Les autorités congolaises mettre fin à la campagne de sensibilisation de Greenpeace Africa sur l’importance de la forêt du bassin du Congo

Dans un communiqué parvenu à notre rédaction et dont nous publions l’intégralité ci-dessous, Greenpeace Africa affirme que son navire – l’Esperanza a été empêché mardi d’accoster au port de Pointe-Noire en République du Congo.

Pendant deux jours, le navire avait abordé les eaux congolaises. Mais les responsables du port et du gouvernement à Pointe-Noire ont refusé l’accostage, affirmant n’avoir aucune connaissance préalable de l’arrivée du navire et de ses activités sur le territoire congolais. Une réclamation réprimée par Greenpeace Africa et ses partenaires locaux qui avaient déposé tous les documents nécessaires pour que le navire accoste au Congo.

L’Esperanza a fait un tour d’un mois sur la côte de l’Afrique centrale pour sensibiliser sur l’importance de la forêt du bassin du Congo. Le navire a fait une tournée au Cameroun et en République Démocratique du Congo (RDC) pour exhorter les acteurs environnementaux à sauvegarder et à gérer durablement la forêt du Bassin du Congo qui est la deuxième plus grande forêt pluviale du monde. .

« Nous sommes profondément déçus par la réduction de l’espace libéral mis à la disposition des organisations de la société civile congolaise et de leurs partenaires pour un échange franc sur la conservation de l’environnement », a déclaré Victorine Che, chef du projet forestier de Greenpeace. « Le refus de permettre à notre navire d’accoster en République du Congo ne peut que nous inciter à continuer notre rôle d’observateur environnemental et à approfondir nos efforts de collaboration avec les communautés locales et autochtones dont les moyens de subsistance dépendent de la forêt ».

La forêt du bassin du Congo est la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie. La forêt sert de vaste puits de carbone qui doit être préservé. Les scientifiques ont récemment découvert les tourbières tropicales les plus étendues du monde dans les marécages de la RDC et de la République du Congo, qui stockent quelque 30 milliards de tonnes de carbone. Les protections de ces ressources forestières précieuses ne sont possible que si les deux pays collaborent avec la société civile et les communautés locales. Cependant, l’agriculture industrielle et l’exploitation forestière constituent une menace massive pour les tourbes.

« Les autochtones qui ont voyagé de loin pour participer aux activités de la tournée en bateau à Pointe-Noire sont déçus par l’action du gouvernement », a déclaré Sylvie N. Banga, Coordonnatrice de la Plateforme pour la gestion durable des forêts; un groupement d’organisations nationales au Congo. « Nous avons également envisagé de discuter du texte de révision de la forêt, et de sa mise en œuvre pour protéger les populations locales et autochtones », a ajouté Banga.

Le gouvernement de la République du Congo a mobilisé les pays voisins dans le cadre de l’initiative du Fonds Bleu du Bassin du Congo, pour faire preuve de leadership sur les questions forestières du bassin du Congo. Ce même gouvernement a empêché Greenpeace Africa, les sociétés civiles et les communautés locales et autochtones de se rencontrer pour discuter des problèmes de conservation des forêts à bord de l’Esperanza. Ces réunions avaient pour principal objectif de discuter des questions liées à la gouvernance forestière dans le pays et des défis liés aux droits des communautés tributaires des forêts.

« Ceci est contradictoire: un pays ne peut, d’une part, vouloir se rendre à la COP 23 à Bonn avec pour objectif de faire preuve de leadership sur les questions environnementales avec le Fond Bleu du Congo et, d’autre part, restreindre le droit d’association des ONG. sensibiliser à l’importance de la forêt du bassin du Congo », a déclaré Christian Mounzeo, président de l’organisation nationale: Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH) à Pointe Noire. « Il est regrettable que les ONGs et les communautés congolaises qui se sont présentées pour accueillir l’Esperanza à Pointe Noire », a conclu M. Mounzeo.

La tournée d’Esperanza en Afrique centrale, qui a duré un mois, a débuté en prélude à la réunion sur le climat de la COP23 à Bonn, en Allemagne. Les personnalités de la région du Bassin du Congo ont utilisé un arbre de souhaits à bord du navire comme moyen d’amplifier les préoccupations des communautés locales qui dépendent de la forêt au niveau national et international lors de la prochaine réunion de Bonn. Les communautés locales et les populations indigènes du Cameroun et de la RDC ont également utilisé cet arbre pour envoyer leurs vœux écologiques aux dirigeants du monde qui se réuniront plus tard ce mois-ci en Allemagne.

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