Les Diables Rouges de la République du Congo venaient de crucifier les Etalons du Burkina Faso en marquant leur second but de la victoire qui les envoie en quart de finale mais l’arbitre de ce match, M. Joseph Lamptey qui avait sifflé la fin de ce derby ne savait pas qu’il venait de siffler pour le début d’un autre match plus désordonné et plus dramatique à Brazzaville.
A Poto-Poto, deux camps ont tracé comme ligne de démarcation de leur territoire respectif, l’avenue de la paix que l’un ou l’autre ne doit traverser. Ils se seraient promené armés de machettes de par et d’autre de cette avenue riche en histoire.
Certains de ces fanatiques de tous les quartiers ont, dans leur état de débordement, dépouillé des citoyens de leurs téléphones, défoncé des magasins d’où ils ont emporté des appareils électroniques et autres objets de valeur. Des jeunes femmes se sont débarrassées de leurs vêtements et promenées nues dans les rues et avenues de la ville capitale.
Une population apeurée
La peur suscitée par les déclarations des hommes politiques a cédé la place à celle générée par les fanatiques des Diables Rouges. La fin d’un match fait désormais peur aux citoyens de la ville. Les pillages subis et les actes de barbarie à la fin du match entre les Diables Rouges contre la Guinée Equatoriale, le 17 janvier 2015, plongent tout le monde dans cette peur de se retrouver dans la rue à la fin d’un match. Ce match qui s’est soldé par un score de parité n’a pas eu besoin de cette violence pour exprimer leur satisfaction.
Le 21 janvier 2015, quelques heures avant le match entre le Gabon et le Congo, les congolais étaient rentrés presque de manière précipitée chez eux pour ne pas à subir ces désagréments. Des consignes avaient été données aux commerçants de fermer les portes de leurs boutiques. Les stations d’essence aussi avaient fermé leurs pompes. Les rues et avenues s’étaient pratiquement vidées de leurs citoyens. Tout le monde voulait rentrer et attendre le match dans sa maison, au milieu des siens.
Ce comportement est vraiment étrange lorsqu’on sait que lorsqu’on est content, on ri, on danse, on chante, on mange, on souri et ouvre les bras pour recevoir tout le monde. Le questionnement actuel est de savoir à quelle sauce le pays sera mangé dès que surviendra la défaite si déjà la victoire ou le nul donnent lieu à des égarements.
La présence de la force publique
Ce qui été noté au quartier Moukondo, à Poto-Poto, à Moungali et partout, ce sont ces jeunes se permettant de braver les agents de la police. Ils huent sur eux et chantent comme si ces agents de l’ordre ne représentaient rien pour eux.
Quelques heures après la fin du match et le déclenchement de ce comportement déplorable, deux autobus pleins de policiers ont quitté un camp de la police pour aller à la rescousse d’autres policiers en difficulté quelque part.