
En ce moment, Samuel Eto’o Fils est sous les feux des critiques : double passeport, affaire Marc Brys, contrat avec 1XBet, accusations de matchs truqués… Tout semble bon pour l’attaquer. Loin est le temps où l’élection de l’ancien double Ballon d’Or africain à la tête de la FECAFOOT symbolisait un espoir pour le football africain. Mais cette perspective effraie les dirigeants traditionnels du football africain.
Ce dimanche, le président de la FECAFOOT était à Ngambe, dans la région du Littoral au Cameroun, pour inaugurer le 6ᵉ Festi Foot. À cette occasion, Samuel Eto’o a pris sous son aile un enfant pour lui offrir une place dans un centre de formation et payer sa scolarité. Malgré les polémiques, son amour pour le Cameroun et son football reste incontestable.
Malgré la chasse à l’homme dont il est la cible, la détermination de Samuel Eto’o, issu du quartier New Bell à Douala, est rare. Lors de notre première rencontre, il m’a invité à découvrir son pays au lieu de parler de lui-même. C’est le véritable Samuel, partagé entre les pro et anti-Eto’o.
Depuis son retour au Cameroun, Eto’o est constamment entouré de polémiques. Sa querelle avec le Ministre des Sports sur la nomination de Marc Brys, suivie de tensions supplémentaires, en est un exemple. Son double passeport suscite des débats dans un pays où la double nationalité est interdite. Sa comparution devant le jury disciplinaire de la CAF a aussi alimenté les spéculations sur son avenir.
Samuel Eto’o a toujours divisé. Son franc-parler et son caractère passionné ne laissent personne indifférent. En Europe, il amuse ; en Afrique, il inspire. Son élection à la FECAFOOT a éveillé l’espoir d’un « football aux footballeurs », avec des dirigeants compréhensifs et dévoués au sport. Mais cet espoir effraie les dirigeants traditionnels, habitués aux élections fermées.
Samuel Eto’o a même déclaré qu’il ne visait pas la présidence du Cameroun, un geste vu avec méfiance depuis l’élection de George Weah au Liberia. Les stars africaines de retour chez elles sont souvent suspectées d’ambitions politiques. La victoire d’Eto’o à la FECAFOOT, en tant que fils de Douala ayant conquis le monde, a généré curiosité et attentes, mais aussi peur et attaques.
Des accusations de possession de passeport espagnol, en dépit de nombreux dirigeants dans le même cas, et des soupçons de matchs truqués et de contrat non éthique avec 1XBet ont visé Eto’o. Bien que disculpé de truquages, il a été condamné à une amende de 200 000 dollars pour « violations graves des principes éthiques » par la CAF. Cette sanction vise probablement à freiner ses ambitions continentales et mondiales.
Malgré tout, Samuel Eto’o reste combatif, prêt pour les prochaines élections de la CAF en mars 2025, face à un Gianni Infantino soucieux de conserver le contrôle sur la CAF et ses 54 voix.
Ya Willy.