéens, « c’était vraiment très intéressant et le fait d’interagir avec le public était super ». Qu’est-ce que les jeunes pourraient retenir de cette soirée? A cette question, Patrizia d’Antonio répond : « J’aimerais qu’ils retiennent Alberto Manzi comme un exemple, un homme qui s’est engagé dans sa vie et a eu le courage de défier, parfois, les institutions. Il a été perçu par certaines d’entre elles comme un révolté et a même été renvoyé ». L’auteure, qui vit et enseigne à Casablanca, rappelle qu’« il a été un exemple d’engagement, agissant d’une façon cohérente avec ses valeurs, que ce soit dans la vie professionnelle ou ses choix de carrière. Chaque été, il partait comme bénévole en Amérique latine, risquant sa vie, emprisonné et même torturé pour être aux côtés de personnes à l’autre bout du monde. C’est un exemple dont les jeunes peuvent s’inspirer, pour comprendre qu’eux aussi sont importants». Certes, « tout le monde ne peut pas faire exactement la même chose, mais ils peuvent y réfléchir. D’ailleurs, certaines questions posées lors de cette soirée montrent qu’ils ont été sensibles à ces idées », a-t-elle conclu. Alain Bouithy
LU POUR VOUS: “Mon mari de nuit” d’Ernestine Mbakou
LIVRES. L’ennemi n’est pas toujours celui qu’on croit, Clarisse l’apprend à ses dépens. Victime de couches de nuit répétitives, elle ne sait plus vers qui se tourner. Son beau-père est bizarre et ne cesse d’utiliser des expressions qui la laissent songeuse. La jeune femme voit son monde s’écrouler lorsque son médecin lui annonce que ce n’est pas un bébé qu’elle porte dans l’utérus mais, un seau d’eau. Ce n’est pas possible. Pour son père, c’est l’œuvre du diable et seule une intervention divine peut tout remettre en ordre. Clarisse est perturbée psychologiquement et ne sait plus à qui faire confiance pour sortir de cette situation hors du commun. Je vous invite à une promenade intellectuelle à travers quelques extraits de ce livre de 124 pages publié le 28 msi 2024 aux éditions MEN: “Tout commença lorsque mon beau-père vint chez nous pour un week-end. Notre porte lui était toujours largement ouverte. Je lui parlais comme à ce père que je n’avais jamais eu et que j’aurais voulu avoir. Il était toujours à l’écoute et m’appelait sa femme. La première nuit qu’il passa chez nous, je sentis que quelque chose n’allait pas. C’était bien la première fois. Réveillée en sursaut au cours de la nuit, je pouvais décrire dans les moindres détails ce que je venais de vivre. Un homme dont le visage était caché avait atterri à mes côtés. Sans savoir comment, je l’avais vu introduire ses doigts dans ma culotte et fouiller dans mon intimité. Je voulais lui demander de partir, mais je n’avais pas assez de force. Ensuite, il avait enlevé ma culotte et je l’avais vu se dresser au-dessus de moi. Sans comprendre comment, il était déjà en moi. Je m’étais mise à hurler. Cette scène m’avait paru tellement vraie. « Y a-t-il un souci ? » m’avait demandé mon époux, à mes côtés. « Non, rien chéri, un mauvais rêve. » Je me recouchai, priant de ne plus faire ce rêve. Le lendemain, à table, mon beau-père me demanda comment j’avais passé la nuit. — Très bien, père ! Et toi aussi, j’espère. Il me sourit. — Oui, ma femme. Le reste du week-end se passa sans souci, et mon beau-père retourna chez lui. Je commençai à parler d’un bébé à Carlos. « Il est temps d’avoir notre bébé, Carlos. » Il était heureux. Il ne voulait pas me brusquer. J’étais contente. Nous mîmes tout en œuvre pour avoir un bébé, mais rien ne se passa comme prévu. Les rêves érotiques s’étaient multipliés. Je me dis qu’ils étaient dus au stress que je ne cessais d’accumuler à cause de mon incapacité à tomber enceinte. Mais ils étaient de plus en plus réels. J’en parlai enfin à Carlos, qui fut surpris. — Les rêves érotiques ? Pourquoi fais-tu des rêves érotiques ? Comme si j’avais une réponse à sa question… Les choses ne changèrent pas. Je n’avais toujours pas de bébé. Les mois passaient, et avec eux, mon anxiété grandissait. J’étais de plus en plus épuisée à mon réveil. Je n’arrivais même plus à bien marcher. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. À l’hôpital, une batterie d’examens avait été faite sans rien trouver d’anormal. J’étais inquiète, mais les gynécologues étaient confiants. Ils disaient que je devais me détendre et que les choses allaient venir seules, que j’étais encore bien jeune. Mon beau-père était le seul à m’écouter réellement. Il prit à cœur mon problème. Il me serra dans ses bras pour me rassurer que j’aurais bientôt un bébé. Une année s’était écoulée, puis une deuxième sans bonne nouvelle. Je commençais à me dire que j’étais stérile. J’aurais sombré si je n’avais eu à mes côtés mon mari et son père, qui ne cessaient de m’encourager. J’avais une famille en or. Les rêves avaient disparu durant quelques semaines pour revenir de plus belle. Je m’en ouvris à ma meilleure amie. Elle me rassura que ce n’était qu’un rêve et que tout le monde pouvait en faire. Elle dit que le subconscient pouvait faire remonter en surface nos envies et désirs refoulés, non comblés. J’avais une vie sexuelle épanouissante. Il n’y avait aucune raison pour que mon subconscient puisse me faire vivre des choses que je vivais déjà dans le réel avec mon mari. Mais je gardai mon calme. Un matin, je me levai et sentis quelque chose entre mes cuisses. C’était un liquide blanchâtre, collant et épais, en grande quantité. J’avais hurlé. Carlos était venu me trouver dans la chambre. — Que se passe-t-il ? — Regarde chéri, regarde. C’est quoi ça…? Je lui montrais ma culotte pleine de ce liquide. Il me dit après avoir regardé. — Les pertes blanches peut-être… ? Je secouai la tête. — Non, ce n’est pas ça ! J’aurais su si c’était les pertes blanches. Mon mari me dit que j’avais peut-être attrapé une infection. Mais où ? Comment et avec qui ? Je me rendis à l’hôpital pour me rassurer. Le médecin me dit à la fin de ma visite : « Je vais vous mettre sous antibiotique. » Il n’avait pas pu déterminer l’origine de ce liquide ! Tout revint presque à la normale. Depuis mon mariage, j’avais eu peu de contact avec ma mère. Je lui en voulais toujours. Elle m’avait pourtant rassurée que mon père avait changé. « Il a cru en Dieu, Clarisse. Il a donné sa vie au Seigneur. Il est devenu bon. » J’avais éclaté de rire. « Ces gens ne changent jamais, maman. Et cesse de parler de Dieu comme de quelqu’un qui fait des miracles. J’espère pour toi qu’il ne te tuera pas avec les coups. » Ma mère cessa de me parler de mon père. J’avais besoin d’elle dans cette période difficile que je traversais. La dernière fois que je l’avais vue, je lui avais dit que tout allait bien pour moi. Je n’avais pas osé lui confier que je vivais avec un homme dans mes rêves depuis deux ans. Personne, pas même mon mari, ne pouvait deviner ce que je vivais intérieurement. Je souriais, mais à l’intérieur, je me mourais. Je
L’UNESCO désigne Rabat comme Capitale mondiale du livre 2026
Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, annonce la désignation de Rabat (Maroc) comme Capitale mondiale du livre 2026, sur la recommandation du Comité consultatif de la Capitale mondiale du livre. « Après Rio de Janeiro en 2025, je suis heureuse d’annoncer la désignation de Rabat comme Capitale mondiale du livre 2026. Rabat est un important carrefour culturel où le livre contribue à la transmission des savoirs et des arts dans toute leur diversité. L’industrie locale du livre, en plein essor, joue aussi un rôle crucial dans l’amélioration de l’éducation », salue la Directrice générale de l’UNESCO. Avec 54 maisons d’édition, le 3e plus grand salon international du livre et de l’édition en Afrique et un nombre croissant de librairies, l’industrie du livre n’est pas seulement un élément vital de l’économie créative de la ville, mais aussi un puissant moteur de la démocratisation du savoir. L’UNESCO et le Comité consultatif de la Capitale mondiale du livre ont reconnu Rabat pour son engagement clair en faveur du développement de la littérature, de l’autonomisation des femmes et des jeunes par la lecture et de la lutte contre l’analphabétisme, en particulier dans les communautés les moins favorisées. En tant que Capitale mondiale du livre pour 2026, Rabat conduira une série d’actions pour donner accès au livre et soutenir l’industrie locale de l’édition. Elle lancera aussi une initiative majeure pour renforcer l’accès de tous ses citoyens à l’alphabétisation. Ces actions contribueront à une croissance économique durable et aux avancées sociales de la ville. L’année de célébration débutera le 23 avril 2026, à l’occasion de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. À propos des capitales mondiales du livre Les villes désignées comme capitale mondiale du livre de l’UNESCO s’engagent à promouvoir le livre et la lecture pour tous les âges et tous les groupes, à l’intérieur et au-delà des frontières nationales, et à organiser un programme d’activités pour l’année. Vingt-sixième ville à porter ce titre depuis 2001, Rabat succède à Madrid (2001), Alexandrie (2002), New Delhi (2003), Anvers (2004), Montréal (2005), Turin (2006), Bogota (2007), Amsterdam (2008), Beyrouth (2009), Ljubljana (2010), Buenos Aires (2011), Erevan (2012), Bangkok (2013), Port Harcourt (2014), Incheon (2015), Wroclaw (2016), Conakry (2017), Athènes (2018), Sharjah, (2019), Kuala Lumpur (2020), Tbilissi (2021), Guadalajara (2022), Accra (2023), Strasbourg (2024) et Rio de Janeiro (2025). Le Comité consultatif de la Capitale mondiale du livre de l’UNESCO est composé de représentants de la Fédération européenne et internationale des libraires (EIBF), du Forum international des auteurs (IAF), de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques (IFLA), de l’Association internationale des éditeurs (UIE) et de l’UNESCO.
Congo-Littérature. Les rideaux de la Rentrée Littéraire du Congo (RELICO) tombent sur Juste Désiré Mondélé, Louis Bakabadio et Nicole Mballa
La septième édition de la Rentrée Littéraire du Congo (RELICO 024), organisée par le Pen centre Congo Brazzaville, s’est close le 21 septembre 2024 à la librairie Les Manguiers du journal Les Dépêches de Brazzaville par la remise du Grand prix Jean Malonga aux lauréats Juste Désiré Mondélé, Louis Bakabadio et Nicole Mballa. Cette édition a eu lieu sur le thème, « Ouvrir un livre, le lire est un droit ». Il sied de signaler que les trois récipiendaires sont des écrivains. Le premier, Juste Désiré Mondélé, est membre du gouvernement, le second, est conseiller spécial du Chef de l’Etat et la dernière est agent d’une société privée à Pointe-Noire. Cette édition était sous la houlette du président de l’Union Nationale des Ecrivains et Artistes Congolais (UNEAC), l’écrivain Henri Djombo qui a salué cette initiative du Pen Centre de Brazzaville et de son président, Florent Sogni Zaou. Cette septième édition a connu la participation de deux écrivains de la ville océane, Hugues Eta et Nicole Mballa et d’un de la République démocratique du Congo en la personne de Martin Pape. Le récipiendaire Juste Désiré Mondélé est auteur de titres comme « Evolutions et mutations de l’Etat en République du Congo » sorti des ateliers de l’Harmattan en 2021 et « Enjeux et perspectives : diversification économique au Congo-Brazzaville » publié par les éditions Picolec. Le second récipiendaire n’est autre que l’universitaire Louis Bakabadio, économiste et auteur de plusieurs ouvrages dont « Le grand remplacement. Le nouveau paradigme de l’émergence économique en Afrique » paru en 2017 et « Leçons d’économie politique dans la poésie parabolique Kongo » géré par les éditions l’Harmattan en 2003. Madame Nicole Mballa est quant à elle, auteure d’un recueil de poèmes, « L’étoile est ma demeure » en 2020 et d’un roman, « Les calebasses brisées » en 2016 sans oublier. Son second roman est, « Le silence des infortunes » sorti des éditions Les lettres mouchetées en juillet 2024 à Paris en France. Quatre écrivains ont animé chacune des sept tables rondes qui ont connu une ambiance particulière, soit un total de plus de 25 écrivains. Cette édition s’est ouverte par l’artiste Fortuné Batéza qui a tenu en haleine toute la salle par une liste d’écrivains congolais présents ou non dans la salle. Il y a été également noté la présence de l’animateur des éditions Hémar, le professeur Mukala Kadima Nzuji. Cette foule était aussi constituée des élèves des niveaux Seconde, Première et Terminale de l’école Emmanuel située au quartier Moukondo de Brazzaville. Les élèves de Terminale en ont profité pour rencontrer l’auteur du roman, Sarah, ma belle cousine, qui vient d’entrer dans les programmes scolaires. Les tables rondes ont été animées par les écrivains Pérez Etienne Epagna, Eugenie Opou, Octave Mouandza et Jean Rodrigue Ngakosso, sous la modération de Willy Gom ; de Rosin Loemba, Malachie Ngouloubi et Moïse Bobongo sous l’œil de Rémy Mongo-Etsion pour la première journée. La deuxième et la troisième ont reçu Martin Pape de la RDC, Florent Sogni Zaou, Daniel Isaac Itoua et Ken Phinéas sous le contrôle du représentant de Léwalet Mandah ; de Chardin Nkala, de Hugues Etat, de Willy Gom et Emile Gankama dirigés par Rosin Loemba. La dernière de la journée qui a été gérée par Fidèle Biakoro a connu la participation d’Henri Djombo, la jeune Candide Yoka et Ferréol Gassackys. La dernière table ronde a reçu les écrivains Juste Désiré Mondélé, Nicole Mballa et Télémine Kiongo sous la coordination de Guli Tsoumou Gavoka. Il y a été également présenté, une fois encore, « Le manguier, le fleuve et la souris » de Denis Sassou-N’guesso par Grégoire Lefouoba et Valère Mabiala-Mapa qui y ont tenu le public en haleine. La huitième édition est programmée pour septembre 2025, selon le président du Pen et responsable de la Rentrée Littéraire du Congo (RELICO). Prodeo Baptiste
CONGO-LITTERATURE. La septième édition de la Rentrée Littéraire du Congo pour les 19, 20 et 21 septembre 2024
La septième édition de la Rentrée Littéraire du Congo (RELICO 2024) se tient du 19 au 21 septembre 2024 à Brazzaville sur le thème « Ouvrir un livre, le lire est un droit ». Plus d’une vingtaine d’écrivains prennent part à cet événement littéraire qui rassemblera des écrivains de Brazzaville, de la capitale économique, Pointe-Noire et de Kinshasa (République démocratique du Congo). Certains écrivains viennent avec leur première publication à cette fête littéraire et espère bien se tenir devant les spectateurs. Ils auront de ce fait l’occasion de se faire connaitre et de faire connaitre leurs ouvrages. La première journée prévue pour le lancement sera placée sous la responsabilité de l’écrivain et ancien ministre d’Etat, Henri Djombo, en présence du président du Pen Centre Congo Brazzaville et responsable de la RELICO, Florent Sogni Zaou. Le programme de travail des trois jours prévoit, pour le premier, la rencontre avec le public, du journaliste Etienne Perez Epagna, de Marie Eugenie Opou et d’Octave Mouanda qui seront sous la modération de l’écrivain Willy Gom avant de passer à la seconde que modérera l’artiste et écrivain Rémy Mongo Etsion avec Rosin Loemba, Mildred Moukenga et Malachie Cyrille Ngouloubi comme écrivains. Elle sera placée sur le thème : « La littérature : une amie et une confidente ». La seconde journée se déroulera sur le thème : « Voyage avec la littérature ». Trois tables-rondes auront lieu. La première sera patronnée par l’écrivain Lewa-Let Mandah de Pointe-Noire, qui aura autour de lui les brazzavillois Jean Rodrigue Ngakosso, Florent Sogni Zaou, Itoua-Itoua et le congolais de RDC Martin Pape. Cette journée recevra aussi le modérateur Rosin Loemba qui posera ses questions à Chardin Nkala, Hugues Eta de la ville économique, Willy Gom et Emile Gankama avant de céder la place à Fidèle Biakoro qui gèrera Henri Djombo, Candide Yoka et Ferréol Gassackys. Au cours de ces deux journées, le médiateur culturel des jeunes, Ken Phinéas animera pendant une dizaine de minutes une activité dénommée : « Littérature congolaise et médiation culturelle des jeunes ». « La littérature, le savoir » est le thème de la troisième journée qui traitera du livre du Président de la république, Denis Sassou Nguesso, « le Manguier, le fleuve et la souris ». Quatre techniciens du livre, à savoir, Grégoire Lefouoba, Chardin Nkala, Moukouami Mouendo et Mabiala Mapa, débattront de ce titre. La dernière table-ronde rassemblera le ministre Juste Désiré Mondélé, Nicole Mballa et Télémine Kiongo avant la remise du grand prix Jean Malonga par le doyen Henri Djombo, le PDG Mahmoudi et le président de la Rentrée Littéraire du Congo. Baptiste Prodeo
Congo/Lille -Grand Palais. Autour de l’oeuvre littéraire de Prince Malela-Soba
Ecrivain congolais, à la belle et féconde plume, Prince Malela-Soba est auteur de plusieurs ouvrages. « Nous étions jeunes et ambitieux », son premier livre, publié en 2021, lui ouvre le chemin difficile et personnel de l’écriture. S’en sont suivis, « De Brazzaville à Mbandza -Ngungu-Dans l’enfer de la guerre du Pool ». Puis, « Scène de ménage à Brazzaville » et « Orphée et Dorothée « , une romance à la congolaise, en mémoire des disparus du Stade d’Ornano de Brazzaville, en 2023. La même année, « Au nom du père » dans lequel Prince Malela-Soba évoque la mémoire de son père, M. Maurice Claude Maléla-Soba, éminente personnalité congolaise qui s’en est allée, le 18 novembre 2020, à Brazzaville. Une production où Prince Malela-Soba raconte, par ailleurs, le brillant parcours professionnel de son père qui a exercé, entre autres charges, la fonction d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Congo en RCA et Préfet dans le Département des Plateaux. Un Maurice Claude Malela-Soba dont Prince Maléla-Soba, dans la construction de sa vie, a tiré tant de choses. Tels l’intelligence active, la soif du savoir, l’ouverture d’esprit, l’attachement aux valeurs de la République et aux thèses humanistes. Maurice Claude Maléla-Soba, militant politique de gauche, dès sa jeunesse, sur les bancs du Lycée, se distinguait déjà par des idées de progrès, étayant l’espoir de profonde amélioration des conditions d’existence des Congolais par des théories anti-impérialistes qu’il débitait, sans complexe, devant ses collègues élèves, à la suspension des cours. Passée l’enfance, la jeunesse se poursuivant, Prince Malela-Soba s’est installé en France où il réside, depuis 2001, à Lille, dans les Hauts de France. Il y a suivi des Etudes supérieures de Lettres, avant de se lancer, dans le domaine de l’événementiel. Une discipline ardue, très prenante, qui accaparait, de longues journées, Prince Malela-Soba en ce qu’elle consistait à concevoir et promouvoir des évènements, tels les conférences, des concerts, des soirées festives. Heureusement pour Prince Malela Soba, cette filière, en dépit de sa complexité, était pleine d’atouts et de potentialités pour l’homme de culture qu’il est. Elle lui a permis d’être primé, depuis 2019, comme Président de l’Association « Les Congolais de Lille ». Association qui s’emploie à promouvoir la » communauté congolaise de Lille et entreprend des actions de valorisation du Congo et des Congolais, par des remise de Prix, des conférences, dans l’agglomération lilloise et hors de son périmètre. Des ouvrages de Prince Malela-Soba, prédominent des caractéristiques des faits qui trouvent leur source dans la société congolaise qui l’a vu grandir. Et Prince Malela-Soba s’inspire de ces faits pour en tirer des enseignements. En clair, Prince Malela-Soba s’adresse à cette société pour tirer le meilleur d’elle et l’appeler à se détacher de la tentation du mal qui l’environne. Il interpelle les consciences congolaises sur l’absurdité de la guerre du 5 juin 1997 qu’a connue le Congo et a fait de milliers de victimes. Rappelle la valeur inestimable de la paix, le devoir qu’ont les hommes de toujours tout tenter pour préserver la paix. La culture Afro y a sa place. Prince Malela Soba lui rend hommage ainsi qu’à ceux et celles qui travaillent à sa promotion, aux fins de la transmettre de génération en génération. Tout ceci, mis bout à bout, Prince Malela-Soba est un écrivain mystère. Un écrivain à double faces. Il raconte, d’une part, ce qu’il a vécu. De l’autre, ce qu’il n’a pas vécu, mais que la société lui apprend. C’est là son mystère. Et c’est là que réside son avenir littéraire, riche de promesses. Lille-Grand Palais 25 août 2024 Ouabari Mariotti
Congo/Culture : Yeux d’escargot de l’écrivain Daniel Isaac Itoua reçoit le Grand prix international Johannh Brand 2024
LIVRES. Le poète et anthropologue congolais, Daniel Isaac Itoua, a reçu le Grand prix international Johannh Brand 2024 pour son œuvre littéraire « Yeux d’escargot, Bruissements de la forêt de Tsakosso » décerné par le Réseau d’associations winners (RAW). Avec cette nouvelle distinction, Daniel Isaac Itoua se réjouit et se félicite du fait que ses œuvres sont maintenant accessibles et adhèrent l’assentiment des lecteurs. « Je me rends compte que les gens commencent à me lire ». A travers cet ouvrage, Daniel Isaac Itoua, amoureux de la nature et attaché à sa forêt de Tsakosso renvoie à son biotope naturel. Il invite les lectrices et lecteurs à aimer la nature, non seulement parce que les animaux sont d’une symbolique importante, mais aussi parce que l’Homme, selon lui, est lié à son environnement. « Dans Yeux d’escargot, Bruissements de la forêt de Tsakosso, j’ai fait de la poésie…Mes poèmes sont des poèmes anthropologiques, rien à voir avoir le style universitaire, pour donner ce que nous pensons de la pensée africaine ». a déclaré Daniel Isaac Itoua. Par ailleurs, il a lancé un appel pour une nouvelle perception des œuvres littéraires en valorisant nos propres cultures : « Nous devons changer ce que nous avons comme logiciel. Le logiciel des universités, il faut le casser. Donc nous devons apporter les méthodes africaines dans le nouveau message », a clamé l’auteur. « La poésie que j’ai écrite, c’est la poésie de l’Afrique », a conclu Daniel Isaac Itoua. « Yeux d’escargot, Bruissements de la forêt de Tsakosso » est une œuvre littéraire polyphonique et novatrice. Véritable cocktail mêlant poèmes, chants, proverbes et maximes. Il contribue au renouveau scripturaire. Révélation d’un désir de création et d’objectivation, ce livre est un humanisme littéraire et culturel. Cet ouvrage dénonce du népotisme, de l’ethnocentrisme, du chauvinisme, la contribution à mettre à mal les violences de l’histoire comme l’autocratie, la dictature, l’oppression, la stigmatisation des dérives d’un dépérissement démocratique à l’heure de l’internet… Quid sur Daniel Isaac Itoua Natif de la République du Congo, Daniel Isaac Itoua est un écrivain disposant d’une œuvre qui s’imprègne des traditions mbôsi et gangulu. Il est connu comme poète et anthropologue. Il est l’auteur des œuvres comme : instruments de musique traditionnelle des Mbôsi du Congo, secrets et applications (L’Harmattan, 2014), Et si le Kiebe-Kiebe vous était conté ? Tradition initiatique du Congo-Brazzaville (L’Harmattan, 2018) ; Chants de l’horloge du temps humain (La Doxa, 2017) et Du cœur de l’arbre (Edilivre, 2020). Wilfrid Lawilla. D.