Les services du FMI sont parvenus à un accord avec les autorités camerounaises en ce qui concerne les mesures qui pourraient favoriser l’approbation de la troisième revue par le conseil d’administration, a annoncé le Fonds monétaire international (FMI).
Dans un communiqué, publié au terme de la visite que venait d’effectuer une de ses équipes, du 5 au 13 novembre 2018, à Yaoundé, l’institution internationale a noté que «les autorités sont en train de prendre des mesures vigoureuses pour atteindre les objectifs quantitatifs fixés dans le programme pour fin décembre 2018 en accroissant les recettes, en établissant de nouvelles priorités pour les investissements financés sur ressources intérieures et en maîtrisant les dépenses courantes ».
Selon l’équipe conduite par Corinne Deléchat, « la croissance économique globale devrait atteindre 3,8 % en 2018, contre 3,5 % en 2017. Cette légère reprise de la croissance provient principalement des activités de construction liées à des projets publics d’infrastructures et à la Coupe d’Afrique des nations de 2019 », a-t-elle expliqué.
Dans une déclaration rendue publique récemment, cette dernière a assuré que les perspectives à moyen terme du pays restent favorables, soulignant que la croissance devrait s’affermir progressivement pour passer à 4,4 % en 2019.
Elle a toutefois prévenu que « ces perspectives sont exposées à des risques considérables, liés à la montée de l’incertitude à l’échelle mondiale, à un ajustement insuffisant au niveau régional et à l’insécurité persistante dans les régions anglophones ».
En ce qui concerne le budget à fin septembre 2018, le FMI a estimé que son exécution a été globalement conforme aux prévisions du programme quand bien même les recettes non pétrolières ont été légèrement inférieures aux projections et les réformes structurelles ont progressé de manière satisfaisante.
« Les autorités ont défini des mesures du côté des recettes et des dépenses pour veiller à ce que l’objectif de déficit budgétaire global fixé pour la fin de 2018 soit atteint », a relevé Corinne Deléchat assurant qu’elles se sont engagées à renforcer la mobilisation des recettes non pétrolières et à établir de nouvelles priorités pour les investissements publics financés sur ressources intérieures et à resserrer le contrôle des dépenses courantes, tout en protégeant les secteurs sociaux.
Visiblement satisfaite de son séjour à Yaoundé, la mission a constaté que les autorités camerounaises « s’efforcent de préserver la viabilité de la dette publique, notamment en limitant les emprunts non concessionnels » et qu’elles « sont déterminées à adopter, dans les jours à venir, un plan pour valider et réduire les soldes non-décaissés sur emprunts extérieurs non-performants ».
N’empêche, Corinne Deléchat estime qu’elles devraient poursuivre les réformes structurelles visant à renforcer la gestion des finances publiques et à s’attaquer aux principaux obstacles à un accroissement de la contribution du secteur privé à la croissance.
Selon elle, « il s’agira de mettre en œuvre les nouvelles mesures fiscales qui sont incluses dans le projet de loi de finances 2019, d’accélérer l’exécution du programme de réformes relatives à la gestion des dépenses, ainsi que d’améliorer le climat des affaires, la gouvernance et l’inclusion financière ».
Martin Kam