RD Congo. Libération des prisonniers, le revers de la médaille

RD Congo. Libération des prisonniers, le revers de la médaille

TRIBUNE. Nous avons apprécié à sa juste valeur l’acte posé par le Ministre de la justice en ordonnant la libération des milliers des prisonniers en vue de désengorger la prison. La méchanceté de nos magistrats est telle que, monsieur Kumbu Ngoy par exemple a eu à passer 21 ans à Makala sans avoir été jugé. Et sur 15000 prisonniers gardés dans cet enfer, seuls 3000 seraient déjà condamnés. Les autres, une fois arrêtés attendent leur mort en prison au cas où il n’ont personne dehors pour graisser les pattes aux magistrats instructeurs des dossiers. Les syndicats des magistrats qui étaient montés sur tous les toits pour pour se justifier sont-ils aujourd’hui capables de se regarder dans un miroir ? Toutefois, au-delà de l’humanisme qui a accompagné la libération de ces détenus parmi lesquels se trouvent des criminels professionnels, il y a lieu de souligner que notre gouvernement ne fonctionne pas harmonieusement. Un gouvernement, c’est comme un corps humain dont tous les membres sont indispensables. Ils se complètent et leurs mouvements sont synchronisés par la tête. Quand l’un agit, il fait une passe à un autre. Tous poursuivant le même objectif. La satisfaction du corps. Les jambes font déplacer le corps à la recherche de la nourriture ; Les bras préparent, les mains donnent à la bouche ; Les dents mâchent et font une passe à l’estomac… Le tout dans une parfaite harmonie. C’est comme cela que notre gouvernement devait fonctionner. Malheureusement, ce n’est pas le cas . Il y a à se demander si la décision louable de libération d’autant de prisonniers a été débattue en conseil des ministres ou dans une commission interministérielle où tous les aspects ont été passés au peigne fin. Dans une telle commission devaient siéger les ministres de la justice, de l’intérieur, de la santé , de l’agriculture, de la formation professionnelle… Chacun de ces ministres devait jouer un rôle dans cette action. Celui de la justice pour sélectionner les prisonniers éligibles, celui de l’intérieur pour prendre des dispositions sécuritaires en vue de faire face à l’insécurité qui résulterait du largage des criminels professionnels dans la population, celui de la santé pour la prise en charge médicale des malades, ceux de l’agriculture et de la formation professionnelle pour la réinsertion de ces personnes dont certains ont fait plusieurs années en prison et qui n’ont aucune structure pour les accueillir dehors. De la prison, on devait les amener à Kanyama Kasese ou à une autre prison à ciel ouvert où ils s’adonneraient aux travaux champêtres et à l’apprentissage des métiers qui faciliteraient leur réintégration ds la société. Maintenant qu’ils se retrouvent dehors sans encadrement, où vont-ils dormir ce soir ? que vont-ils manger…? Sans pitié, ils seront prêts à tuer et voler pour survivre. Le gouvernement a trouvé une solution en désengorgeant la prison mais, il a créé un autre. Celui d’une insécurité exponentielle qui met les paisibles citoyens en danger. Qu’est-ce qui a manqué au gouvernement pour prendre des mesures concertées dans ce dossier ? Se poserait-il un problème au niveau de la coordination de ses actions ? Lors de la tentative d’évasion qui avait occasionné plusieurs dizaines de morts, nous avions vu deux membres du gouvernement se contredire dans l’espace de quelques heures. Le vice-ministre de la justice avait donné un bilan de deux morts avant-midi. Après-midi, le VPM de l’intérieur avait parlé de 129 morts en présence du Vice-ministre de l’intérieur qui n’avait pas bronché. Au vu de ce qui précède et sans peur d’être contredit, nous affirmons qu’il se pose un sérieux problème de la planification collaborative dans ce Gouvernement. Il y aurait un sérieux problème de conflits de compétences. Ce qui est fait est fait. Il appartient au ministre de l’intérieur de prendre des dispositions nécessaires pour renforcer la sécurité dans la ville. Par Steve Mbikayi 

RD Congo. Les 100 jours du Gouvernement Suminua

RD Congo. Les 100 jours du Gouvernement Suminua

TRIBUNE. Cent jours après l’investiture de l’équipe gouvernementale, l’opinion juge son action. Quant à nous, nous estimons que dans notre environnement, coter un Gouvernement après 100 jours n’est pas réaliste. Nous sommes habitués à faire du copier coller. Parce qu’aux USA, en France…un Chef de l’État ou un gouvernement est évalué et côté après 100 jours, nous le faisons aussi. Le contexte est-il le même ? Dans des pays développés, un gouvernement qui est mis en place trouve les infrastructures nécessaires, une administration qui fonctionne harmonieusement et qui assure la continuité de l’État. Les ministres sont sélectionnés tenant compte des critères on ne peut plus objectifs. Une fois investis, ils savent par où commencer et se mettent directement au travail avec un budget à la hauteur des enjeux. Chez nous, ce n’est pas le cas. Généralement, les cabinets ministériels ne travaillent pas en parfaite harmonie avec l’administration. Plusieurs dossiers se limitent aux cabinets. La plupart des nouveaux ministres recommencent à zéro ou abandonnent les projets de leurs prédécesseurs. Il se pose aussi un problème de casting. Il y a certains ministres sélectionnés par les regroupements politiques qui n’ont aucune expérience ni savoir-faire. Ils apprennent à traiter les dossiers en étant au gouvernement. Parfois, les directeurs des cabinets leur sont imposés par leurs familles politiques, pas sur base de la technicité mais, sur base du militantisme et de la soumission à leur autorité morale. Sûrement qu’après 100 jours, ils se recherchent encore. Que peut-on attendre d’un ministre et d’un directeur de cabinet novices ? La profondeur de la crise que traverse le pays nécessite que le casting soit fait de sorte qu’un nouveau ministre se mette au travail dès le premier jour. Il doit savoir ce qu’il doit faire avant même d’entrer en fonction. Cela nécessite qu’au-delà de l’appartenance à des regroupements politiques, le Président de la République soumette les candidats ministres à une interview. Chacun doit faire preuve de la connaissance du secteur qu’il voudrait diriger et le changement qu’il compte apporter conformément à la politique et à sa vision parce que c’est lui qui est détenteur du mandat populaire. Parmi les membres du gouvernement actuel, certaines individualités sortent du lot. C’est la preuve que ce sont les personnes qu’il faut à la place qu’il faut. Le cas le plus frappant est celui du ministre d’ État à la justice choisi par le Chef lui-même sans passer par une quelconque autorité morale. À voir sa prestation, ns pouvons affirmer qu’avant d’entrer en fonction, il savait déjà ce qu’il devait faire. Et sur le plan du fond, il le fait bien. Reste à soigner la forme. Il s’attaque à un mal que l’opinion publique victime du dysfonctionnement de la justice a toujours décrié dans l’indifférence totale de l’autorité de tutelle. Chaque congolais a déjà été victime de la prévarication de nos magistrats. Du fait pr le nouveau ministre d’avoir dénoncé publiquement ce mal et de faire preuve d’une ferme volonté à le combattre, lui attire une estime méritée de la population. Toutefois, pour réussir sa mission, il doit être en bonne intelligence avec le Conseil Supérieur de la magistrature. Continuer à bien faire les choses, parler moins et le faire savoir par ses services de communication. Si les choses s’étaient passées ainsi dans tous les secteurs, les 100 jours du gouvernement auraient été une réussite. Dans tous les cas, tenant compte de la complexité de notre environnement, du copinage qui prévaut lors de la composition du gvt et du fait que les membres du gvt n’ont pas les moyens de leur politique par le fait que les ministres des finances et du budget font passer les dossiers de qui ils veulent, il n’est pas indiqué de juger le gvt après 100 jours. Toutefois, il serait mieux que ceux des ministres qui ne sont pas à leurs places dégagent le plus tôt que possible. Par Steve Mbikayi

RD Congo. Ce que je crois

RD Congo. Ce que je crois

TRIBUNE. Une cellule de communication stratégique doit exister et bien fonctionner. Les réactions épidermiques des personnalités de premier plan ont donné à la déclaration de John Numbi une ampleur qu’elle n’aurait pas dû avoir. Nous pouvons dire que militaire de son état, il a réussi son test d’entrée en politique pour avoir complètement bougé et monopolisé l’actualité nationale par une sortie médiatique qui pourtant cache son désarroi. Sous cape, il doit se frotter les mains. Un voleur n’annonce pas sa venue. S’il le fait, ça veut dire qu’il a déjà tenté et échoué ou qu’il n’en a pas du tout de moyen. Les deux exilés, Numbi et Nangaa s’attendaient à un dialogue politique qui leur aurait permis de rentrer au pays et jouer un rôle dans les institutions. La réussite apparente du processus électoral et l’implication de presque tous les opposants, qui laisse entrevoir une victoire légitime du Président de la République, les ont plongés dans un désespoir. Ils voient leur exile se prolonger. D’où leurs réactions à l’emporte-pièce. Il ne fallait pas que le ballon d’essai de John Numbi bénéficie d’une aussi grande ampleur qui peut receler une panique générale injustifiée. Par Steve Mbikayi

Dr Mukwege est-il réellement le candidat de l’étranger ?

Dr Mukwege est-il réellement le candidat de l’étranger ?

TRIBUNE. Lors du dépôt de sa candidature, Fatshi avait fustigé les candidats de l’étranger. Sur vingt candidats président, le Dr Mukwege est sorti de ses gonds pour lancer des piques au Président de la République et se confondre dans des justifications. Qui s’excuse, s’accuse, dit-on. Pourquoi s’est-il senti visé alors qu’il n’a pas été cité nommément ? Valeurs scientifiques confirmées, les Malu wa Kalenga, Mudimbe… n’avaient jamais bénéficié du soutien et de la sympathie de l’Occident dont se vante tant le docteur dans sa biographie. Serait-ce seulement pour la réparation des femmes ? Entre-temps, notre compatriote n’aurait-il pas acquis la nationalité de l’un des pays européens pour jouir d’autant de sympathie de leur part ? Il y a anguille sous roche. Nous demandons à la Cour Constitutionnelle de fouiner de fond en comble pour se rassurer que Denis n’est pas entre-temps devenu citoyen européen. Pas seulement lui. D’autres candidats aussi. Je parie qu’il y a des étrangers parmi ceux qui veulent nous diriger demain. Personnellement, je ne cesse de me demander la corrélation qu’il y a entre la gynécologie (Réparation des femmes et la recherche de la paix dans le monde). Je cherche toujours à comprendre la similitude entre le prix Nobel de la paix décerné au Dr Mukuege et celui décerné aux personnalités telles que Nelson Mandela, Frederick Declerk, Henry Dunant, Alfred Fried, la CICR, Martin Luther King, Mère Teresa… Et pourtant, Alfred Nobel, créateur de ce prix stipulait qu’il devait être décerné à la personnalité qui aura le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou à la propagation des congrès pacifistes. Ceci n’a rien à voir avec la réparation des femmes que nous félicitons en passant. Connaissant bien la capacité d’anticipation des Occidentaux, avaient-ils voulu donner déjà une carrure internationale à leur candidat pour lui faciliter de briguer la magistrature suprême en RDC ? Pourquoi notre célèbre docteur ne bénéficie-t-il pas du même soutien et de la même audience sur le continent africain ? Ceci peut expliquer cela. Fatshi avait aussi fait allusion au vœu du docteur d’introduire la théorie du genre (Homme-Homme, Femme-Femme) dans notre pays en soulignant que nous n’avons pas un problème d’orientation sexuelle (Homosexualité) en RDC. Dans sa sortie médiatique en réponse à Fatshi, le docteur ne s’est attardé que sur la notion du candidat de l’étranger qui est d’ailleurs prévisible à maints égards. Ayant gardé le mutisme sur l’onde de choc créée dans le pays à la suite de sa déclaration sur la notion du genre, il a tout consenti. C’est-à-dire il s’est assumé et confirmé tacitement que lui président de la République, comme en Occident, les églises béniront les mariages homosexuels et les services de l’état civil leur délivreront les actes de mariage au nom de l’inclusivité et du principe de mariage pour tous. Très convaincu du bien fondé de sa démarche, Il n’a pas voulu maquiller ses propos comme le font ses communicateurs qui ont en vain tenté de créer de l’amalgame entre le genre tel que promu chez nous depuis toujours et la théorie du genre chère à leur candidat président de la République. Dans un pays où le christianisme domine, nous attendons voir les hommes de Dieu prêcher aux fidèles le danger auquel s’exposent nos enfants et notre société si nous ne prenons garde. Nous devons tous nous mobiliser pour barrer la route à ce projet qui ne cadre pas avec nos us et coutumes. C’est très diabolique de diaboliser la polygamie pour faire l’apologie de l’homosexualité. En l’annonçant publiquement comme l’un des sujets de sa campagne, le candidat Mukwege s’est tiré une balle dans le pied. Chaque Congolais devra en tenir compte le 20 Décembre quand dans le bureau de vote, il sera seul face à sa conscience. Par Steve Mbikayi

RD Congo. La théorie du genre

RD Congo. La théorie du genre

LIBRES PROPOS. En France, en son temps, l’opposition au mariage pour tous (Homme – Homme, Femme – Femme) avait ravivé un débat lancé en 2011 par l’introduction de la théorie du genre dans les manuels scolaires de SVT ( Sciences de la vie et de la terre ). Il s’en était suivi une grande manifestation. En protestant contre la loi autorisant le mariage aux personnes de même sexe, les organisateurs de la manif avaient ravivé la polémique sur le genre. Le vrai but du mariage homosexuel est d’imposer la théorie du genre avaient-ils déclaré. À moi de renchérir, le vrai but de la théorie du genre est d’imposer le mariage homosexuel qui est une menace contre la famille et une dépravation qui va à l’encontre de la culture africaine. En ce moment, un lobby occidental fait la promotion de cette pratique contre nature et met du paquet pour imposer la théorie LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenre) et même leur emblème à travers le monde. Pendant la législature 2011-2018, j’avais introduit une proposition de loi à l’Assemblée Nationale interdisant et pénalisant cette pratique en RDC. Les chancelleries occidentales à Kinshasa avaient entrepris des démarches auprès du bureau de l’AN pour recaler cette proposition. La proposition plusieurs fois perdue dans le circuit de l’AN avait été plusieurs fois réintroduite. Une congresswoman américaine avait même été dépêchée en mission à Kinshasa pour me rencontrer afin de m’en dissuader. Refusant de me rendre dans leur ambassade. Ceux qui connaissent mon idéologie politique anti impérialiste savent que je ne réponds pas aux rendez-vous des ambassadeurs pour aborder les questions politiques de mon pays dans leurs chancelleries. J’avais réservé une fin de non recevoir à son invitation. J’avais proposé le restaurant Delice comme lieu de rendez-vous. À cette occasion, devant témoins, madame me demandait de retirer ma proposition de loi. Le débat avait été long et houleux. Elle n’avait jamais répondu à ma question de savoir si c’était possible qu’un ambassadeur français , par exemple, demande à un congressman américain de retirer une proposition de loi… En définitive, ma réponse avait été claire et stricte. Je suis un député congolais élu par les Congolais et légiférant pour les Congolais. Je maintenais ma proposition. Acculé à ce sujet, le président Minaku avait jugé bon de m’envoyer dans une longue mission en Corée du Sud. À mon retour, la proposition de loi était introuvable. Pendant dix ans, mes demandes de visas avaient été systématiquement rejetées. Ceci est pour démontrer la détermination qu’ont les occidentaux d’imposer cette pratique contre nature au monde entier. Heureusement, il y a des États indépendants, avec en tête la Russie et les pays arabes qui disent niet. Malheureusement en RDC, ils ont trouvé une porte d’entrée. Un candidat président de la République. Le docteur est venu avec la même euphorie que docteur Kashala en 2006. Au finish, à l’instar de son confrère de 2006, le docteur de 2023 risque de finir dans les oubliettes après Décembre 2023 à cause de sa témérité à vouloir faire plaisir au lobby qui lui auraient sûrement exigé de faire cette déclaration après le dépôt de sa candidature avant de lui ouvrir ses vannes pour sa campagne électorale. Malgré la subtilité de son message, les esprits alertes ont tout compris. C’est en vain que ses communicateurs tentent de maquiller son propos. Très attaché à ses valeurs culturelles et essentiellement chrétien, le peuple congolais ne peut s’hasarder à livrer la RDC à Satan sur un plateau d’argent. Quoi que l’on dise , le Fatshi est connu pour son attachement à l’évangile. Je ne vois pas par quelle magie ils accepteront de le remplacer par un président qui fait la promotion d’une sexualité contre nature. Jamais les Congolais n’accepteront de transformer la RDC en une espèce de Sodome et Gomorrhe. À ce point de vue, sauf miracle, les carottes semblent cuites pour notre docteur. Par Steve Mbikayi

RD Congo. Les élucubrations de Nangaa (Tribune)

RD Congo. Les élucubrations de Nangaa (Tribune)

POLITIQUE. Dans son asile injustifié, Corneille s’adonne allègrement aux petites sorties médiatiques assassines contre le Président de la République. Ses dernières déclarations ont porté notamment sur le deal qui existerait entre le Président actuel et son prédécesseur. Ensuite, il s’est attardé sur les menaces proférées par le Chef contre quiconque mettrait en péril la sécurité du pays. S’agissant du deal, qu’il ait existé ou pas, ce n’est pas à l’ordre du jour. Encore faudra-t-il que lui qui en serait co-rédacteur nous en produise un exemplaire authentique. Et même là, parce qu’il en parle comme étant un complot contre la République et la démocratie, lui même mériterait un châtiment de la nation. Félix n’avait pas gagné. Et patati ! et patata ! Une fois pour toutes, nous allons raisonner par l’absurde pour clore ce débat. Nous renvoyons Corneille Nangaa et d’autres chantres de cette baliverne à la bible. Genèse 27-29. Après qu’Isaac eut béni Jacob à la place de son frère Ésaü à qui la bénédiction était initialement destinée, il dit à Jacob : Que des nations te soient assujetties, que devant toi, des peuples se prosternent ! Soi le chef de tes frères… Malgré l’insistance d’Ésaü sollicitant une autre bénédiction de son père, bien qu’ayant découvert que Jacob a été béni par ruse à la place de son frère, Isaac dit à Ésaü : Tu seras assujetti à ton frère. Mais errant ça et là… Au vu de ce qui précède, au cas où Corneille Nangaa, ses co-rédacteurs et les auteurs intellectuels du supposé deal auraient confié le pouvoir à Fatshi, nous conclurions qu’ils sont des instruments que Dieu aurait utilisés pour donner les rênes du pays à l’élu qui en était prédestiné. Merci de ne plus nous chanter toujours la même antienne. Ce faux débat est clos. Venons en à la déclaration du président. Je n’hésiterai pas à écraser ceux qui joueront avec la sécurité de notre pays… Je m’attaquerai sans hésitation, sans remords à tout congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité de notre pays… Qu’est-ce que Corneille et consorts auraient voulu entendre de la bouche du garant de la nation si ce n’est que mettre en garde les déstabilisateurs du pays ? Si l’idée du Chef était réellement d’écraser ses compatriotes aurait-il fait pareille déclaration en public ? Même le dictateur le plus insensé ne le ferait pas. Il est bien clair que même ceux qui font de cette déclaration leur fond de commerce, ils croient le contraire dans leur for intérieur. Auraient-ils voulu que le président déclarât qu’il inviterait les criminels et autres rebelles à une partie de tennis ? C’est intentionnellement que les adversaires politiques sortent cette déclaration de son contexte. En embrassant la carrière politique, notre ami Naanga devait apprendre à s’assumer. Devenu président d’un parti politique, la garde rapprochée qui lui a été donnée en qualité d’ancien président de la CENI lui a été retirée par le nouveau président de cette institution citoyenne, et non par le président de la République, car la garde ne lui avait pas été donnée en qualité de président d’un parti politique. Pris de panique, le nouveau politicien a préféré prendre la poudre d’escampette pour se mettre à pérorer de l’extérieur avec acharnement à l’instar de cet autre journaleux Péroreur dont les Congolais ont fini par se lasser. C’est burlesque. Dans un pays où tous les opposants disent tout haut ce qu’ils pensent, se retrouver comme seul politicien en exil ne lui confère aucune crédibilité. Le candidat président qui aime tant son peuple a-t-il choisi de se mettre à l’abri en laissant son peuple dans la gueule d’un loup? S’il est couard à ce point, il ferait mieux d’embrasser une autre carrière. Plutôt que de se perdre dans des petites déclarations sans tête ni queue, les adversaires du PR feraient mieux d’affûter leurs armes pour des débats contradictoires qui nous mettront bientôt face à face pendant la campagne électorale. C’est sur ce terrain que nous les attendons de pied ferme. Par Steve Mbikayi

RD Congo. Steve Mbikayi : Face à certains scandales, la flagornerie hideuse doit avoir des limites

RD Congo. Steve Mbikayi : Face à certains scandales, la flagornerie hideuse doit avoir des limites

TRIBUNE. « Si en 2021 douze ministère et institutions avaient connu le dépassement budgétaire, en 2022 il y en a eu vingt neuf », constate l’ancien ministre Stève Mbikayi. « À la veille des élections, cette dérive budgétaire inédite implique la volonté de certains gestionnaires de se servir de la caisse de l’État pour préparer la campagne électorale », déplore-t-il dans une nouvelle tribune. « La reddition des Comptes 2022 Un dépassement budgétaire est notamment la résultante des facteurs économiques dus à des estimations inexactes du budget. En dépit des estimations erronées, il y a la dérive des objectifs… Dans le cas qui concerne notre pays, il y a surtout l’absence du plan de contingence qui entraîne des coûts inattendus échappant à tout contrôle. Plus les années passent plus le phénomène s’accentue. Si en 2021 douze ministère et institutions avaient connu le dépassement budgétaire, en 2022 il y en a eu vingt neuf. AN 145%, Sénat 184%, présidence 190%, Ministère du Budget 335%, Ministère des finances 182%…(Odep). À la veille des élections, cette dérive budgétaire inédite implique la volonté de certains gestionnaires de se servir de la caisse de l’État pour préparer la campagne électorale. Plus grave, notre chambre (AN) qui est l’autorité budgétaire est dans la danse. La Chambre Haute (Sénat), un home de vieillards sans aucun impact sur la vie de la Nation est parmi les heureux fossoyeurs. L’autorité budgétaire qui devait sanctionner étant de plein pied dans cette mégestion, il y a lieu de comprendre pourquoi les ministres de Budget et celui des Finances sont à l’aise. Les chats et les souris sont sur la même piste esquissant le même pas de danse au même rythme. Le ministre de Budget sensé faire respecter les prévisions budgétaires est le Chef d’orchestre. En français facile, ce dépassement budgétaire signifie que les crédits alloués au social de la population sont détournés par les institutions politiques. Les secteurs à caractère social, éducation, santé, agriculture… sont relégués au second plan. Leurs crédits sous-utilisés et des centaines des dossiers bien gardés au frigo du ministère des Finances. Quand dans certaines écoles les élèves se mettent à même le sol, dans beaucoup d’hôpitaux il manque des lits et des médicaments, les paysans manquent des intrants, certaines routes de desserte agricole disparaissent …l’argent prévu pour eux dans le budget de l’État est détourné en faveur des institutions politiques et de leurs animateurs. Un député national ne doit pas nécessairement être de l’opposition pour constater et condamner ce fléau. Bien au contraire, étant sensé avoir bénéficié de la confiance du peuple, la majorité parlementaire devait être plus regardante. Au vu du scandale constaté dans la reddition des comptes de 2022, le ministre de budget et celui des finances devaient tomber. Or, dans le contexte qui est le nôtre aujourd’hui, les motions de méfiance contre ces ministres les plus forts du gouvernement n’aboutissent jamais. Comprenez pourquoi. Les syndicats et d’autres organisations de la société civile comme groupes de pression devaient monter au créneau pour exiger des sanctions. Hélas! À l’époque où nous fûmes syndicalistes, nous aurions saisi la balle au bond pour une démonstration de force. Nul ne peut nous dénier cette intrépidité dont nous faisions montre. Entant que majorité parlementaire, nous devons discipliner nos ministres. Châtier nos propres enfants pour prétendre redemander la confiance du peuple. À voir le record de complaisance battue par notre chambre pendant cette législature, il y a lieu de craindre que logiquement seuls moins de 10% des députés reviennent à l’AN après 2023. Dans une Assemblée Nationale où l’opposition est pratiquement inexistante, la majorité parlementaire devait jouer les deux rôles dans l’intérêt de la population. Soutenir le pouvoir et sanctionner certains gestionnaires quand c’est nécessaire. Continuer à être éternellement la caisse de résonance de l’Exécutif ne nous honore pas. Un courant doit exister au sein de notre majorité parlementaire pour sauver l’honneur du système en dénonçant le mal sans acharnement et en exigeant des sanctions pour ceux qui le méritent. Face à certains scandales, la flagornerie hideuse doit avoir des limites. Même dans le MPR Parti – État , il y avait des tendances et des notes discordantes. Les maux étaient dénoncés ». Par Steve Mbikayi

Steve Mbikayi: « Nous avons affaire au Premier Ministre le plus effacé et inactif de toute l’histoire de la RDC »

Steve Mbikayi: « Nous avons affaire au Premier Ministre le plus effacé et inactif de toute l’histoire de la RDC »

HAUT ET FORT. « Être député de la majorité ne veut nullement dire être complaisant avec un gouvernement défaillant. Nous jouerons pleinement notre rôle entant qu’élu du peuple », prévient sèchement le député et ancien ministre Steve Mbikayi dans une tribune appelant le Gouvernement Sama à démissionner: « Pas d’intimidation La vérité blesse, dit-on. La nôtre a fait mal. Très mal. Nous avons déclaré que le Gouvernement Sama doit démissionner. Nous signons et nous persistons. Ce matin des milliers des dollars ont été dépensés pour acheter les manchettes des journaux pour nous vilipender. Plutôt que de perdre notre temps en leur envoyant un droit de réponse qui ne sera pas lu par un grand nombre, car leurs feuilles de choux ne sont pas vendues à plus de 50 exemplaires, nous nous contentons de réagir sur notre compte Twitter. C’est plus efficace. Dans 24 h, notre tweet demandant la démission du gouvernement a fait plus de 230 000 vues. Nous signons et nous persistons. Le Gouvernement Sama doit démissionner. Une motion de censure est à l’étude. Nous ne la sortirons que quand un grand nombre des collègues députés sera acquis à cette cause. Déplacer malencontreusement le débat vers le Chef de l’ État parce qu’on se sait plus vulnérable ne peut nullement nous intimider. Tout le monde sait notre engagement dans La défense des actions du Président de la République depuis 3 ans. Nous continuerons sur la même lancée. Mais, au sein de la majorité, nous dénoncerons et combattrons tout ce qui peut nous faire échouer. Notamment, la défaillance du gouvernement Sama. Son incapacité à répondre aux préoccupations de la population. Si dans la cité toutes les critiques sont orientées vers le PR , c’est parce que nous avons affaire au Premier Ministre le plus effacé et inactif de toute l’histoire de la RDC. Conséquence, un régime semi-présidentiel apparaît aujourd’hui comme présidentiel. Quand ça ne marche pas, personne ne parle de lui alors que c’est lui qui gouverne. Même s’il ne démissionne pas, nous le secouerons au quotidien pour qu’il se réveille. Prétendre qu’en relevant l’inefficacité du gouvernement, nous déstabilisons Fatshi est une intimidation de mauvais goût. Ça ne peut pas nous décourager. C’est une diversion. Nous n’allons même pas nous y attarder. Pendant trois ans, le Gouvernement a été incapable de produire les permis de conduire. Tout le monde prend le volant comme il veut. Est-ce Fatshi qui devrait s’occuper de la commande des permis de conduire ? Quand une imprimante tombe en panne, on passe plusieurs mois sans produire des passeports. Le Chef de l’ État est le seul citoyen à avoir reçu sa carte d’identité… Congo Airways est cloué au sol parce que le gouvernement a refusé de débloquer 33 millions de dollars au motif qu’il faut privatiser l’entreprise. Suite à notre pression, dix millions de dollars viennent d’être décaissés pour cette compagnie . Nous en sommes fiers. Des prix fantaisistes imposés aux aviateurs ont fait sécher le ciel congolais. Aujourd’hui, pour aller de Goma à Kinshasa, il faut passer par Addis-Abeba. Quelle honte ! Est-ce que ça peut s’appeler compétence ? Face au dollar, notre économiste national ne sait à quel saint se vouer. Sur le marché, c’est la surchauffe. L’arrivée du  » guerrier  » tant vanté n’a rien changé au front. Être député de la majorité ne veut nullement dire être complaisant avec un gouvernement défaillant. Nous jouerons pleinement notre rôle entant qu’élu du peuple. Plutôt que de rencontrer nos arguments, le gouvernement veut se cacher derrière le Président de la République. Il doit s’assumer. Pour le tirer de son profond sommeil, nous continuerons à le secouer. S’il ne se réveille pas, nous le ferons tomber. Au lieu de laisser l’opposition dire ces choses et en tirer profit, nous devons en parler nous mêmes et exiger des corrections. La volonté du Chef de l’Etat de bien faire est manifeste. Mais son gouvernement n’est pas à la hauteur de la tâche. Si dans un mois, Congo Airways ne reprend pas ses vols , Sama et son Gouvernement vont tomber et les élections auront bel et bien lieu. Tout collègue député qui ira en campagne avec Sama sur son dos creusera sa propre tombe. Nous interpellons le Président Mboso. Notre Chambre doit cesser d’être une caisse de résonance du Gouvernement ».