Nouvel éclairage dans le roman avec Lumières de Saint-Avold(1) de Thierry-Paul Ifoundza : la littérature congolaise en mouvement

LITTÉRATURE CONGOLAISE. Les hommes de sciences ont aussi marqué la création littéraire dans le domaine du roman. Et souvent certains de leurs de leurs écrits ont été des chefs d’œuvre ; le chimiste Emmanuel Dongala, le médecin Tchitchélé Tchivéla, pour ne citer que ces deux noms, nous ont produit des textes d’une qualité indéniable. De nos jours, un autre scientifique, plus précisément un autre médecin, Thierry-Paul Ifoundza s’est affirmé dans le cercle des créateurs des œuvres de l’esprit avec son roman Lumières de Saint Avold publié dernièrement aux éditions Paari à Paris. Ci-après la brève interview qu’il nous a accordée à propos de son ouvrage. Votre dernier roman, Lumières de Saint-Avold (Paari éditions), aborde entre autres le thème de la transmission des savoirs. Est-ce si important pour vous ? Thierry-Paul Ifoundza : En tant que médecin et écrivain, transmettre est un « verbe »d’accomplissement que je pratique au quotidien. Lorsque je consulte un patient, je lui apprends par la même occasion les signes avant-coureurs d’une éventuelle pathologie. À contrario, toute phrase d’un roman ou d’un récit, d’un Essai, n’a pour fonction que de transmettre une information, une réflexion sans pour autant en faire une vérité absolue. Du moins en ce qui me concerne. De toute manière, on ne transmet que ce qu’on a soi-même reçu. Sartre disait : « Tout nous vient des autres. Être c’est appartenir à quelqu’un… » Dans votre roman polyphonique, l’un des narrateurs, un médecin stagiaire, se pose une question : que reste-t-il de l’effort personnel ? TPI : C’est là tout le problème ! Toutefois pour recevoir un savoir, la personnalité s’efface.Ce que je sais ou je fais, je le tiens des autres, donc du passé. Il ne vous a pas échappé que la Renaissance, ce grand mouvement culturel, procède en partie de la redécouverte des Grecs anciens. L’humain n’est jamais « un tout mais le maillon d’une longue chaîne »… Ce que nous sommes aujourd’hui, nous le devons à des formateurs qui ont eux-mêmes été formés par les autres. Tout ce que nous écrivons aujourd’hui a déjà été dit hier ! Seule change la manière,parce que la manière c’est se qui se travaille personnellement. Dans mon livre sur le système de santé de mon pays d’origine, le Congo-Brazzaville, j’insiste sur le fait de la formation continue… Justement, dans votre roman, vous revenez sur le Congo-Brazzaville… L’état de santé devotre pays natal vous préoccupe-t-il tant ? TPI : Et comment ? Bien que basé en France, tout tourne autour de mon pays natal. Son état de santé mérite diagnostic, analyse et prescription au quotidien. Quitte à me faire des inimitiés, le Congo nous appartient tous et toute production littéraire d’un Congolais devrait au moins aborder un aspect important de ce grand corps malade. Voyez-vous, j’ai effectué une grande partie de mon cursus universitaire en Russie. Inutile donc de vous révéler que j’ai lu Dostoïevski. Son œuvre a pour cadre spatio-temporel Saint-Pétersbourg. Pourquoi moi,même éloigné de mon pays, je ne parlerai pas du Congo ? Parler du Congo n’est seulement pas une posture, c’est une nécessité… Propos recueillis par Noël Kodia-Ramata Lumières de Saint-Avold, Thierry-Paul, éditions Paari, Paris, 2025, 148 pages, 12,50 euros Un extrait de l’ouvrage « De son licenciement, Chala n’en a pas fait un drame. C’est la vie, s’est-il contenté de dire.Toutefois, au fond de lui, il a pressenti cet instant où cette DRH le supplierait, voire même mettrait pieds à terre devant lui. Et, au fil du temps, cela s’est mué en objectif… En attendant ce moment qu’il pense déjà magique, sûr de sa conscience professionnelle,animé par l’envie de transmettre et donc de diriger – il n’imagine pas transmettre sans le pouvoir de donner des ordres –, il a aussitôt postulé ailleurs, où sa demande a été instantanément acceptée. Avec la même promesse de devenir enfin Chef de service – tôt ou tard, avant sa retraite, il occupera ce poste et ce n’est pas un simple pressentiment mais une certitude profonde. Désormais, il officie donc à des centaines de kilomètres de sa ville de résidence… Ce matin, en s’apprêtant à prendre la route, le coup de fil de 5h du mat de celle-là même qui l’a viré d Saint-Philibert, celle-là même dont il peine à prononcer le nom par hygiène intellectuelle, oui, son coup de fil a vraiment irrité ses nerfs au sens étroit. Pour qui donc se prend cette dame ? Croit-elle qu’il n’estqu’un paillasson sur lequel elle pourrait essuyer ses hauts talons permanents ? Espèce de… Certes il a promis la rappeler ! Mais dans deux ou trois ans ! » Par Noël Kodia-Ramata
Congo. Un grand homme de lettres : 15 ans après sa disparition

Un grand homme de lettres venait de nous quitter il y a 15 ans, plus précisément le 4 juillet 2009. Jean Baptiste Tati Loutard, le guide de mes premiers pas littéraires. Jean Baptiste Tati Loutard, mon professeur de littérature à l’Université Marien Ngouabi. Jean baptiste Tati Loutard, mon président à l’Union nationale des écrivains et artistes congolais (UNEAC). Jean Baptiste Tati Loutard, un homme de culture que jamais je n’oublierai. I. Souvenirs, souvenirs Difficile de témoigner pour un doyen que l’on a connu dès ses premiers pas dans la création littéraire. Dès les années 70 quand je te présente mon premier recueil de poèmes « Métamorphoses », tu me reçois dans ton bureau de travail quand tu exerces les fonctions de doyen de la fac des lettres à l’Université de Brazzaville qui deviendra par la suite Université Marien Ngouabi. A la fin de notre discussion, tu me dis curieusement que j’imite la poésie de Senghor et tu cites un vers de celui-ci. Timide et marqué par ta simplicité, je ne sais que te répondre. Je n’avais jamais la poésie de ce dernier et je le ferai après cette remarque. J’avais tellement lu tes textes, surtout « Poèmes de la mer » ; « Racines congolaises « et « L’Envers du soleil » que mon ami Léopold PindyMamansono, en publiant mes premiers poèmes dans sa « Nouvelle génération de poètes congolais » en 1984 y notera, à propos de ma modeste poésie ce qui suit : « De fait, tout le recueil de Noël Kodia-Ramata est bâti, de point de vue architectural, sur le modèle des « Racines congolaises » et de « l’Envers du soleil » de son maître J.B. Tati Loutard. Même les thèmes abordés se répercutent comme les échos loutardiens de « Poèmes de la mer » et des « Normes du temps ». En me relisant, j’avais découvert que PindyMamansono avait effectivement raison car la mer que j’avais découverte enfant dans les bras de ma grand-mère maternelle, était encore vivante en moi. Cette dernière avait fui le vacarme des locomotives de Marchand, aujourd’hui Missafou pour le bercement de l’océan Atlantique. Depuis mes années d’université, nous ne nous sommes jamais quittés, même pendant ta traversée du désert de 1992 à 1997. Tu me recevais chez toi dans le quartier de la Cathédrale comme un membre de la famille. J’ai adhéré à l’UNEAC grâce à toi. J’ai eu à lire toutes tes œuvres poétiques et narratives car tu m’avais découvert critique littéraire et m’avais dédicacé toutes tes ouvrages en dehors du « Masque du chacal » sorti au moment où je ne me trouvais plus à Brazzaville. Je t’ai fait une grande surprise en publiant une étude critique sur ton œuvre, intitulé « Mer et écriture chez Tati Loutard, de la poésie à la prose » en 2006, chose qui n’avait jamais été faite par un compatriote. La première ébauche de ce travail fut « regardée » par le docteur TchichelleTchivéla qui m’encouragea dans mon projet. Quand il le fallait, je ne manquais pas de vous faire découvrir, toi et ton œuvre, par l’intermédiaire de la presse internationale comme le magazine panafricain « Afrique Education » dont tu admirais la rubrique « Arts et Lettres ». . Voici bientôt moult années que j’ai quitté le pays pour un travail littéraire au bord de la Seine. Notre dernière « rencontre » se situe autour de ton message de félicitations pour la publication de « Mer et écriture ». J’ai aussi fait comme toi en passant de la poésie au roman avec « Les Enfants de la guerre » et « Un journal blanc sous le soleil de l’équateur ». .. Beaucoup de compatriotes écriront sur toi, sur ton œuvre, mais je reste toujours accroché à ta biographie romancée de Joël Planque, sans oublier les réflexions pertinentes de M. et Mme Chemain de l’Université de Nice sur ton œuvre et la préface de mon ami Boniface Mongo Mboussa qui ouvre « Mer et écriture ». Mais après des visions occidentales de ton œuvre, il fallait une autre présentation de celle-ci faite avec un regard du pays, et nous l’avions réalisée, Mongo Mboussa et moi. Je ferme la boîte de mes souvenirs (il y en a tellement trop) avec ces lignes prémonitoires des « Nouvelles chroniques congolaises » quand tu écrivais: « Molangui était dans le sommeil comme un noyer au fond d’un puits. La mort pouvait passer le prendre sans craindre la moindre résistance ». Et quand je me rappelle encore que tu devrais préfacer notre « Dictionnaire des œuvres congolaises » en chantier. Hélas ! Mais le professeur Jacques Chevrier que tu connaissais bien avait accepté de le faire. Paix à ton âme ! II. Le dernier roman de J.B. Tati Loutard Deuxième roman de J.B. Tati Loutard après « Le Récit de la mort », « Le Masque de chacal » publié à Présence africaine en 2006, apparaît comme un autre pan de la réalité sociopolitique du Congo esquissé déjà dans les précédentes proses narratives. Et il n’est pas étonnant de voir Dozock rimer avec Touazock du « Récit de la mort ». De la prose loutardienne, on remarque que ce sont les personnages du terroir qui sont partout omniprésents dans toutes les histoires qui nous sont rapportées. Même s’ils ont pris de l’âge, des « Chroniques congolaises » au « Masque du chacal ». Dozock, ce journaliste incompris et qui décide d’œuvrer pour la liberté de presse, se voit bousculer par les réalités sociopolitiques de son pays. Plus près de nous, les personnages de Tati Loutard évoquent le « quotidien d’aujourd’hui » avec toute son effervescence qui définit ce que nous vivons et ce que nous avions vécu à peine. A la Maison de la Télévision où il est pris à partie par son directeur qui soutient le nouveau régime, Dozock se voit désavoué moralement. Il pense même à démissionner de son travail. Mais le repos, à lui imposé par son chef pour avoir soit disant mal présenter son journal télévisé, le pousse à opter pour une véritable presse démocratique. Et le soutien qu’il a de la part de « Reports sans frontières » quand on va l’incarcérer, ne fera que fortifier sa volonté. Ainsi, il se propose de créer son journal après sa mise à pied. Alors, il se voit comme accompagné par le « masque du
LITTERATURE CONGOLAISE. L’affreuse vie de Ndinga (1) d’Ariane Prefina Mabiri-Ma-Kaya : une nouvelle lumière dans l’univers des romancières congolaises

LIVRES. Une jeune fille qui, dans le cours du récit devient une femme à problèmes : Ndinga dont la beauté physique emmène à vivre un destin sulfureux. Aussi, ses aventures sentimentales commencent avec le jeune Lionel, le fils de la propriétaire d’un lycée qu’elle fréquente. Soupçonnant la conduite désagréable de Ndinga, la mère de Lionel ne peut accepter la relation des deux enfants, car Ndinga trop belle pour échapper aux pièges de la vie mondaine à cause de ses multiples fréquentations. Et la conduite de la jeune fille va se concrétiser, en absence de Lionel quand elle tombe enceinte. Elle est désemparée, quand Lionel lui démontre qu’il n’est pas l’auteur de sa grossesse ; aussi se souvient-elle de ses nombreuses fréquentations. Ne pouvant pas reconnaitre l’auteur de sa grossesse qui serait de trois mois, une confirmation de l’hôpital et qui confirme sa trahison envers Lionel, Ndinga va décider de se débarrasser de son futur bébé à sa naissance. S’étant séparée de son premier amour Lionel, commence alors pour Ndinga cette affreuse vie qui va la conduire pendant plusieurs années dans des situations sentimentales rocambolesques, car consciente de sa beauté physique. Ndinga : une enfance atypique Dès son enfance, Ndinga voit son destin tracé par le pouvoir maternel. Sa mère souhaite qu’elle tombe dans les mains d’un homme fortuné. Différente de sa demi-sœur qui s’occupe des tâches ménagères de la famille et consciente de sa beauté physique, Ndinga mène une vie d’arrogance s’accrochant au luxe. Elle a un penchant pour les hommes riches et déteste ceux qui croupissent dans le manque d’argent : « J’aime les hommes riches et je suis l’ennemie des hommes démunis. Cette beauté que le ciel m’a gratuitement accordée s’accroit grâce aux soins des hommes riches » (p.6). Amours et désamours de Ndinga à Brazzaville Après sa mésaventure avec le jeune Lionel, Ndinga retrouve,quelques années après,sa cousine Clemy. Le mari de cette dernière n’apprécie pas Ndinga dont la mauvaise réputation est manifeste. Et se déclenche une dispute entre Clemy et son mari Prince qui a traité sa cousine de prostituée. Mais le cours de la vie va mettre Clemy devant un fait accompli. De retour à Brazzaville après un voyage de famille, elle découvre, contre toute attente, son mari avec sa cousine en amoureux : « Elle mit ses mains autour de sa taille, surprise d’assister au spectacle le plus désagréable qui s’était jamais présenté à ses yeux. C’était bien son époux Prince se caressant avec sa cousine Ndinga (…). Ils continuèrent leurs ébats aux yeux de Clemy, se foutant éperdument de ce qu’elle pouvait ressentir » (p.28). La pauvre Clemy se voit désabusée par son époux ; aussi préfère-t-elle le laisser dans les mains de sa cousine. Elle ne peut supporter la présence de Ndinga et elle décide de quitter la maison, à la grande surprise de sa cousine qui ne comprend pas l’attitude de Prince. Ainsi, l’homme va commencer une nouvelle vie avec Ndinga : « Ndinga avait finalement gagné avec joie ce foyer et l’amour de Prince aussi » (p.35). Et cela va jusqu’au mariage de deux amoureux malgré la relation de famille qui existe entre Clemy et Ndinga. Mais cette vie va brusquement changer avec le retour de l’étranger de King, l’ami de Prince, le véritable propriétaire des biens et matériels que gérait ce dernier. Commence alors pour Ndingaune vie tumultueuse avec plusieurs hommes avant de voir le destin lui réserver une grande surprise. Après Prince, elle fait la connaissance de Charden qui va la marquer : « Elle [Ndinga] reconnaissait que c’était un bel homme. Charden lui plaisait beaucoup. Elle l’admirait et aimait sa compagnie » (p.56). Heureux, les deux amoureux attendent un bébé. Mais le bonheur sera de courte durée car perturbépar le retour en vacances à Brazzaville de Fidèle, une ancienne connaissance de Charden. Celle-ci est déçue quand, au coursd’un rendez-vous, l’homme lui révèle sa nouvelle vie avec Ndinga. Commence alors la descente aux enfers de Charden avec Fidèle qui lui réveille son passé mondain, cette fille qu’il aurait prise comme femme si elle n’était pas partie en France : « Fidèle était l’ex-petite amie de Charden, la toute dernière qu’il avait connue avant de rencontrer Ndinga (…). Fidèle aurait pu être celle que Charden avait épousée, mais elle avait tout gâté elle-même » (p.75). Invité par Fidèle pour des sorties nocturnes, Charden se voit prisonnier de l’alcool et de la cigarette que lui impose son ex-petite amie. Et ses fréquentes sorties en boîte de nuit tous les weekends avec Fidèle perturbe son foyer : « Comme elle, il était devenu alcoolique, drogué et adorait la nuit » (p.81). Quand Fidèle retourne en France, c’est un autre Charden qu’elle laisse dans les bras de Ndinga. Dans cette déchéance morale et physique, Charden devient un homme violent envers sa femme malgré son état de grossesse. Hospitalisée parce que battue par son mari, Ndinga finit par perdre le bébé qu’ils attendaient ; ce qui va irriter sa mère : « Maintenant que tu as perdu ton enfant (…) tu n’as plus de place aux côtés de ce Charden, pesta sa mère » (p.90). Et quand Ndinga compte reconquérir son cher Prince, elle se rend compte que ce dernier vit déjà avec une femme. Toujours, dans sa course effrénée à la cherche du bonheur au près des hommes nantis, Ndinga, est remarquée par Jean de Dieu, le mari de Pétronille, une de ses amies ; elle devient la maîtresse de ce dernier, brisant ainsi le foyer de mon amie : « Jean de Dieu était celui qui avait abandonné sa femme et ses enfants au profit de Ndinga » (p.103). Comme si la malédiction poursuivait Ndinga, sa cohabitation avec Jean de Dieu devient tiède car elle est consciente qu’elle ne sera plus maman. Comme l’homme ne le sait pas, elle décide de le quitter rejoindre sa tante Dorcas en Tunisie. Ndinga en Tunisie : la déchéance en marche Aux côtés de sa tante, elle semble s’intéresser à un certain Krys, un compatriote qui, paradoxalement, ne s’intéresse pas à elle. Ce dernier qui attend un divorce au Congo, ne voudrait plus vivre en couple. Et quand au cours d’une rencontre, Ndinga se révèle aussi divorcée,
CONGO/ACTUALITÉ. Célébration du 34è anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant et la journée mondiale de l’enfance au cœur de l’assemblée nationale

La célébration du 34è anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que la journée mondiale de l’enfance a eu lieu le 20 novembre 2023 dans l’hémicycle de l’assemblée nationale en présence du Parlement des députés juniors. À cette occasion, le patron de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, dans un message instructif a construit un pont entre l’Institution qu’il préside et le Parlement des enfants. Au cours de cette rencontre, les députés juniors se sont exprimés devant leurs parents ministres et députés en mettant en exergue certains problèmes sociopolitiques qui freinent leur évolution. Les députés juniors du Congo ont rappelé qu’ils suivaient avec attention la vie sociopolitique de leurs parents. Dans l’exercice de leur fonction de futurs parlementaires, les jeunes, devant leurs parents ministres et membres de l’assemblée nationale, ont joué une belle partition d’une séance de questions orales qui a impressionné l’auditoire. Mais c’est la pertinence du fond des questions soulevées par ces députés juniors qui a été remarquable, par ces questions, ils ont tapé dans le mille en interpelant les ministres et les présents dans l’hémicycle. Et c’est surtout les problèmes concernant le quotidien des jeunes qui ont été mis en relief par les députés juniors. Aussi, ont-ils interpelé directement leurs parents : « C’est triste de voir des enfants sans acte de naissance, des enfants qui meurent parce qu’ils ont été mal soignés, des enfants dans les marchés au lieu d’être à l’école et plusieurs autres faits tristes pour les enfants. Et que dire de la protection ? Nos écoles et même nos maisons ne sont plus des endroits très surs pour les enfants. S’il vous plait, aidez-nous à bien grandir ». Dans son message aux futurs parlementaires de demain, le Président de l’assemblée, marqué par la pertinence des propos de députés juniors s’est aperçu, « qu’aux âmes bien nés, la valeur n’attend pas le nombre des années ». Marqué aussi par quelques interpellations très pertinentes des députés juniors adressées aux membres du gouvernement présents dans l’hémicycle de l’assemblée nationale, le président Isidore Mvouba n’a pas oublié, comme il fait souvent, d’illustrer agréablement son appel à la jeunesse par quelques rappels de certains éminents célébrités politiques, quand le sujet le lui impose. Il nous a fait savoir, comme le dit Nelson Mandela que « nous devons respecter nos enfants, les citoyens les plus vulnérables de toute société, les mettre à l’abri de la violence et de la peur ». À ce propos, la loi Portella devrait, d’après le Président de l’assemblée, être encore d’actualité et être appliquée avec vigueur car elle a produit des effets probants quand elle a été appliquée avec célérité. Cette loi peut être un instrument efficace dans la lutte contre le phénomène des « Koulounas » et autres « Bébés noirs ». Le Président de l’assemblée a demandé à ses collègues acteurs politiques de comprendre que les enfants aspirent à la santé, l’éducation et à la protection. Pour Isidore Mvouba, mission est donnée aux pouvoirs publics de veiller à l’application de la Convention relative aux droits des enfants dans notre pays. À tout seigneur, tout honneur, la célébration du 34è anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant et la journée mondiale de l’enfance a été une occasion pour le Président de l’assemblée nationale d’ouvrir, aux députés juniors, une page de l’enfance du Président Denis SassouNguesso comme nous le fait savoir un de ses ouvrages : « J’ai eu trois grands moments de ma vie d’enfant et d’adolescent qui m’ont été formateurs, voire déterminants pour mon éducation, et qui ont, sans doute laissé des traces. Ils ont, en tout cas, contribué à faire l’adulte que je suis devenu ». L’exercice des questions orales au gouvernement par les députés juniors devant les parlementaires et ministres actuels a été une réussite incontestable et loué même par le président Isidore Mvouba, une réussite qui montre qu’une frange de la jeunesse congolaise est prête à prendre le relais au moment opportun de l’évolution de notre démocratie parlementaire. Noël Kodia-Ramata
CONGO/Paul Valentin NGOBO : Un ministre pragmatique dans l’exercice de ses fonctions dans le Pool

AGRICULTURE, ELEVAGE ET PÊCHE. Malgré quelques secousses sociopolitiques qui les ont plus ou moins ébranlées il y a quelques années, les populations du Pool, particulièrement celles de Vinza et de Kindamba n’ont pas perdu leur vocation dans le domaine de l’agriculture. Et cela s’est fait remarquer le 11 novembre 2023 dans ces deux localités. Aussi, en présence du Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche dont la présence se remarque presque dans toutes les régions, les populations de Vinza et de Kindamba, en liesse, ont accueilli ce dernier avec ferveur, venu se ressourcer dans ces deux Zones Agricoles Protégées (ZAP), deux greniers du Pool. Toujours aux côtés des paysans, attitude qui le caractérise dans l’exercice de ses fonctions qui lui demandent d’être un homme de terrain et non un « ministre de bureau », Paul Valentin Ngobo était présent à Vinza et Kindamba comme un poisson dans l’eau habillé en « tenue de paysan », comme il le fait quand il se retrouve dans son monde agricole. Aussi, grande était la joie des paysans de ces deux localités devant les encouragements de leur fils et frère ministre dont la modestie a été manifeste.Une grande surface de plusieurs hectares réservée pour la culture mécanisée dans le but d’avoir un meilleur rendement pour les prochaines récoltes, tels ont été les propos du sous-préfet Victor Loumouamou au cours de ce séjour du Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche à Kindamba : « La mise en chantier de cette zone agricole protégée est un symbole fort contribue qui à booster, je ne dirai pas l’espérance, l’espoir mais la foi pour l’avenir que nous offre le président de la République ». Vinza et Kindamba, deux greniers du Pool pour respecter les directives du président de la République qui fait de l’agriculture et de l’élevage, deux leitmotivs pour une indépendance alimentaire de la population congolaise. Noël Kodia-Ramata
Actualité/Congo : Le sommet des trois bassins forestiers tropicaux dans l’orbite de l’Assemblée nationale

Le sommet des trois grands bassins tropicaux (Congo, Mékong-Bornéo et Amazone) a bien eu lieu à Brazzaville, une réussite pour le gouvernement. Aussi, un jour avant l’ouverture de cette grande rencontre internationale, l’Assemblée nationale, par l’intermédiaire de son président Isidore Mvouba, a profité, à l’occasion de l’ouverture de « la journée parlementaire sur les défis et opportunités du changement climatique en République du Congo avec le Groupe de la Banque mondiale » d’interpeler députés et sénateurs sur ce problème combien important pour le Congo. Approuvant de tout cœur l’initiative du président de la République d’avoir donné l’occasion au peuple congolais de recevoir quelques grandes sommités politiques au niveau mondial pour réfléchir sur les problèmes concernant le changement climatique, le président de l’Assemblée Isidore Mvouba s’est ainsi arrimé à l’actualité en interpelant ses collègues parlementaires au sujet du changement climatique. Loin d’anticiper sur ce qui se dirait les 26, 27 et 28 octobre 2023 à l’issue du sommet des trois bassins, il a révélé à ses collègues parlementaires les tenants et les aboutissants de cet événement avec l’apport de la Banque mondiale. Pour le Président de l’Assemblée nationale, cette journée parlementaire devrait interpeler députés et sénateurs afin qu’ils puissent se doter des outils nécessaires pour mieux appréhender les défis et chalenges du changement climatique. A cela, il leur a rappelé l’importance du financement par rapport à cet événement qui a marqué la rencontre des 26, 27 et 28 octobre 2023 à Brazzaville. Aussi, la session budgétaire qui se tient en ce moment permettra aux parlementaires de réfléchir sur ce financement qui concerne ce problème climatique. Aussi, a-t-il rappelé que « transformer la crise climatique en opportunités pour mettre fin à la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée » s’avère nécessaire. Dans son récent rapport sur le climat et le développement du Congo, le Groupe de la Banque mondiale est pour la légifération de la réduction de l’émission des gaz à effet de serre. Comme l’affirme le président de l’Assemblée nationale, « ce rapport met en exergue les opportunités des marchés du carbone, sources de richesse d’amélioration des conditions de vie des Congolaises et Congolais ». L’addition du message du président de l’Assemblée avec les différentes interventions des sommités du monde politique venus à Brazzaville sera d’actualité. On peut affirmer que le Congo est un point névralgique qu’il faut préserver en ce qui concerne l’inéluctable problème du changement climatique qui devient de plus en plus manifeste quand on se réfère aux forêts des trois bassins qui subissent l’agression sauvage de l’homme. Noël Kodia-Ramata
Congo. L’écrivain Letembet Ambily : 20 ans après

Ce 13 octobre 2023 correspond, jour pour jour, au vingtième anniversaire de la mort d’Antoine Letembet Ambily, un romancier méconnu, mais un grand nom au niveau des dramaturges. Vingt ans après sa mort, peu de gens savent qu’Antoine Letembet Ambily s’était aussi fait remarquer par le seul et unique roman au titre de La femme d’espoir, publié en 1994, quelques années avant sa mort. Mais on l’a connu plus homme politique et dramaturge. Son nom a marqué l’histoire sociopolitique du Congo. Une bibliothèque venait de brûler le 13 octobre 2003 à Brazzaville après une vie fructueuse tant sur le plan politique que culturelle. Il était l’un des grands animateurs de la revue Liaison avant les indépendances, outil culturel où s’étaient remarqués aussi ses compatriotes comme Sylvain Bemba, Patrice Lhoni, Placide Nzala Backa et autres. Letembet Ambily s’était révélé dramaturge quand il va emboîter les pas de son cadet Guy Menga qui venait d’inaugurer le Prix du concours théâtral interafricain de l’ORTF (Office de Radiodiffusion Télévision Française), aujourd’hui Radio France Internationale, en 1969 avec L’Oracle et La Marmite de Koka Mbala. Letembet Ambily sera le deuxième Congolais à décrocher ce Prix du concours théâtral interafricain avec la pièce intitulée L’Europe inculpée. S’en suivront d’autres noms célèbres dans ce domaine tels Sylvain Bemba et Sony Labou Tansi, ce dernier étant considéré comme le meilleur dramaturge congolais de son époque avec son Rocado Zulu Théâtre. Antoine Letembet Ambily a été aussi un bon romancier. Nous vous présentons son seul récit La Femme d’espoir qu’il avait publié en 1994, un roman qui construit un pont entre la tradition et la modernité. Unique roman de l’auteur, La Femme d’espoir (1) apparait comme une fresque socio-historique dont les événements se situent à cheval entre l’époque coloniale et celle qui vient après les indépendances. Toute l’histoire met en relief les us et coutumes du Congo septentrional (La Likouala Mossaka) au contact du catholicisme. Le récit commence par un côté fantastique : un rêve qui n’a pas été révélé au chef du village Ndombi. Ainsi, dans la tradition, les villageois condamnent le « rêveur » accusé d’être à l’origine du malheur qui a frappé le village d’Okaya. A partir de cette situation, commence à naître l’héroïne Marie Noëlle Gnanvoua qui, avec l’appui d’autres femmes, essaie de lutter contre l’intransigeance et l’égoïsme des hommes. Et quand le vieux Ndombi meurt, abandonné par ses autres femmes sauf Gnanvoua, le récit change brusquement de ton ; cette dernière devient chef de canton à la place de son défunt mari. A partir de ce moment, la suite du récit sera presque focalisée sur elle. Liant son intelligence aux apports de la religion, elle organise le village. Avec Gnanvoua, le pouvoir de la femme se concrétise par la création des associations féminines pour la défense de leurs intérêts vis-à-vis des hommes. La mort de son mari la lance brusquement dans le firmament du pouvoir. Aidée par Jean Pierre, son nouvel époux choisi par le défunt Ndombi, les responsables coloniaux et ses amies, Gnanvoua incarne le respect de tout le monde et gravit les marches du pouvoir sans problèmes malgré quelques pesanteurs de la tradition. : ses parents ne sont pas d’accord avec leur fille quand celle-ci devient un grand chef car leurs fétiches ne sont pas assez puissants pour la protéger. Transformée par la religion, elle n’hésite pas à se surpasser et à rassurer ses parents : « Etant devenue chrétienne ; je ne crois plus aux fétiches. Je me suis confiée à Dieu et sa Mère, rien donc de dangereux ne m’arrivera… ». On peut dire que ce roman fait l’apologie de la religion catholique : Ndombi est baptisé avant sa mort, elle-même Gnanvoua vivra pendant un moment au couvent et aura pour nom de baptême, Marie Noëlle. Avec un style simple et clair qui respecte les règles classiques de la langue française et du roman, La Femme d’espoir (2) peut être considéré comme un roman colonial et féministe qui rappelle La Légende de Mpfoumou ma Mazono de Jean Malonga. Dans le déroulement du récit, on note que la plupart des personnages actifs sont les femmes ; les hommes, dans leur rivalité pour le pouvoir, assistent paradoxalement au règne de la femme. Noël Kodia-Ramata Notes (1) Letembet Ambily, La Femme d’espoir, Imprimerie nationale du Congo, Brazzaville, 1994 (2) Note de lecture extraite du Dictionnaire des œuvres littéraires congolaises : Romans et recueils de nouvelles de Noël Kodia-Ramata, éditions Paari, Paris/Brazzaville, 2009, 534p. Œuvres dramatiques de l’auteur L’Europe inculpée, ORTF, 1969, Paris et Clé, Yaoundé, 1969 La femme infidèle, Imprimerie nationale du Congo, Brazzaville, 1973 Les Aryens, Clé, Yaoundé, 1977 La Mort de Barthélémy Boganda , Imprimerie du Zaïre, 1983
Congo/Actualité. Affaire Alain Mvouba : fallait-il laisser les basses choses mourir d’elles-mêmes ?

PARLONS-EN. Comment au XXIème siècle, des personnes ayant un cerveau normal avec une instruction acceptable peuvent-elles avoir le courage d’humilier toute une famille et rester tranquilles, conscientes que leur information mensongère affecterait le moral, de près ou de loin, des proches et parents de la famille indexée ? Aussi se réveille souvent le côté négatif des réseaux sociaux avec l’éclosion des Fake news dans le monde de la libre communication de l’information sur la Toile. On commence à s’y habituer. Dans un post qui circule depuis un certain moment, M. Alain Mvouba, qui n’est autre que l’un des fils du Président de l’Assemblée nationale a subi l’opprobre, ô combien ridicule et dégradante, d’être pris pour une autre personne en situation on ne peut plus dégradante. Sous d’autres cieux, l’auteur de ce post serait juridiquement inquiété. Et pourtant ce segment-vidéo, dans sa première diffusion, stipule clairement que c’est un citoyen libanais qui serait le personnage central de cette insupportable plage filmique. Et ce personnage de Libanais se serait curieusement transformé en la personne de M. Alain Mvouba dans la deuxième diffusion de ce post. D’ailleurs, dans d’autres pays, par respect de cette personne en difficulté psychologique et ayant perdu ses facultés mentales, ce post ne serait jamais livrée au public. Comment peut-on avoir le courage de citer nommément une famille, de surcroit respectée dans le monde politique ? Dans l’univers houleux de la politique, pour s’attaquer implicitement à l’adversaire, on passe par la délation qui parfois se couvre du drap de l’anonymat. Se remarquent, de temps à autre, le mensonge et les infox au niveau de certains tableaux clandestins de l’audiovisuel que nous offrent les réseaux sociaux. Aussi, concernant l’affaire Alain Mvouba, la mise au point de M. Hubert Bemba-Milandou, Directeur de cabinet du Président de l’Assemblée nationale s’inscrit en faux contre la deuxième diffusion de ce post. Et à ce propos, ce dernier s’insurge contre cette information mensongère et précise dans un communiqué datée du 06 septembre 2023 que « le compatriote marchant en tenue d’Adam sur la vidéo qui inonde les réseaux sociaux n’est pas Monsieur Alain Mvouba ». Fallait-il alors « laisser [les] choses basses mourir de leur propre poison ? ». se serait peut-être demandé le Directeur de cabinet du Président de l’Assemblée dans l’exercice de ses fonctions. Aussi, avec la prolifération des Fake news qui inondent agréablement et désagréablement les réseaux sociaux, force est de dire que le monde politique et même culturel naviguerait dans une inquiétude stressant. Plus de vie privée pour le politique et le culturel car, avec les ingrédients de la liberté que nous a livrés les réseaux sociaux en « acceptant » la prolifération des bobards et des boniments, n’importe qui, à partir de son clavier, peut diffuser n’importe quoi à n’importe quel moment. Aux lecteurs de séparer le bon grain de l’ivraie. Noël Kodia-Ramata