Le Directeur général de l’OIT renforce le partenariat avec le Nigeria pour le travail décent et la justice sociale

Lors de sa visite à Abuja, M. Houngbo a rencontré des hauts responsables gouvernementaux, des représentants des employeurs et des travailleurs ainsi que des partenaires des Nations Unies pour discuter des réformes du marché du travail, de la création d’emplois et de la protection sociale. Gilbert F. Houngbo, a conclu une visite officielle au Nigeria les 12 et 13 février 2025, réaffirmant l’engagement de l’OIT à promouvoir le travail décent, la protection sociale et des politiques inclusives du marché du travail dans le pays. Lors de sa visite, M. Houngbo a rencontré le vice-président Kashim Shettima, des hauts responsables gouvernementaux, des représentants des employeurs et des travailleurs ainsi que le Coordinateur résident des Nations Unies au Nigeria. Les discussions ont porté sur la création d’emplois, les réformes du marché du travail et l’importance du dialogue social pour relever les défis tels que le chômage des jeunes, le travail informel et l’impact des réformes économiques sur les travailleurs. Dans le cadre de ses engagements, le Directeur général a participé à une discussion sur la Coalition mondiale pour la justice sociale, assisté au Forum national d’arbitrage et d’adjudication du travail organisé par l’Association consultative des employeurs du Nigeria (NECA) et lancé un site web ainsi qu’une application mobile pour signaler le travail des enfants, renforçant ainsi les efforts de lutte contre ce fléau. Il a également pris le temps de rencontrer l’équipe du Bureau de l’OIT à Abuja. OIT
La Guinée élimine la trypanosomiase humaine africaine en tant que problème de santé publique

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) félicite la Guinée pour avoir éliminé la forme gambiense de la trypanosomiase humaine africaine en tant que problème de santé publique. Cette forme de trypanosomiase humaine africaine, la seule transmise en Guinée, est la première maladie tropicale négligée à être éliminée dans le pays. « L’annonce d’aujourd’hui témoigne des progrès mondiaux dans la lutte contre les maladies tropicales négligées et constitue une lueur d’espoir pour les pays qui luttent encore contre la trypanosomiase humaine africaine », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. La trypanosomiase humaine africaine (THA), ou maladie du sommeil, est une maladie parasitaire à transmission vectorielle causée par des mouches tsé-tsé infectées. Les symptômes comprennent de la fièvre, des maux de tête, des douleurs articulaires et, à un stade avancé, des symptômes neurologiques tels que la confusion, des troubles du sommeil et des changements de comportement Investissements et partenariats efficaces au niveau national Dans les années 1990, la THA a refait surface le long de la côte guinéenne en raison de l’augmentation de l’activité humaine dans les mangroves, favorisée par la croissance économique et démographique de Conakry. En réponse à la menace critique posée par la THA, le ministère guinéen de la Santé a mis en place le Programme national de lutte contre la THA en 2002 avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Institut de recherche pour le développement, puis de partenaires tels que l’Initiative Médicaments contre les maladies négligées et l’Institut Pasteur de Guinée. Le programme a commencé par des dépistages médicaux de masse pour diagnostiquer et traiter efficacement les cas, marquant une étape cruciale dans le contrôle de la maladie. En 2012, le programme a introduit une approche entomologique, connue sous le nom de lutte antivectorielle (LAV), qui visait à interrompre le contact homme-vecteur. Initialement mise en œuvre dans la région de Boffa-Est, cette stratégie s’est étendue à l’ensemble du pays en 2016, avec près de 15 000 mini-écrans imprégnés déployés chaque année. Toutefois, la Guinée a dû faire face à d’importants défis dans ses efforts d’élimination de la THA. De 2013 à 2015, l’épidémie d’Ebola a provoqué une suspension des activités médicales, entraînant une résurgence des cas de THA. En 2020, la pandémie de COVID-19 a entraîné de nouvelles perturbations, mais le programme s’est adapté en mettant en œuvre un dépistage de la THA en porte-à-porte pour maintenir les efforts de contrôle. La collaboration avec les communautés locales a joué un rôle essentiel tout au long de ces années, garantissant que les interventions étaient culturellement acceptables et largement soutenues. Les progrès dans les techniques de diagnostic, la délivrance des traitements et le soutien financier et technique constant de l’OMS et d’autres partenaires ont renforcé l’impact du programme. En conséquence, la Guinée a réussi à réduire les cas de THA en dessous du seuil de l’OMS de 1 cas pour 10 000 habitants dans toutes les zones d’endémie, franchissant une étape majeure dans sa lutte contre cette maladie tropicale négligée. « Après une recrudescence des cas de maladies du sommeil dans les années 1990, liée à des pressions anthropiques sur les mangroves du littoral, des interventions coordonnées ont permis de réduire la prévalence à moins d’un cas pour 10 000 habitants depuis 2019, atteignant ainsi l’objectif d’élimination. Il s’agit d’un progrès important réalisé par la Guinée dans la lutte contre la maladie du sommeil qui est l’une des principales maladies tropicales négligées. L’élimination de la maladie du sommeil est le résultat de tant d’années d’efforts du Gouvernement guinéen, de ses partenaires et des communautés dans l’optique globale de la politique nationale de lutte contre toutes les maladies tropicales négligées », a déclaré le Dr Oumar Diouhé Bah, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique de la Guinée. L’annonce a été faite à la veille de la Journée mondiale de lutte contre les MTN dans les médias officiels par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique de Guinée. Avec la Guinée, sept autres pays ont été validés par l’OMS pour l’élimination de la forme gambiense de la trypanosomiase humaine africaine : Togo (2020), Bénin (2021), Côte d’Ivoire (2021), Ouganda (2022), Guinée équatoriale (2022), Ghana (2023), Tchad (2024). La forme rhodesiense de la maladie a été éliminée comme problème de santé publique dans un pays, le Rwanda, comme validé par l’OMS en 2022. OMS
L’OMS confirme que le Niger est le premier pays de la Région africaine à avoir éliminé l’onchocercose

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) félicite le Niger pour avoir rempli les critères d’élimination de l’onchocercose, ce qui en fait le cinquième pays au monde et le premier pays d’Afrique à être reconnu par l’OMS comme ayant interrompu la transmission du parasite Onchocerca volvulus. « L’élimination d’une maladie est un accomplissement majeur qui nécessite un dévouement inlassable », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Je félicite le Niger pour son engagement à libérer sa population de cette maladie cécitante porteuse de stigmatisation, qui cause tant de souffrances humaines chez les plus pauvres. Ce succès témoigne une fois de plus des progrès remarquables que nous avons accomplis dans la lutte contre les maladies tropicales négligées. En démontrant que l’élimination est possible, il donne espoir à d’autres pays qui luttent encore aujourd’hui contre l’onchocercose. » L’onchocercose, communément appelée cécité des rivières, est une maladie parasitaire et la deuxième cause infectieuse de cécité dans le monde après le trachome. Elle est transmise par la piqûre d’une mouche noire infectée, que l’on trouve principalement à proximité des cours d’eau. La maladie touche surtout les populations rurales d’Afrique subsaharienne et du Yémen, même si des zones d’endémie plus réduites sont également présentes en Amérique latine. Des initiatives et des partenariats efficaces menés à l’initiative des pays Entre 1976 et 1989, sous l’égide du Programme OMS de lutte contre l’onchocercose en Afrique de l’Ouest (OCP), le Niger a pris des mesures de lutte antivectorielle consistant à pulvériser des insecticides qui ont permis de réduire considérablement les niveaux de transmission de l’onchocercose. À la suite des dons d’ivermectine de Merck, Sharpe & Dohme (MSD), une campagne d’administration de masse de médicaments (AMM) à base d’ivermectine et d’albendazole a été menée entre 2008 à 2019 dans les zones encore touchées par la filariose lymphatique, qui ont ensuite fait l’objet d’une surveillance. Sachant que l’ivermectine est efficace contre les deux maladies, et comme les zones ciblées par l’AMM contre la filariose lymphatique étaient aussi des zones d’endémie de l’onchocercose, cette intervention a aussi contribué à interrompre la transmission du parasite Onchocerca volvulus. Le Niger a commencé des évaluations préliminaires de l’interruption de la transmission de l’onchocercose en 2014, après avoir cessé l’AMM contre la filariose lymphatique dans la plupart des régions. Des enquêtes entomologiques et épidémiologiques ont ensuite révélé que l’association entre médicaments et lutte antivectorielle avait permis d’éliminer la transmission de l’onchocercose, comme en témoigne la réduction de la prévalence, passée d’environ 60 % à 0,02 %. Outre les interventions de lutte antivectorielle et les dons de médicaments de MSD, le partenariat entre le gouvernement nigérien, l’OMS et les organisations non gouvernementales a contribué de façon déterminante au succès du Niger, car il a aidé à mobiliser des ressources et un soutien technique. Le suivi continu de la prévalence de la maladie et de ses répercussions a permis de moduler rapidement les stratégies et de garantir l’efficacité des interventions. « L’onchocercose a longtemps causé d’immenses souffrances humaines. Elle a également entravé le développement économique des communautés touchées en éloignant les populations des rivières alors que celles-ci sont souvent essentielles à leurs moyens d’existence », explique la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Le succès du Niger met fin à ce fardeau pour sa population. Il fait également du Niger un modèle pour l’élimination des maladies tropicales négligées en Afrique. Le pays a déjà démontré son leadership en matière de santé publique en 2013, en éliminant la maladie du ver de Guinée. Il s’agit aujourd’hui d’une nouvelle avancée historique. » Progrès à l’échelle mondiale Au niveau mondial, 54 pays ont éliminé au moins une maladie tropicale négligée. Le Niger rejoint quatre autres pays dont l’élimination de l’onchocercose a été attestée par l’OMS, tous situés dans la Région des Amériques : la Colombie (2013), l’Équateur (2014), le Guatemala (2016) et le Mexique (2015). Dans la Région africaine de l’OMS, 21 pays ont éliminé au moins une maladie tropicale négligée. L’onchocercose est la deuxième maladie tropicale négligée éliminée au Niger : le pays a été certifié exempt de transmission de la dracunculose (maladie du ver de Guinée) en 2013. OMS
Selon l’OMS, plus d’un adulte sur cinq dans le monde souffre d’un herpès génital

Selon de nouvelles estimations (publiées le 11 décemble, Dnr) environ 846 millions de personnes âgées de 15 à 49 ans, soit plus d’une sur cinq appartenant à cette tranche d’âge dans le monde, sont atteintes d’un herpès génital. Au moins une personne par seconde, soit 42 millions de personnes par an, contracte un herpès génital. La plupart du temps, ces infections sont peu symptomatiques, voire asymptomatiques. Cependant, chez certaines personnes, elles entraînent des lésions douloureuses et des cloques dans la sphère génitale qui peuvent récidiver tout au long de la vie, causant un inconfort important et nécessitant souvent plusieurs consultations pour des soins. Selon les estimations, plus de 200 millions de personnes âgées de 15 à 49 ans ont eu au moins un épisode symptomatique d’herpès génital en 2020. Les auteurs et autrices de l’étude, publiée dans la revue Sexually Transmitted Infections, affirment que de nouveaux traitements et vaccins sont nécessaires pour atténuer les effets néfastes du virus de l’herpès sur la santé et maîtriser sa propagation. « Alors que, dans la plupart des cas, l’herpès génital entraîne peu de symptômes, il reste douloureux et gênant pour des millions de personnes dans le monde et met à rude épreuve les systèmes de santé déjà surchargés, car les infections sont très nombreuses », a déclaré la Dre Meg Doherty, Directrice du Département Programmes mondiaux de lutte contre le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles de l’OMS. « Il est urgent de disposer de meilleurs outils de prévention et de traitement, non seulement pour réduire la transmission du virus de l’herpès, mais aussi pour contribuer à réduire la transmission du VIH », a-t-elle ajouté. Il n’existe actuellement aucun remède contre l’herpès, bien que les traitements permettent de soulager les symptômes. Outre des lésions, l’herpès génital peut aussi entraîner occasionnellement de graves complications, notamment l’herpès néonatal – une maladie rare plus susceptible de survenir lorsque la mère contracte l’infection pour la première fois en fin de grossesse et transmet le virus au nouveau-né pendant l’accouchement. Deux types de virus herpès simplex (HSV-1 et HSV-2) peuvent provoquer un herpès génital. Selon les estimations, en 2020, 520 millions de personnes avaient contracté un herpès génital dû au HSV-2, qui se transmet lors de rapports sexuels. Du point de vue de la santé publique, le HSV-2 génital a de plus graves conséquences puisqu’il est beaucoup plus susceptible de provoquer des épidémies récurrentes, qu’il est responsable d’environ 90 % des épisodes symptomatiques et qu’il est lié à un risque trois fois plus élevé de contracter le VIH. Contrairement au HSV-2, le HSV-1 se propage principalement pendant l’enfance par la salive ou le contact peau à peau autour de la bouche et provoque un herpès buccal, dont les symptômes les plus courants sont les boutons de fièvre ou les ulcères buccaux. Cependant, les personnes qui n’ont jamais été infectées par le HSV-1 peuvent le contracter par contact sexuel et présenter alors une infection génitale à l’adolescence ou à l’âge adulte. On estime que 376 millions de personnes ont eu des infections génitales à HSV-1 en 2020, dont 50 millions ont également eu une infection à HSV-2, car il est possible de contracter les deux sérotypes du virus en même temps. Bien que les estimations de 2020 ne montrent pratiquement aucune évolution de la prévalence des infections génitales à HSV-2 par rapport à 2016, le nombre d’infections génitales à HSV-1 est lui plus élevé. Au cours des dernières années, plusieurs pays ont observé que les modes de transmission du HSV-1 ont changé, les infections génitales chez l’adulte augmentant à mesure que les infections buccales chez l’enfant diminuent. Le recul de la propagation orale pendant l’enfance peut être lié à des facteurs tels qu’un moindre surpeuplement et une meilleure hygiène, ce qui augmente ensuite la sensibilité au virus à l’âge adulte. Les auteurs et autrices notent que cette augmentation peut aussi être due en partie à des modifications des méthodes et à l’existence de sources de données supplémentaires. « Bien qu’il touche des millions de personnes dans le monde, l’herpès génital est trop peu étudié en raison de la stigmatisation qui l’entoure. On n’a pas fait assez pour lutter contre cette infection courante », a déclaré le Dr Sami Gottlieb, auteur du rapport et médecin au sein du Département Santé sexuelle et reproductive, et recherche, de l’OMS, dont fait partie le Programme spécial PNUD/FNUAP/UNICEF/OMS/Banque mondiale de recherche, de développement et de formation à la recherche en reproduction humaine (HRP). « L’élargissement des travaux de recherche et des investissements pour la mise au point de nouveaux vaccins et traitements contre l’herpès, ainsi que pour leur utilisation équitable, pourrait jouer un rôle essentiel dans l’amélioration de la qualité de vie des populations du monde entier », a-t-il ajouté. Bien qu’ils ne permettent pas totalement d’enrayer la propagation du virus, les préservatifs, utilisés correctement et régulièrement, réduisent les risques de transmission de l’herpès. Les personnes atteintes d’herpès génital symptomatique doivent éviter tout contact sexuel, car l’herpès est particulièrement contagieux en présence de lésions. L’OMS recommande de proposer aux personnes présentant des symptômes d’herpès génital un dépistage du VIH et, si nécessaire, une prophylaxie préexposition pour prévenir l’infection à VIH. Conformément à ses Stratégies mondiales du secteur de la santé contre, respectivement, le VIH, l’hépatite virale et les infections sexuellement transmissibles pour la période 2022-2030, l’OMS s’efforce de mieux faire connaître l’herpès génital et les symptômes qui y sont associés, d’améliorer l’accès aux médicaments antiviraux et de promouvoir les efforts de prévention de l’infection à VIH. Elle s’efforce également de faire progresser la recherche-développement de nouveaux outils de prévention et de lutte contre l’herpès, tels que des vaccins, des traitements et des microbicides topiques. Cette année, une nouvelle étude a montré que l’herpès génital a non seulement des conséquences importantes sur la santé, mais aussi des coûts économiques non négligeables – qui s’élèvent à environ 35 milliards de dollars des États-Unis (USD) par an dans le monde – en raison des dépenses de santé et de la perte de productivité. OMS
L’OMS préqualifie un deuxième vaccin contre le paludisme, une avancée majeure dans la prévention de la maladie

L’OMS a ajouté le vaccin antipaludique R21/Matrix-M à sa liste de vaccins préqualifiés. En octobre 2023, l’OMS avait recommandé son utilisation pour la prévention du paludisme chez les enfants, suivant les recommandations du Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination (SAGE) de l’OMS et du Groupe consultatif sur la politique de lutte contre le paludisme. Cette préqualification va améliorer l’accès aux vaccins, un outil essentiel pour prévenir la maladie dans cette population : elle est en effet requise pour que l’UNICEF réalise ses achats de vaccins et pour que Gavi, l’Alliance du Vaccin, en finance le déploiement. Après le RTS,S/AS01 en juillet 2022, le vaccin R21 est le deuxième vaccin antipaludique à être préqualifié par l’OMS. Des essais cliniques ont montré que tous deux sont sûrs et efficaces pour prévenir le paludisme chez l’enfant. Déployés à grande échelle, en plus des autres interventions antipaludiques recommandées, ils devraient avoir des répercussions très favorables sur la santé publique. Le paludisme, une maladie transmise par les moustiques, fait peser un fardeau particulièrement lourd sur les enfants de la Région africaine, chez lesquels elle entraîne chaque année près de 500 000 décès. En 2022, au niveau mondial, on estime qu’il y a eu 249 millions de cas de paludisme et 608 000 décès dus à cette maladie, dans 85 pays. La préqualification du deuxième vaccin antipaludique au monde, mis au point par l’Université d’Oxford et produit par le Serum Institute of India, va permettre d’améliorer l’accès à la prévention vaccinale de cette maladie. La demande en vaccins antipaludiques est forte, mais l’offre a été limitée jusqu’à présent. La disponibilité de deux vaccins antipaludiques recommandés et préqualifiés par l’OMS devrait permettre d’accroître l’offre en vue de répondre à la forte demande des pays africains et d’obtenir suffisamment de doses de vaccin pour tous les enfants vivant dans des zones où le paludisme est un risque important pour la santé publique. Pour le Dr Rogério Gaspar, Directeur du Département Réglementation et préqualification (RPQ) à l’OMS : « La préqualification de vaccins par l’OMS permet de garantir que les vaccins utilisés dans les programmes de vaccination mondiaux sont sûrs et efficaces dans le cadre des conditions d’utilisation des systèmes de santé ciblés. L’OMS évalue chaque année plusieurs produits en vue de leur préqualification, la finalité étant d’améliorer l’accès à des produits de santé qui soient sûrs, efficaces et de qualité. » La Dre Kate O’Brien, Directrice du Département Vaccination, vaccins et produits biologiques (IVB) de l’OMS, a déclaré : « La préqualification aujourd’hui du R21/Matrix-M, le deuxième vaccin antipaludique à être recommandé pour les enfants vivant dans des zones d’endémie palustre, marque une immense avancée pour la santé dans le monde. Elle témoigne de notre engagement inlassable à éradiquer le paludisme, un adversaire redoutable qui sème la souffrance et la mort parmi les enfants. C’est un pas de plus vers un avenir plus sain et plus résilient pour celles et ceux qui, depuis trop longtemps, vivent dans la peur de ce que le paludisme pourrait infliger à leurs enfants. Nos partenaires et nous agissons dans l’unité pour un avenir sans paludisme où chaque vie serait protégée de cette menace. » Dans le cadre du processus de préqualification, l’OMS applique des critères internationaux pour évaluer de façon exhaustive les vaccins et déterminer s’ils sont sûrs, efficaces et produits conformément aux normes internationales. L’OMS veille également au maintien de l’innocuité et de l’efficacité des vaccins préqualifiés, par exemple moyennant une réévaluation régulière, une inspection des sites et des tests ciblés. La préqualification répond aux besoins spécifiques des programmes nationaux de vaccination pour des caractéristiques des vaccins telles que l’activité, la thermostabilité, la présentation, l’étiquetage et les conditions d’expédition.
L’OMS exhorte les gouvernements à cesser de subventionner la culture mortifère du tabac

À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté, vendredi, les gouvernements à cesser de subventionner la culture du tabac et à soutenir des cultures plus durables qui pourraient nourrir des millions de personnes. Plus de 300 millions de personnes dans le monde sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. Pendant ce temps, plus de 3 millions d’hectares de terres dans plus de 120 pays sont utilisés pour cultiver un tabac mortel, même dans des pays où les gens meurent de faim. « Le tabac est responsable de 8 millions de décès par an, et pourtant les gouvernements du monde entier dépensent des millions pour soutenir les plantations de tabac », a déclaré dans un communiqué, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « En choisissant de cultiver des aliments plutôt que du tabac, nous donnons la priorité à la santé, nous préservons les écosystèmes et nous renforçons la sécurité alimentaire pour tous », a souligné le Dr Tedros. En effet l’OMS signale que le tabac fait plus de 8 millions de morts chaque année, soit la moitié de celles et ceux qui en consomment et le tabagisme est à l’origine d’un cancer sur trois. Hausse de 20% des terres consacrées à la culture du tabac en Afrique Les dernières données montrent que les fabricants de tabac s’étendent à l’Afrique. Alors que globalement les terres consacrées à la culture du tabac ont diminué de 15%, les terres consacrées à la culture du tabac ont augmenté de près de 20% en Afrique depuis 2005, la culture du tabac représentant 5% de la déforestation totale. « Les collègues disent souvent que la culture du tabac serait si importante pour la croissance économique. C’est un mythe qu’il est urgent de dissiper, car elle ne contribue qu’à moins de 1% du PIB mondial », a déclaré lors d’un point de presse, le Dr Ruediger Krech, Directeur de la promotion de la santé à l’OMS, ajoutant que cette croissance n’est supérieure à 1% dans des pays comme le Mozambique, le Zimbabwe ou la Tanzanie. « Et seul le Malawi dépasse les 5%, ce qui signifie que les bénéfices vont aux multinationales du tabac ». Un nouveau rapport de l’OMS met d’ailleurs en lumière les méfaits de la culture du tabac et les avantages d’un passage à des cultures vivrières plus durables pour les agriculteurs, les communautés, les économies, l’environnement et le monde en général. Le document dénonce également l’industrie du tabac qui piège les agriculteurs dans un cercle vicieux d’endettement et de dépendance. L’expérimentation de l’initiative « Fermes sans tabac » « La culture du tabac nécessite des investissements importants en fournitures et en services tels que les semences, les engrais et les pesticides. Par ce processus, les agriculteurs finissent par dépendre et s’endetter auprès des sociétés transnationales de tabac ou des négociants intermédiaires », a détaillé le Dr Krech. Par ailleurs, la culture du tabac provoque des maladies chez les agriculteurs eux-mêmes et on estime à plus d’un million le nombre d’enfants qui travaillent dans les plantations de tabac et qui n’ont pas la possibilité d’accéder à l’éducation. « Les cultivateurs de tabac sont exposés aux pesticides chimiques, à la fumée de tabac et à une quantité de nicotine équivalente à celle contenue dans 50 cigarettes, ce qui entraîne des maladies telles que les affections pulmonaires chroniques et l’empoisonnement à la nicotine », a fait observer le Directeur de la promotion de la santé à l’OMS. C’est dans ce contexte que les agences onusiennes se sont données la main pour combattre le fléau. L’agence sanitaire mondiale de l’ONU, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont ainsi soutenu l’initiative « Fermes sans tabac ». L’exemple de l’agricultrice kenyane Sprina Robi Chacha Ce soutien permet aux agriculteurs de rompre les contrats avec l’industrie du tabac et de se tourner vers des cultures vivrières alternatives qui contribueront à nourrir leurs communautés au lieu de nuire à leur santé. Il aidera plus de 5.000 agriculteurs au Kenya et en Zambie à cultiver des produits alimentaires durables au lieu du tabac. L’initiative a été lancée pour la première fois dans le comté de Migori, au Kenya, où 15% des agriculteurs se sont immédiatement retirés. « Nous avons été très surpris de voir que les agriculteurs s’intéressaient autant à cette initiative. Mais ils ont vu qu’il s’agissait d’une alternative viable et que tout ce qui pouvait les aider était formidable », a indiqué le Dr Krech. Selon l’OMS, ces agriculteurs ont déjà commencé à cultiver des haricots à haute teneur en fer. Une nouvelle orientation qui permet aux enfants d’aller à l’école au lieu de cultiver du tabac. « Il faut savoir que 1,3 million d’enfants travaillent dans les champs de tabac », a précisé le Dr Krech, relevant qu’en en choisissant de cultiver des aliments plutôt que du tabac, la priorité est donnée à la santé et la sécurité alimentaire, mais aussi à la préservation des écosystèmes. A noter que chaque année, la Journée mondiale sans tabac rend hommage à ceux qui font la différence dans la lutte antitabac. Cette année, l’une des lauréates, Sprina Robi Chacha, une agricultrice du Kenya, est récompensée non seulement pour être passée de la culture du tabac à celle des haricots à haute teneur en protéines, mais aussi pour avoir formé des centaines d’autres agriculteurs sur la manière de procéder afin de créer une communauté plus saine.