Banque mondiale: réduction du volume de gaz torchés dans le monde en 2017

Malgré une hausse globale de 0,5 % de la production d’or noir, la banque mondiale a annoncé que des nouvelles données recueillies par satellite tendent à montrer que le brûlage à la torche des gaz sur les sites de production pétrolière a significativement reculé en 2017.

Cette baisse de pratiquement 5 % du volume des gaz torchés inverse une tendance ascendante amorcée en 2010, a-t-elle souligné.

Selon ces dernières données recueillies par satellite et dévoilées récemment, quelque 141 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été torchés en 2017, contre quasiment 148 milliards de mètres cubes en 2016.

Sur son site internet, la BM indique que la baisse a été la plus marquée en Russie, considéré comme le premier pays au monde à pratiquer cette technique. La tendance aurait aussi fortement baissé au Venezuela et au Mexique au cours de cette même année, alors qu’elle serait nettement en hausse en Iran et en Libye.

« Les dernières données sur les gaz torchés sont encourageantes, mais il faudra attendre encore quelques années pour voir si ce recul marque ou non un tournant décisif », s’est réjoui Riccardo Puliti, directeur principal du pôle Énergie et industries extractives de la Banque mondiale, soulignant que l’arrêt du torchage de routine est l’un des axes fondamentaux de notre plan d’action pour atténuer le changement climatique.

Soulignons que ces données sont publiées par le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) (a), un organisme administré par la Banque mondiale et rassemblant des États, des compagnies pétrolières et des institutions internationales dans l’objectif de faire reculer le torchage du gaz.

Signalons également que la NOAA, l’agence américaine en charge de l’étude de l’océan et de l’atmosphère, et le GGFR sont à l’origine des estimations établies en coopération avec l’université du Colorado sur la base d’observations recueillies par des capteurs de dernière génération équipant un satellite lancé en 2012.

En plus de constituer un gaspillage incroyable de ressources énergétiques, cette pratique est responsable du rejet dans l’atmosphère de plus de 350 millions de tonnes de CO2 chaque année. Lesquels rejets contiennent du méthane brûlé en partie uniquement et du charbon noir, connu pour être particulièrement nocifs.

Pour rappel, c’est en 2015 que le secrétaire général des Nations Unies d’alors, Ban Ki-moon, le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et 25 pionniers ont lancé l’initiative « Zero Routine Flaring by 2030 ».

L’objectif était de bannir cette pratique lors de l’exploitation de nouveaux champs pétroliers et de trouver au plus vite, et au plus tard en 2030, des solutions pour les sites déjà exploités, a rappelé l’institution internationale soulignant que cette initiative réunit désormais 27 pays, 35 compagnies pétrolières et 15 institutions de développement.

Pour Bjorn Hamso, responsable du GGFR, il ne fait aucun doute que « cette initiative est un puissant outil pour mettre fin au torchage de routine. À l’avenir, il est vital que les exploitants de champs pétroliers continuent de s’affranchir de cet ‘héritage’ et que de nouveaux modèles d’activité soient mis au point pour permettre à davantage d’investisseurs de participer aux projets de réduction des gaz torchés. »

Adrien Thyg

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